Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.
Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ?
Cette année, Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.
Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.
Cette semaine, découvrez l’avis de Yannick Chassort pour Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi
On peut dire que Magyd Cherfi a toujours eu l’écriture dans le sang. Dès son plus jeune âge, écrire a été pour lui un jeu, une manière d’explorer le langage et la parole, d’exprimer des sentiments, qu’ils soient réels (de préférence) ou imaginaire, et d’entamer un jeu aux possibilités infinies. Parolier du groupe Zebda, il fut à l’origine du texte de leur plus célèbre chanson, Tomber la chemise, dont le refrain, entêtant, entraînant, résonne encore dans nos têtes.
C’est en se tournant vers la littérature, au début des années 2000, que Magyd Cherfi, grand admirateur de Madame Bovary, parvient à assouvir sa passion, tout en questionnant sa véritable identité. Son nouvel ouvrage, Ma part de Gaulois, publié aux éditions Actes Sud, revient sur son enfance et son adolescence et sur cette quête inlassable dont l’écho résonne toujours, de nos jours, dans les quartiers.
1981 ne fut pas seulement l’année de l’élection de Mitterrand. Ce fut aussi l’année où Magyd, un petit Beur des quartiers nord de Toulouse, passa son baccalauréat, en filière A, celle que l’on connait de nos jours comme la série littéraire. Une première pour la rue Raphaël où réside Magyd. Déjà que le garçon ne passait pas inaperçu dans la cité, toujours un livre à la main ou en train d’écrire un poème, le voici comme étant le premier à passer son bac dans le quartier. Et ce, avec une énorme pression qui a pour visage sa mère pour qui l’unique tâche consiste à ce que Magyd réussit son bac.
De cet évènement, qui prend des proportions impensables, Magyd Cherfi réussit à en tirer un récit touchant de sincérité, qui prend des allures de quête identitaire. Car en parvenant à passer le baccalauréat, Magyd se retrouve malgré lui investi d’une mission et revêt un habit de messie : mettre fin, au nom de toute sa cité, à l’échec scolaire qui gangrène la rue Raphaël. Et, en premier lieu, pour réussir, il va chercher à s’intégrer et à accepter une double-culture : d’abord celle de sa famille, de ses origines, puis celle qui est enseignée à l’école, qui deviendra sa « part de Gaulois ».
Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016
Les chroniques :
Mais également les chroniques :
"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)
"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)
"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)
"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)
"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)
"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)
"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)
"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)
"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)
"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)
"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)
"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar
Les Pour ou Contre :
"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)
"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)
"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)
"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)
"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)
"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)
Lu à sa sortie après deux rencontres avec l'auteur qui m'a paru sincère et positif: j'ai apprécié ce livre qui m'a fait penser au gône du Chahaba (de mémoire, pas sûre de l'orthographe)
Belle chronique qui donne envie de lire ce livre très rapidement !!
Excellent !