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La critique des lecteurs pour "Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol

Rentrée littéraire 2016 Stock

La critique des lecteurs pour "Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol

Cette semaine, découvrez l’avis de Anthony Descaillot  pour Une fille et un flingue, Ollivier Pourriol (Stock)

 

Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.

Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ? 

Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.

Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.

 

Dans la vie, on a le droit de tout rater, du moment qu'à la fin ça fait une bonne histoire. Il y a une manière de raconter ses échecs, si on s'y prend bien, qui peut les transformer en succès. Je ne vous parle pas de mentir, mais de bien choisir ses mots. Un film c'est un hold-up. » Aliocha, Dimitri, deux frères, un désir : faire un film. Étudiants en cinéma, très fauchés, un peu voyous, ils sortent de nulle part et ne comptent pas y retourner. Armés d'un téléphone portable et de leur seul culot, ils racontent leur coup de poker, joué en plein festival de Cannes, avec la complicité involontaire de deux stars internationales, Catherine D et Gérard D, et du mythique Jean-Luc G. Imposteurs ou petits génies ? L'histoire jugera...  

 

Voilà un livre qui sort vraiment de l’ordinaire ! Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans le monde du cinéma français. Le style est un peu déstabilisant au départ mais une fois maitrisé, il donne son rythme à l’aventure. Ollivier Pourriol a décidé de nous fondre dans le décor, avec un mode de narration original. Tout est raconté sous la forme orale. En effet, chaque protagoniste intervient dans l’histoire sous forme de monologue ou de dialogue. Tout s’enchaîne donc sans véritable narrateur et sans véritable chronologie. Mais cette forme particulière qui pourrait sembler déconcertante donne en réalité un côté loufoque qui est terriblement efficace. De plus, l’auteur nous fait passer de l’autre côté du rideau et nous met en présence de grandes figures du cinéma et de la télévision. On se retrouve alors spectateur de tirades éloquentes de Gérard Depardieu, de confessions intimistes de Catherine Deneuve, d’imitations de Jean Luc Godard, de pensées de Marguerite Duras, de discussions cordiales avec Pierre Lescure et même d’échanges de regard avec Steven Spielberg. Les dialogues sont ultra réalistes, l’humour est omniprésente et on s’y croirait vraiment !  

Cette expérience littéraire a dû demander beaucoup de travail à Ollivier Pourriol pour arriver à ce résultat si convaincant. J’ai apprécié tout le paradoxe de ce texte. A première vue, il semble vouloir mettre en exergue tous les excès et les folies de ce système élitiste et déconnecté de la réalité. Mais tout au long du livre, j’ai aussi perçu tout l’amour que l’auteur porte à ce milieu et à sa magie hors du temps. Cela permet donc de se faire une idée plus précise d’un univers qu’on ne connait finalement qu’à travers le prisme de nos écrans.

J’ai pris beaucoup de plaisir dans ce jeu de dupes assez jubilatoire. « Une fille et un flingue » marquera mes lectures de son empreinte par son audace et son extravagance.

 

© Anthony Descaillot 

 

Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016

Les chroniques :

Mais également les chroniques :

"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)

"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)

"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)

"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)

"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)

"Police" Hugo Boris (Grasset)

"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)

"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)

"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)

"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)

"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)

"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)

"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar

 

Les Pour ou Contre :

"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)

"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)

"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)

"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)

"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)

"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)

 

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