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Thea Rojzman

Thea Rojzman
Née en 1974, Théa Rojzman écrit, dessine et peint depuis toujours. Après des études de philosophie, elle suit une formation en thérapie sociale. En parallèle, elle se lance dans la bande dessinée, publiant La Réconciliation (avec son père Charles Rojzman) en 2007, puis Le Carnet de rêv... Voir plus
Née en 1974, Théa Rojzman écrit, dessine et peint depuis toujours. Après des études de philosophie, elle suit une formation en thérapie sociale. En parallèle, elle se lance dans la bande dessinée, publiant La Réconciliation (avec son père Charles Rojzman) en 2007, puis Le Carnet de rêves, et Sages comme une image. On lui doit aussi Chacun porte son ciel, un recueil de poésies illustrées, puis Mourir, ça n'existe pas, mention spéciale du jury du prix Artémisia 2016. Depuis, elle se consacre principalement au scénario, avec Émilie voit quelqu'un, Assassins, Dominos, Pie XII-Face au nazisme, Scum, Billie Bang Bang, ou encore Grand Silence, qui obtient de nombreuses distinctions en 2022, dont le prix des Lycéens au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême et le prix du Meilleur Album Étranger au Bucheon Comics Festival à Séoul en Corée, en 2023.

Avis sur cet auteur (13)

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    Couverture du livre « Les mémoires de la Shoah » de Thea Rojzman et Tamia Baudouin aux éditions Dupuis

    Pascal TOURRES sur Les mémoires de la Shoah de Thea Rojzman - Tamia Baudouin

    Une fois n’est pas coutume je vais faire (franchement) long.

    L’enquête d’Annick Cojean en 1995 à l’occasion du cinquantenaire de la libération / découverte des camps de concentration et d’extermination sera récompensée par le prix Albert Londres en 1996.

    Longtemps le silence a prévalu sur...
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    Une fois n’est pas coutume je vais faire (franchement) long.

    L’enquête d’Annick Cojean en 1995 à l’occasion du cinquantenaire de la libération / découverte des camps de concentration et d’extermination sera récompensée par le prix Albert Londres en 1996.

    Longtemps le silence a prévalu sur la Shoah. Il aura fallu deux à trois décennies pour que la parole se libère et que les historiens s’emparent de cette singularité de l’horreur et de l’inhumanité.

    Le travail d’enquête de Cojean, qui a donné lieu à 5 articles dans le journal Le Monde, est repris dans cette BD (publiée en même temps que le 80 ème « anniversaire ») où elle devient actrice de la mémoire et du décryptage en :
    • Recueillant « les voix de l’indicible » (son premier article) : écouter les témoignages des victimes de ce génocide avec leurs peurs, doutes, rejets, traumatismes ; … car « parler guérit, oui mais seulement si on est écouté » (p 31) ;

    • Rencontrer aussi « les enfants miraculés » (2ème article) : ces enfants de déportés qui ont aussi hérité des traumas de leurs parents (le docteur psychiatre Marin Bergmann après avoir traité plusieurs centaines de cas d’enfants de déportés est catégorique : « le traumatisme se transmet » p 52)… mais aussi comme le précise Anna Smulowitz – née en 1947 - « … pour faire perdre Hitler, j’avais le devoir de faire triompher la vie » p 50

    • Rencontrer les enfants de nazis et donner à voir leurs diversités (des plus lucides en rupture avec leurs parents à certains négationnismes) et leurs fardeaux (son troisième article)

    • Rendre compte de « l’impensable dialogue » (son 4 ème article) portant sur les rencontres des enfants de déportés et des enfants de nazis proposées par le psychologue israélien Dan Bar qui précise qu’« il n’est question ni de pardon, ni d’oubli, ni même de réconciliation. Simplement de mettre un terme à la haine. » p 95

