Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.
Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ?
Cette année, Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.
Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.
«En te voyant, j'ai pensé que tu étais revenu pour moi, puis que tu avais vieilli. Je me trompais. Déjà tu souhaitais repartir. Et ce n'était pas tant que tu avais vieilli, tu étais transformé - défiguré, allais-je dire, par la brûlure d'une foi neuve. J'ai aussi cru que je délirais, que mon souper passait mal ou que j'avais trop bu. Mais ton nom susurré par tous ceux qui étaient présents a craquelé le silence. J'ai compris que je n'étais pas le seul à te voir. Que c'était vrai. Que c'était toi.» Un jeune chef d'état, porté au pouvoir par voie de succession, reçoit la visite de son frère tant aimé, disparu dix ans plus tôt après avoir assassiné un policier. La brève joie des retrouvailles cède aussitôt la place à l'amertume et à l'indignation : celui qui est revenu a changé. Désormais, il est l'Ennemi, l'homme qui excite les opposants au régime et organise sa chute.
A cause de lui, le pays va s'embourber dans une crise sans précédent.
Celui-là est mon frère est un conte. Dans une ville imaginaire où se côtoient monuments du passé et vie contemporaine, le temps ne s'écoule pas. Jusqu'à l'hallali final, c'est la voix du frère régnant que l'on entend - voix émouvante qui déroule le récit envoûtant d'une affection mortelle.
Découvrez l’avis de Geneviève Munier pour Celui-là est mon frère de Marie Barthelet :
Comme à mon habitude, je n’ai rien écouté, rien entendu, rien lu, pas même la quatrième, avant d’ouvrir "Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet. Je me suis plongée dans sa lecture, immédiatement subjuguée par l’écriture fine, poétique et surtout par son côté élémentaire qui me rappelait mes années d’enseignante serinant à mes élèves :"On fait court et simple, sujet, verbe, complément".
Hypnotisée par les phrases courtes, la beauté des mots, leur agencement, la musique qui s’en échappait, j’ai eu du mal à saisir le sens de l’histoire racontée. Et pourtant, à la seconde lecture, tout autant que la musicalité, le thème abordé, les personnages, les sentiments évoqués, les malheurs, la douleur me sont apparus.
J’ai été profondément émue par cette histoire d’amour fraternel bafoué jusqu’à la mort. Cet amour inconditionnel du petit envers son grand frère, un frère adopté, d’un milieu différent, cette admiration, et ce manque lié à l’absence de ce dernier un beau jour disparu. Dix ans plus tard, lorsqu’il revient, le plus jeune est devenu chef d’Etat, à la suite de son père.
Marie Barthelet construit son récit à travers des "réminiscences" qui sont autant de chapitres et parle à merveille de la différence, de l’évolution, de l’intégration, de la vengeance, de la jalousie, jamais prononcée, toujours sous-jacente. Le roman balance entre amour et haine, poésie et horreur, lâcheté et tension, puissance et châtiment. En un mot c’est un magnifique premier roman.
Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016
Les chroniques :
Mais également les chroniques :
"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)
"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)
"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)
"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)
"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)
"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)
"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)
"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)
"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)
"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)
"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)
"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar
Les Pour ou Contre :
"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)
"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)
"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)
"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)
"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)
"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)