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"L'étrangère", quand un choix de vie ne colle pas à celui de la majorité…

La lutte d’une femme pour sa liberté dans un coin d’Espagne déshérité, racontée par Olga Merino

"L'étrangère", quand un choix de vie ne colle pas à celui de la majorité…

La chronique de Salix_alba, membre du Cercle Livresque, nous fait découvrir L'étrangère de la romancière espagnole Olga Merino (Dalva).

 

Un coin d’Espagne déshérité, avec sa partie de terres arides, son absence d’industrie, son dépeuplement inhérent à la pauvreté économique. Une vie de dur labeur, de fierté et ténacité de paysans, du morne silence sur la place du village. De langueur enfin, où le regard des vieux villageois, scrute le ciel en cherchant une raison de s’obstiner à vivre ainsi déboussolés. Ce roman, d’Olga Merino, m’a fait penser, de brefs instants aux romans de Giono avec la lutte des hommes face à la terre…

 

Angie revient au pays, dans un petit village, après une longue absence, avec une vision de vivre fortement différente des habitants, de choisir comment mener sa vie, sans la contrainte des convenances et des règles imposées depuis des temps immémoriaux. Elle se veut libre. Mais difficile dans ce milieu austère de ne pas être jugé pour ces comportements. D’autant que dans ce cas, le jugement hâtif l’emporte fréquemment sur toutes les autres considérations.

 

Différents sujets sont évoqués dans ce roman : la liberté de la femme à gérer son avenir, les non-dits des secrets des familles, la mort du village, les fréquentes malédictions suicidaires de familles, et pourtant rencontrer parfois de l’amitié sans réserve, malgré l’adversité… Une femme, sans avenir, mais qui malgré tout, combat pour ses convictions et la justice face à l’argent. Et surtout, et ce qui sera pour elle le plus difficile à accepter : ce sentiment d’être devenue une étrangère dans le village de ses ancêtres.

 

Un roman où le temps s’appesantit face à la misère humaine, un temps chaud et radieux qui n’enlève pas l’indignation viscérale de la bêtise humaine, un temps de lutte et sans doute de désespoir face à l’inanité de compassion de ses coreligionnaires. Il en est ainsi : revenir, avec ses souvenirs, n’enlève pas les opinions, ni les jugements, ni le regard hautain que l’on peut sentir, à tout instant.

 

Un moment de lecture, apaisant, agréable, pour lequel nous donnons, malgré la lenteur du rythme, notre empathie à Angie et à son parcours semé d’embûches.

 

© Salix_alba

 

© kadeline, autre membre du Cercle livresque nous parle aussi de ce roman : « … C’est un roman d’ambiance réussi qui illustre le poids des rancunes et le coût à payer quand un choix de vie ne colle pas à celui de la majorité… »

 

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