"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ma vie parfaite d'avant Céline Dion de Pascale Lecosse aux éditions La Trace : comique, caustique, ironique, cru… différent !
J'avais tant été marqué par Mademoiselle à la folie, son premier roman, que je suis heureux de retrouver la plume de Pascale Lecosse.
Ce deuxième opus est très différent. Certes on retrouve des chapitres courts et dynamiques, un peu beaucoup de folie… mais l'émotion laisse place au fou rire.
Comment qualifier ce court texte ? Pièce de théâtre? Un jour peut être.
Plus sûrement disons une novella sur le monde actuel dans lequel nous voulons tout tout de suite et pour lequel l'ego, le paraître, les grandes marques prédominent.
L'écriture est cash, cru, percutante. L'histoire abracadabrantesque.
Démarrage tout feu tout flamme, fous rire fréquents, addiction certaine.
Et puis j'avoue que je me suis un peu perdu… trop d'absurde? Trop de chemins de traverse?
Quoiqu'il en soit, ce roman fait du bien. Il interroge aussi sur nos addictions.
Une lecture différente, un bon d'oxygène dans notre vie anxiogène, un remède à la morosité, une parenthèse musicale.
C’est en participant aux "68 Premières fois" que j’ai rencontré Pascale Lécosse, ou plutôt son écriture avec "Mademoiselle à la folie". Nous étions en 2017 et je disais alors qu’elle avait pris le parti de parler de "La" maladie avec légèreté. Le même mot me vient à l’idée pour qualifier "Ma vie parfaite (d’avant Céline Dion)."
Si Coluche était encore là, je suis certaine qu’il aurait adoré ce roman et j’imagine très bien le début de sa chronique : "C’est l’histoire d’un mec…" Je ne peux toutefois utiliser ce vocabulaire car le mec en question, Sacha Katz, est tout de même psychiatre, et de plus un psychiatre reconnu. Il s’agit donc d’un homme qui mène une existence très heureuse, tranquille, presque aseptisée entre son cabinet et son appartement situés sur le même palier. Et puis un jour… un SMS, envoyé par inadvertance à la mauvaise personne et c’est toute sa vie qui bascule.
Pour ce qui me concerne, tout a commencé par la couverture. Cette jambe brune terminée par un superbe escarpin rouge et des ongles magnifiquement vernis de bleu fut à la fois source de promesses et de questions. Je ne vous dirai pas à qui elle appartient, ce serait vous priver d’une découverte majeure. Mais quelque part, elle donne le ton du roman. Drôle, déjanté, coloré, sarcastique aussi et même plutôt grivois. Oui, j’ai bien dit : grivois. Car l’auteure ne se prive pas de nous décrire par le menu des scènes de sexe croustillantes. Croustillant, c’est le mot, et, même si je ne suis pas friande de crudité dans le vocabulaire, j’ai beaucoup ri.
L’écriture est enlevée, légère et dès les premières lignes sait donner le ton : "Il y a deux ans, j’ai eu de la chance quand ma voisine de palier est morte sur le coup, écrasée par un autobus : le 43." Et, quand, après bien des péripéties et une vie chamboulée par une personne qui pourtant ne veut que du bien au héros, petit à petit le roman se transforme en polar, quand on se demande si les morts sont vraiment accidentelles, je me dis que vraiment c’était un roman très réussi.
J’ai beaucoup aimé cet ouvrage original, savoureux, tout à la fois acidulé et sucré et qui, mine de rien, se moque de notre société portée sur le "paraître" et la rapidité en tout. Et, désormais, je regarderai à deux fois avant d’adresser le moindre message à quiconque.
Après son premier roman " Mademoiselle, à la folie"... Quel plaisir de retrouver l'écriture percutante, truculente de Pascale Lecosse. Ce roman "Ma vie parfaite d'avant Céline Dion" est déjanté avec un humour croustillant ...Tout le monde est fou dans ce récit . Une sacrée bouffée d'air et de rire. Un livre qui fait du bien !
Je remercie Pascale Lécosse pour l’envoi de son roman.
