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Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
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Philippe Besson est un magicien des mots
C'est un roman court et percutant
J'ai eu les larmes aux yeux tout au long du livre
Un fait divers qui est tout sauf un fait divers pour ces enfants et ce grand père
Un drame qui ôte une vie et en détruit trois autres
A lire en une fois
Un livre qui se dévore
Commencé hier soir et fini au petit matin - l'intrigue est tenace
J'ai adoré la présentation de chaque passager, par des petits chapitres
Le livre est très bien construit, les chapitres sont courts et additifs
On suit le temps un voyage la vie des passagers de ce train de nuit
Une pépite
Saint-Nazaire, un mois après qu'Hugo, 14 ans, s'est donné la mort ne pouvant plus supporter les humiliations, les violences, l'isolement, le rejet que lui imposent deux adolescents de son lycée, est organisée une marche blanche à sa mémoire.Au cours de cette journée, Vincent, le père, le narrateur se laisse envahir par les souvenirs de ce fils qu'il n'a pas su protéger.
Avec ce roman poignant, douloureux, l'auteur dissèque le processus du harcèlement de multiples points de vue : celui des harceleurs qui ne voient qu'un jeu dans leur cruauté, celui du harcelé qui ne veut pas être considéré comme une victime sous emprise qui a peur, celui des parents qui se cognent à des murs d'indifférence, d'incompréhension.
C'est avec un trou dans le coeur que nous recevons la douleur de cette famille brisée à jamais, que nous entendons l'immense sentiment de culpabilité de Vincent qui se qualifie de "père de merde". Nous partageons la colère de Juliette, la mère, face à l'impunité dont vont vraisemblablement bénéficier les harceleurs qui recommenceront probablement leur jeu mortel avec un autre plus faible qu'eux. Nous comprenons l'écoeurement des parents face à la réaction du corps enseignant et en particulier du principal du collège qui ne leur accorde un rendez-vous qu'au bout de quinze jours et qui ne voit que des embrouilles d'adolescents dans les violences subies par Hugo.
J'ai eu l'image terrifiante d'une toile d'araignée dans laquelle se débattaient Hugo et ses parents et qui, plus ils essayent d'en sortir, terrorisés, plus elle les étouffe inexorablement. Seuls un psy à l'écoute et une association auraient pu les aider mais trop tard. Ce qui tord le coeur, c'est l'impuissance, l'affolement de parents qui veulent aider leur fils.
Lorsque l'auteur s'empare d'un fait de société comme ce fut déjà la cas avec le féminicide à travers "Ceci n'est pas un fait divers" (2023), il le fait avec une telle sensibilité, une telle puissance que ça fait mouche, que l'émotion nous saisit, que les larmes se pressent au bord des yeux.
"Parler de mon fils" est un roman difficile, extrêmement dur sur un phénomène de société, le harcèlement, amplifié par les réseaux sociaux, dont les autorités et l'Éducation Nationale se sont enfin emparé mais qui laisse encore les parents désemparés face à un enfant qui cache, très souvent, ce qu'il subit. C'est un roman qui fait réfléchir et qui laissera longtemps en moi son empreinte douloureuse.
Non, cela n’arrive pas qu’aux autres ! Le harcèlement scolaire est le fléau du siècle et être à l’écoute de son enfant est la seule façon d’en détecter les signes.
Entre un père qui minimise l’évidence et une mère trop impulsive, le jeune Hugo de 14 ans n’avait pas les armes pour surmonter les agressions verbales dont il faisait l’objet. Et si l’on rajoute un encadrement scolaire déficient et une police démunie, on tombe dans un engrenage destructeur que cette famille sera incapable d’empêcher.
Avec ce roman-témoignage, Philippe Besson se glisse dans la peau d’un père « orphelin » qui raconte le calvaire de son fils, depuis les premières brimades jusqu’à l’issue fatale.
Après l’enchaînement imparable des évènements, on comprend à quel point la haine des harceleurs de leur enfant, va détourner la douleur de ce couple pour l’aider à se détourner de l’inacceptable. Mais je sais d’expérience, que la souffrance est en réalité d’une tout autre dimension et j’ai trouvé que le roman pâtissait de ce côté reportage montrant moins la détresse des parents, et surtout du père, que le mécanisme qui a entraîné l’acte de l’adolescent. Malgré la justesse du regard de l’auteur sur la spirale du harcèlement, le fond du roman me semble survoler la souffrance de cette famille et j’ai plutôt eu l’impression que le récit détaillé du phénomène primait sur ses conséquences morales dévastatrices.
Toujours est-il que chaque parent devrait lire ce roman pour être capable de repérer les signes caractéristiques d’un harcèlement chez leur enfant et être mieux armé pour l’aider à s’en sortir.
L’important, et je n’en doute pas, c’est de ne jamais avoir un jour, à venir nous parler d’un fils disparu.
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