    • Montrant l’importance et l’enjeu de l’enseignement pour une « confrontation avec l’histoire » (5 ème article) et permettre à la fois
    o D’apprécier la complexité de l’enseignement : cf la lettre d’un proviseur qu’il adressait à chaque rentrée scolaire aux enseignants de son établissement en pointant que la shoah a été réalisée avec des personnes instruites (*)
    o Comprendre en identifiant les mécanismes, qui rappellent la cuisson de la grenouille dans la casserole qui monte en température, avec ces étapes / marches successives (cf. p 120) qui préparent la suivante … jusqu’à l’holocauste

    Il faut saluer cet ouvrage qui bénéficie aussi des choix de mise en page et des options graphiques de Tamia Baudouin au dessin et Théa Rojzman au scénario, avec le choix de certains onorismes , symbolismes, …, et d’une coloration subtile qui évite notamment le pathos.

    Il faut plus que saluer cet ouvrage, il faut le faire lire, le partager pour éviter l’amnésie et se refuser les lâchetés … qui résonne avec la phrase d’Einstein : « Le monde est trop dangereux à vivre, pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »



    (*) Lettre du Proviseur (p 114)
    « Cher Professeur, je suis un survivant de camp de concentration,
    Mes yeux ont vu ce qu’aucun homme ne devrait voir :
    Des chambres à gaz construites par des ingénieurs instruits.
    Des enfants empoisonnés par des praticiens éduqués.
    Des nourrissons tués par des infirmières entrainées.
    Des femmes et des bébés exécutés et brulés par des diplômés des collèges et des universités.

    Je me méfie donc de l’éducation.

    Ma requête est la suivante : aidez vos élèves à devenir des êtres humains.
    Vos efforts ne doivent jamais produire des monstres éduqués, des psychopathes qualifiés, des Eichmann instruits.

    La lecture, l’écriture, l’arithmétique ne sont importantes que si elles servent à rendre les enfants plus humains. »

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    Couverture du livre « Les mémoires de la Shoah » de Thea Rojzman et Tamia Baudouin aux éditions Dupuis

    bulle.noire sur Les mémoires de la Shoah de Thea Rojzman - Tamia Baudouin

    1994
    A l'approche de la commémoration des 50 ans de la libération des camps, la journaliste Annick Cojean s'interroge: Où en sommes-nous de ? Que retient-on de la Shoah ? Qu'en transmet-on ? Elle commence alors à recueillir une série de témoignages. Des Etats-Unis à l'Allemagne, elle interroge...
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    1994
    A l'approche de la commémoration des 50 ans de la libération des camps, la journaliste Annick Cojean s'interroge: Où en sommes-nous de ? Que retient-on de la Shoah ? Qu'en transmet-on ? Elle commence alors à recueillir une série de témoignages. Des Etats-Unis à l'Allemagne, elle interroge des survivants, leurs enfants mais pas que. La souffrance passe-t-elle de génération en génération ? Comment faire vivre cette mémoire ?

    Après "Sur le front de Corée", voici la deuxième adaptation des reportages des vainqueurs du "Prix Albert Londres". En ce jour des 80 ans de la libération des camps d'Auschwitz, (journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste), il convient de parler de cet album qui relate l'enquête "la plus sombre, la plus bouleversante, la plus obsédante" de la vie de journaliste d'Annick Cojean, grand reporter au journal Le Monde. Une enquête qui l'a menée à recueillir les témoignages des enfants de déportés mais aussi ceux des enfants de nazis.

    Théa Rojzman ( Grand silence, Glénat 2021, entre autres) s'empare de cette enquête avec tact et humanité. Avec Tamia Baudouin au dessin, elles parviennent à illustrer les rencontres de la journaliste et la mettent en scène dans ses voyages ou appels téléphoniques. Mais surtout, elles mettent en avant ses émotions, ses questionnements avec un jeu de couleurs qui varie entre obscurité et lumière, tour à tour très sombre et froid ou chaud et tendre. Certaines scènes sont déchirantes, marquantes mais tout le talent de Tamia Baudouin, pour son tout premier album, est de parvenir à les rendre lisibles tout en transmettant l'émotion.

