Qui a tiré un coup de revolver, en pleine nuit, dans l'hôtel particulier de la puissante famille Gendreau-Balthazar, rue Chaptal ? Tout jeune secrétaire du commissariat du quartier Saint-Georges, Jules Maigret se voit confier une enquête officieuse - car on n'attaque pas de front ces gens de la haute société, aux relations influentes. Maigret va habilement débrouiller l'écheveau des secrets de la famille Gendreau. En particulier les ambitions d'Hector, fondateur de la dynastie : assurer à sa descendance un nom à particule. Comment la vanité mêlée aux intérêts d'argent peut déboucher sur le meurtre, c'est ce que nous découvrirons au terme de l'enquête. Enquête inutile. Maigret apprendra que les riches méritent des égards auxquels d'autres classes sociales n'ont pas droit...
Cette « première enquête » est en fait le trentième des soixante-quinze romans de la série des Maigret. Ecrit en septembre 1948 à Tumacori, en Arizona (en 8 jours !), publié en (février) 1949.
Simenon donne une coloration particulière en présentant un Maigret tout jeune inspecteur (et la figure de Jean Gabin jeune s’impose assez naturellement avec nos références cinématographiques ! et les origines rurales de Maigret), entré dans la police alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’année ayant abandonné ses études de médecine, à la mort de son père.
Dans cette histoire il est jeune secrétaire du commissariat du quartier de Saint Georges et va être confronté au témoignage et sollicitation d’un musicien qui affirme avoir assisté à une scène de violence dans un hotel particulier de personnalités « de la haute » (coup de feu, ombre d’une jeune fille écartée de la fenêtre, …) .
Simenon montre la pugnacité du jeune Maigret qui va au bout de l’enquête alors qu’il est plus ou moins bridé (comme peut l’être un cheval qui garde sa fougue) par son chef qui fait partie de la bourgeoisie et qui est un proche de la famille concernée par le témoignage du musicien ; mais qui, ne pouvant étouffer l’affaire, ne serait-ce que par une certaine déontologie, compte néanmoins sur le fait que le tout jeune enquêteur se perde dans les méandres de cette affaire de coup de pistolet et d’absence de corps …
Au final Maigret va éclaircir la réalité des faits, le corps sera retrouvé ; il va dénouer les mobiles qui illustrent certaines représentations des attributs du pouvoir (accoler une particule par un mariage de circonstance … mais avec des intérêts financiers bien établis).
Pour autant, l’affaire sera classée une fois réécrite l’histoire avec le sacrifice (relatif) du majordome reconnaissant avoir tué … mais en légitime défense.
Avec cette première enquête Maigret vient d’apprendre le poids du pouvoir, mais aussi le principe de réalité. Une enquête qui lui vaudra néanmoins une promotion enclenchant sa brillante carrière.
Ce sera aussi l’occasion de voir Maigret jeune marié avec sa femme qui, lui fait une confiance absolue alors qu’il croise des jeunes filles aguichantes, et qui tient leur appartement du Bd Richard Lenoir où ils resteront toutes ses années de commissaire.
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