Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
« La Petite Bonne » de Bérénice Pichat est un premier roman très réussi. J’ai adoré.
La Petite Bonne est au service d’un couple de Bourgeois ; Madame part exceptionnellement passer quelques jours à la campagne chez des amis et Monsieur, gueule cassée de la première guerre mondiale, reste avec la Petite Bonne, qui doit s’en occuper pendant ces quelques jours.
La relation entre ces deux êtres si opposés évolue au fil des pages. Entre vers libres et prose, l’écrivaine a su créer une atmosphère intime et pleine de tensions.
C’est bouleversant !
Trois personnages, trois voix intérieures, qui, à l’image de la mise en page – fer à gauche pour la petite bonne, fer à droite pour Monsieur ou Madame –, ne se rejoindront jamais, chacune prisonnière de son irrémédiable solitude. Il s’en faudra pourtant de peu, mais en ces années 1930 en région parisienne, il n’est pas jusqu’au sort lui-même qui semble s’allier au strict maintien des convenances sociales. Intercalant dans le récit en prose classique les volutes de vers libres portant chaque voix comme un chant, Bérénice Pichat déroule la superbe et originale partition d’une implacable tragédie.
« Elle » n’a pas de nom, elle est juste la petite bonne qui, laissant à l’aube les rustres violences de son homme et la secrète culpabilité d’un avortement dicté par la misère, partage ses industrieuses journées entre les demeures bourgeoises de ses employeurs. Eux sont les Daniel, un couple de la haute société que le malheur s’est chargé d’ostraciser d’une autre manière. Pianiste recraché par la Grande Guerre à l’état de gueule cassée, défiguré, amputé des jambes et des doigts, Blaise vit terré dans sa chambre, repoussant la compassion avec une rage qui a fini par rendre son caractère aussi monstrueux que le reste. Si son infirmité ne l’en empêchait, il aurait depuis longtemps usé de son revolver pour mettre fin à son calvaire et rendre ainsi sa liberté à Alexandrine, l’épouse dont il ne supporte plus le dévouement et les sacrifices.
Mais, grande première : mise en confiance par cette nouvelle bonne pour une fois pas le moins du monde effarouchée par l’état de l’estropié, l’épouse se décide enfin à accepter une invitation. Le temps d’une partie de chasse à la campagne, voilà Monsieur, son revolver et la bonne, seuls pour deux jours. Dans l’absolue proximité physique exigée par l’infirmité, le duo de leurs voix intérieures gagne rapidement en intimité, et tandis que l’épouse se débat de son côté entre devoir d’abnégation et culpabilité, se dessinent en transparence, d’une manière poétique et musicale, des portraits psychologiques de la plus grande finesse. Entre le mutilé de guerre, son épouse mutilée sociale, et la bonne mutilée d’enfant, se joue la partition de voix qui, pour être en canon, n’en resteront pas moins à jamais irréconciliables.
D’une créativité formelle impeccablement en accord avec l’ébauche de dialogue qui tente vainement de se mettre en place entre des êtres malgré eux plus proches que les conventions sociales ne sauraient l’admettre, un livre d’une grande beauté et d’une parfaite justesse jusque que dans son dénouement inattendu. Coup de coeur.
Elle est bonne à tout faire au service des bourgeois, elle n’a pas de nom… Et parmi ces familles se trouvent les Daniel. Lui, Monsieur, ancien pianiste revenu de la Grande guerre défiguré et estropié. Elle, Madame, entièrement dévouée au service de son époux impotent.
Un jour Madame ose passer outre sa culpabilité et s’offrir une escapade champêtre de quelques jours. La bonniche se voit confier la tâche de veiller sur Monsieur, cloué sur son fauteuil. De ces heures passées ensemble qui tournent parfois au défi va naître une surprise réciproque. Le rapprochement entre ces deux êtres si différents se fait grâce à la musique classique que Monsieur fait découvrir à la petite bonne. L’espoir renaît pour tous deux mais il sera de courte durée.
Ce roman écrit sous forme de huis clos est émouvant et d’une grande finesse.
Sa construction est originale et permet de passer d’un personnage à l’autre. Toutefois, au risque de choquer certains(e) lecteurs (trices) j’ai trouvé l’utilisation des vers libres un peu inutile.
Le genre de livre auquel on ne s'attend pas et qui vous submerge .
Ce roman polyphonique nous immerge dans le quotidien d'une famille bourgeoise des années 30 à travers le regard d'une petite bonne qui ne sera jamais nommée.
Monsieur, lui, est nommé Blaise : c’est une gueule cassée.Alexandrine, sa femme, s'éloigne le temps d'un week-end et c'est là qu'entre en scène la petite bonne, celle qu'on ne voit pas ! C'est elle qui s'occupera de Monsieur.
Ce roman social nous immerge dans un huis clos parfaitement réussi.
"La Petite Bonne" est un texte audacieux qui nous étonne par son style et sa structure, un roman brillant ! Une vraie découverte !
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