    Il est rare qu'une lecture me marque autant. Le dossier final est tout aussi passionnant et je ne doute pas que ce roman graphique trouvera un écho dans chacun de ses lecteurs-rices.

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    Couverture du livre « Grand silence » de Sandrine Revel et Thea Rojzman aux éditions Glenat

    Claudia Charrier sur Grand silence de Sandrine Revel - Thea Rojzman

    Cette bande dessinée, présentée comme un conte, explore avec émotion les violences sexuelles subies par les enfants.

    Théa Rojzman et Sandrine Revel nous livrent un récit destiné aux adultes qui aborde une thématique extrêmement délicate mais cruciale, illustré de manière à la fois subtile et...
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    Cette bande dessinée, présentée comme un conte, explore avec émotion les violences sexuelles subies par les enfants.

    Théa Rojzman et Sandrine Revel nous livrent un récit destiné aux adultes qui aborde une thématique extrêmement délicate mais cruciale, illustré de manière à la fois subtile et frappante. Les nuances de couleurs jouent un rôle essentiel.

    Cette histoire met en lumière les diverses formes de violence et les silences qui accompagnent souvent la souffrance invisible des enfants.

    Les illustrations et le texte adoptent une approche fantastique et futuriste, offrant une vision où la libération de la parole et la fin de ces abus.

    Cet ouvrage, bien que difficile à lire, est un véritable uppercut qui devrait être accessible à tous, avec un accompagnement adapté pour les jeunes lecteurs.

    https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/

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    Couverture du livre « Billie bang bang Tome 2 : contre les machans » de Steve Baker et Thea Rojzman aux éditions Lombard

    De Fil en Bulles sur Billie bang bang Tome 2 : contre les machans de Steve Baker - Thea Rojzman

    Et revoilà Billie !
    Accompagnée de son ami (imaginaire quand ça l'arrange) Marto qui quémande des caca (houètes) pour prendre du volume.
    Elle en a des choses à dire Billie ! Et elle ne manque toujours pas d'énergie !
    Ses parents s'inquiètent un peu qu'elle n'ait pas d'ami pour de vrai,...
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    Et revoilà Billie !
    Accompagnée de son ami (imaginaire quand ça l'arrange) Marto qui quémande des caca (houètes) pour prendre du volume.
    Elle en a des choses à dire Billie ! Et elle ne manque toujours pas d'énergie !
    Ses parents s'inquiètent un peu qu'elle n'ait pas d'ami pour de vrai, qu'elle raconte des histoires pas toujours vraies non plus, et puis à la maison c'est un peu tendu, mais Billie, elle, elle a la solution à tout ! Marto !

    Quel plaisir de retrouver cette petite bouille pleine de pep's !
    Le premier tome m'avait enthousiasmée et ce deuxième opus est dans sa droite lignée.
    Toujours sous forme de petites scènes mais plus dans un esprit d'une histoire suivie, la petite bouille survitaminée et son copain doudou zarbi protecteur lanceur d'écureuils nous mettent devant nos travers de parents (et qui c'est le pire des mauvais exemples, hein ?) et aborde des sujets variés avec son entrain habituel.

    Du haut de leurs 7 ans et de leur naturel désarmant, Billie, Thea Rojzman et Steve Baker (oui, je suis sûre qu'ils ont 7 ans aussi quand ils sont en séance de travail) ont du bien se marrer à nous mettre, nous adultes, devant nos écarts et nos faiblesses et à imaginer ô combien ils allaient faire marrer nos mouflets avec leurs bêtises.
    Et graphiquement, navrée pour votre papier peint du salon, mais ça donne toujours envie de dessiner sur les murs et de noyer la baignoire sous le bain moussant...
    C'est toujours aussi enjoué, toujours aussi fun, coloré et toujours aussi positif.
    Il faut d'urgence rester des enfants pour ne pas avoir trop envie de gronder les nôtres.
    Bref, vive Billie Bang Bang !

    Ne vous privez pas de tant de bonne humeur.
    (Eh, chuuut, y a même une surprise à la fin de l'album pour prolonger le plaisir)