"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman que j'ai eu la chance de découvrir l'an dernier dans le cadre des coups de coeur des lecteurs du mois de Femina.
Sophie de Baere signe un roman sensible, touchant, vibrant, poignant, poétique et pudique. L'autrice aborde avec celui-ci la nostalgie des années 80, les liens filiaux et leur importance, qu'il faut savoir aimer et recevoir cette amour. Sophie de Baere confirme que nous ne choisissons pas notre famille, que nous ne devons pas la juger et quoi qu'il se passe rester bienveillant avec elle. L'autrice nous amène vers ses réflexions au travers de ses personnages qui constituent une famille plus ou moins dysfonctionnelle.
On aborde donc les relation parents-enfants, l'homosexualité, les addictions, le poids de la famille et les pressions sociales mais aussi du harcèlement.
Avec ses personnages cabossés, nous passons par beaucoup d'émotions, l'autrice n'est jamais dans un rapport de jugement mais elle décortique cette famille par une analyse complexe mais délicate.
"Est-ce que c'est ça l'adolescence, faire table rase et ne garder de l'enfance qu'une frêle écume, renier le beau pour s'autoriser à se séparer, à grandir, loin de ceux qui vous ont donné la vie, qui vous ont bordé, veillé ? Aimé ?"
"Le garçon ne pleurait pas à cause de l'engueulade et de la marque des doigts paternels qui bosselait à présent sa peau, non, il pleurait parce que, pour la première fois, à travers la forme lointaine qui recherchait dans l'eau glacée le corps de ses enfants, il avait vu l'amour du père. Cet amour sans mots. Sans regard, sans geste tendre. Mais de l'amour. Cet amour qui n'appartenait qu'à lui et qui, en cet instant où Paul et Cécile se trouvaient sur le sentier, s'était déversé dans les vagues."
" Les jours à traverser leurs crachats, semblable à des potences, à chercher l’air aux pourtours de la peur, guetter la moindre menace, traquer l'ennemi et le fuir. Elle, elle dit qu'elle regrettait tant de n'avoir pas su regarder ses petits grandir, occupée qu'elle était à attendre Charles, ses yeux collés sous des œillères d'alcool. Laissant filer le temps. Comme si on pouvait s'offrir une vie à blanc avant la vraie."
A Nice, à 43 ans, Claire mène une vie pas désagréable mais pas palpitante non plus.
Les deux enfants sont partis, son mari est gentil mais sans plus.
Lorsque un nouveau voisin et sa femme aménagent dans l'appartement voisin, c'est un cataclysme.
Il s'agit de son grand amour de jeunesse.
Sa vie va alors changer.
Une histoire d'amour.
Ce n'est pas désagréable à lire, mais sans plus.
Sensation de non complètement abouti.
Il manque un je ne sais quoi dans l'histoire, dans les personnages, dans les situations.
Certainement une maturité en littérature.
Et effectivement, j'ai beaucoup aimé « Les ailes collées », le dernier roman de Sophie de Baere
Disons donc que «La dérobée » est son galop d'essai et qu'après, elle s'est vraiment trouvée
Quel beau titre que celui-ci « Les Ailes collées » !
Découvrir Sophie de Baere a été une belle surprise.
L’histoire de Paul est bouleversante ; ce jeune homme bègue, mal aimé par son père, moqué par ses camarades, est très attachant.
Je vous invite à lire et lever le voile sur cette passion qui va emporter Paul et nous aussi lecteurs.
Il faut s’attendre, en entrant dans ce roman, à tout délaisser pour le dévorer, envoûté par l’écriture si juste de Sophie De Baere. Depuis cette ville balnéaire de la côte d’émeraude, elle compose un cocktail de thèmes de société, pour nous dépeindre un monde impitoyable, notre monde, avec réalisme et sensibilité.
Il y a d’abord le harcèlement scolaire qui est LE problème de société actuel et existait déjà en 1983, lorsque commence cette histoire. L’acharnement d’un groupe, le laxisme des enseignants, le déni des parents, tout y est et tout contribue à la détresse des jeunes « différents ».
Il y a aussi cette famille qui ne s’aime pas, ou du moins qui ne montre pas ses sentiments. Et pourtant l’amour est là, animal, instinctif mais enfoui, parce qu’on ne montre pas ces choses-là. Une impossibilité peut-être, une faiblesse sans aucun doute. Alors les enfants, les adolescents, souffrent seuls, de ce manque d’amour qui les fait entrer dans le monde totalement démunis.
Il y a l’homophobie, sociétale et inébranlable, qui veut que l’on soit « dans la norme » pour s’intégrer, pour réussir sa vie. Et si le piano que joue Paul est une marque d’excellence, la danse ça l’est moins pour un garçon ; mais bon, disons qu’avec Travolta ça peut encore passer.
Et surtout, ce qui explose dans ce roman, c’est LE grand amour, celui qu’on ne vit qu’une fois et qu’on ne dépasse jamais, celui qui va rythmer notre vie, la détruire parfois parce que rien n’a autant d’importance que cette passion. C’est la mère, pour le père qui la trompe et la délaisse, et c’est Paul et Joseph qui s’attirent comme des aimants depuis leur première rencontre à 14 ans.
Mais tout semble n’aboutir qu’à l’échec, tout vient s’échouer sur le mur d’une vie rugueuse et sans joie. Pourtant ce qui est beau dans cette histoire, c’est cette flamme qui subsiste même lorsque que vingt années passent et qui continue de briller, immuable. J’ai juste regretté que les personnages se dévoilent si tardivement, le père notamment, car nos sentiments se sont déjà construits, faussés certainement.
Un roman puissant et déchirant, fait de chapitres courts et de pages qui défilent sans que l’on s’en rende compte, un roman qui nous aspire dans un tourbillon d’émotions d’où jaillissent la révolte, la passion et l’espoir.
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