Pascale Lécosse publie son premier roman » Mademoiselle, à la folie ! « aux éditions de La Martinière en 2017. Une histoire douce-amère, dans laquelle se mêlent rires et larmes, dans une écriture délicate et élégante.
Catherine Delcour est une grande comédienne de théâtre, talentueuse et admirée. A l’approche de la cinquantaine, elle ne doit son succès qu’à son travail et sa ténacité.
p. 7 : » Je ne crois pas au destin, ce que je veux, je le prends. J’ai depuis toujours le goût de l’effort, du travail, sans lesquels le talent ne suffit pas. «
Son assistante et amie dévouée, Mina, constate progressivement des troubles de la mémoire chez Catherine. En vivant à ses côtés pour des raisons pratiques, elle s’aperçoit d’une dégradation manifeste de son état. Mais le tandem de ces deux femmes fonctionne comme un vieux couple. Leur complicité est à la fois drôle et touchante.
p. 21 : » Je m’appelle Mina Flamand. Il y a dix-huit ans, j’ai laissé ma vie pour accompagner Catherine. Notre attachement repose principalement sur le respect et sur l’admiration. […] Après toutes ces années passées ensemble, je sais que notre collaboration comme notre amitié soit une évidence. «
Jean, l’amant épisodique de Catherine depuis quinze ans, fait des apparitions entre son poste au Ministère de la Culture et sa vie auprès de sa femme. Mais Catherine accepte cette situation. Même si un drame dans sa vie de femme a provoqué chez elle une fragilité, que seule Mina a su comprendre, soutenir et accompagner. Mina n’apprécie pas la double vie menée par cet homme, et ne se prive pas de lui faire savoir.
p. 60 : » En quoi pourrions-nous être comparables ? En rien, je pense. Il exhibe Catherine comme un trophée quand je la protège des regards envieux. Il s’étonne de ses troubles, quand je m’en inquiète. Il l’applaudit aux premières quand je l’encourage aux répétitions. Il est là-bas quand elle est ici, il est ses nuits blanches, je suis ses nuits d’encre. «
Mais ils ne sont pas les seuls à prendre conscience des soucis de santé de Catherine. Dans des moments de lucidité, elle sent que quelque chose se dérègle en elle, qu’elle en perd le contrôle.
p. 13 : » Je ressens quelque chose d’inhabituel encombrer mon esprit et s’acharner à me diminuer. «
Mina l’emmène consulter le professeur Zweibaum, un neurologue réputé. Le diagnostic est sans appel. La maladie a pris possession de la mémoire de Catherine, la privant petit à petit de son autonomie et de sa grandeur.
p. 50 : » Aurais-je la force de bouter cet ennemi sournois qui envahit mon intelligence pour s’emparer de ma liberté ? Ce que j’aimais faire, je ne m’en souviens pas ; ce que l’on attend de moi, je n’en ai pas la moindre idée. «
Entièrement dévouée à son amie, Mina assiste, impuissante à l’évolution de la maladie.
p. 80 : » Si je le pouvais, je retiendrais pour elle le temps qui file et je l’enfermerais avant qu’il ne nous détruise. Je lui donnerais mes souvenirs en remplacement des siens. Mais la vérité, c’est que je ne peux rien, rien du tout. «
C’est une histoire d’amitié bouleversante, à double narration, où les voix de Catherine et de Mina se mêlent au gré de cette maladie, dévastatrice. Cet amour inconditionnel est la force de l’une comme de l’autre.
p. 13 : » Je parle, elle écoute, je cherche, elle trouve, nous sommes une paire, un tout. «
Si l’une a su s’effacer pour porter l’autre dans une grande carrière, elles ont l’une pour l’autre un respect total. Catherine semble sensible à l’extrême dévouement de Mina, et c’est là toute la clé de ce roman. Cette relation est magnifique. Les dialogues m’ont fait rire autant que pleurer. Ce roman est une belle découverte.
» Un des plus beaux présents que la nature puisse faire à un comédien, c’est la mémoire : si elle lui est infidèle, le personnage qu’il représente disparaît ; on ne voit plus que l’acteur. « DAZINCOURT
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