Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.
Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ?
Cette année, Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.
Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.
Cette semaine, découvrez l’avis de Marie-Julie Péters sur Police de Hugo Boris (Grasset)
Revenons un instant sur l'histoire. Pendant quelques heures, nous suivons trois policiers, Virginie, Erik et Aristide, pour une mission qui ne rentre pas dans leurs attributions : reconduire un Tadjik à la frontière. Dans la voiture qui les mène à l'aéroport, Virginie parcourt le dossier de ce sans-papiers et se retrouve alors devant un cas de conscience : doit-elle être complice avec ses collègues d'une expulsion synonyme de mort ?
Je ne vais pas vous faire languir : j’ai beaucoup aimé ce roman. La preuve, je l’ai lu d’une traite. Grâce à un style fluide et sans fioritures, j’ai trouvé la lecture très agréable. Il est court (184 pages), peut-être un peu trop d’ailleurs. En effet, la fin était un peu abrupte et j’aurais aimé plus de profondeur et de développements dans les derniers chapitres. Il y avait tant à dire sur le sujet de l’immigration et du rôle des forces de l’ordre dans ce processus que l’auteur aurait pu creuser dans cette direction, d’autant que l’idée de départ était très bonne.
À part ce petit bémol, grâce à l’atmosphère tendue et oppressante de ce huis-clos, je me suis sentie proche de ces simples flics et j’ai eu l’impression d’être avec eux dans cette voiture. Je me suis facilement attachée à l’héroïne, Virginie, tant à travers ses questionnements sur son travail que durant les quelques flash-back racontant sa vie privée. Par contre, il y a un personnage auquel on ne s’attache pas du tout et pour cause, il est silencieux pendant la quasi-totalité du roman, c’est le Tadjik. Il est au centre des débats et des préoccupations et pourtant, on finit par l’oublier et on se concentre d’avantage sur le cas de conscience qu’il représente, l’humain étant oublié dans l’histoire. En tout cas, c’est comme cela que je l’ai ressenti et c’est peut-être le but recherché par l’auteur. Et une question se pose au lecteur, comment auriez-vous réagi dans une telle situation ?
Bref, j’ai passé un bon moment en compagnie de ce livre facile à lire qui met en lumière de sombres réalités et le travail quotidien de policiers de quartier.
© Marie-Julie Péters
Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016
Les chroniques :
Mais également les chroniques :
"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)
"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)
"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)
"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)
"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)
"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)
"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)
"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)
"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)
"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)
"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)
"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar
Les Pour ou Contre :
"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)
"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)
"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)
"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)
"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)
"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)