Rentrée littéraire 2016 Buchet-Chastel
Rentrée littéraire 2016 Buchet-Chastel
Découvrez l’avis de Geneviève Munier pour Celui-là est mon frère (Buchet Chastel)
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Ève est ambitieuse, investie et intelligente.
Un peu trop, ou un peu trop exigeante en tout cas.
Pour elle et pour les autres.
Alors qu'elle a tout consacré à son intellect, son corps la lâche.
Et c'est par la terre que son corps va se reconnecter à son esprit.
La symbolique est classique mais fonctionnelle.
Autant la première partie est sombre et dure, autant la suite (et fin) est sensible et lumineuse.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2024/02/19/marie-barthelet-le-jardin-de-sangarde/
Un livre très attachant. On est pris par le personnage de Damalis, on est en empathie avec lui. On suit son cheminement, ses épreuves et son évolution tant sociale que sentimentale à travers différents événements romanesques situés à l' époque de la Grèce antique. On appréhende efficacement la vie quotidienne, l'organisation de la société, les mythes, les relations de pouvoir. L'auteur maîtrise ses connaissances historiques mais sait aussi rendre l'histoire de Damalis universelle, car elle résonne souvent avec des événements de notre temps. L'écriture est soignée et ce roman se lit d'une traite.
Une nouvelle version de “frères ennemis”, écrite avec délicatesse et émotion.
Deux enfants qui ont grandi ensemble, comme des frères, et se déchireront après avoir suivi un chemin divergent …
Joli livre, qui ne m’a pas plus interpellé que cela … Dommage …
Le narrateur est l’homme qui dirige le pays. Il n’a pas été élu démocratiquement car il a hérité le pouvoir de son père mais il n’est apparemment pas un dictateur. Son frère, parti depuis plus de dix ans, est de retour. « Je voulais être heureux, simplement heureux de te revoir. Pardonner ta trahison d’il y avait plus de dix ans. » (p. 15) mais « Tu ressemblais si peu à celui que tu avais été… Tu paraissais inversé, retourné, comme un vêtement dont je découvrais la face intérieure. Ou comme un soldat dont on a rincé l’intelligence pour l’envoyer agir contre son propre pays. » (p. 16-17).
Il semble que l’histoire se situe dans un pays du Moyen-Orient ou du Proche-Orient car l’épouse du président se nomme Wadjat et leur fils de neuf ans s’appelle Qamar (deux prénoms arabes). Mais le lecteur ne saura ni le prénom du chef d’État, ni celui du frère, ni le nom du pays. Qu’importe, ce qui compte, c’est la relation entre les deux hommes, leur enfance, adolescence, amour, complicité, la trahison du frère (un étranger adopté alors qu’il était orphelin), son retour et son acharnement à détruire la famille et le pays qui l’ont accueilli, nourri, éduqué, élevé dans la hiérarchie sociale. Les fléaux qui s’abattent sur le pays font bien sûr penser aux plaies d’Égypte et le terme de Hilotes pour parler du « groupuscule d’agitateurs », le peuple du frère – qui apparaît comme une espèce de fils prodigue mais maléfique – ressemblent aux serfs (attention, ce ne sont pas des esclaves) de la Grèce antique mais le roman se situe plutôt à notre époque. Ainsi Antiquité et époque moderne vivent le même genre d’événements… Fraternité, amitié, amour, éducation, intelligence, respect, tout ça est balayé pour une sombre histoire de vengeance, pour le soulèvement d’un peuple, opprimé certes – ou d’un seul homme entraînant un peuple – qui veut gouverner à la place de l’autre, qui veut sa part du gâteau ! Je suis sous le choc après la lecture de ce premier roman, vraiment très bien écrit (Marie Barthelet est assurément une jeune romancière à suivre !) : oui le peuple opprimé a le droit d’avoir des droits et de vivre libre mais à quel prix ? Celui de la trahison et de la destruction de l’autre ? Celui-là est mon frère est un conte oriental – philosophique dans la lignée de Voltaire et Fromaget (cet auteur, inconnu, c’est parce que je suis en train de lire Le cousin de Mahomet !) – intemporel avec un message puissant – et dérangeant – qui pousse le lecteur à se mettre des deux côtés et à réfléchir.
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