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Terres promises

Couverture du livre « Terres promises » de Benedicte Dupre La Tour aux éditions Les Editions Du Panseur
Résumé:

Dans ce roman choral passionnant, entendez la voix des oubliés : la prostituée qui attend l'heure de se faire justice ; l'indigène qui s'émancipe de son clan ; l'orpailleur fou défendant sa concession.

Parmi les colons et les exilés, vous croiserez sans doute la route du déserteur. Et après... Voir plus

Dans ce roman choral passionnant, entendez la voix des oubliés : la prostituée qui attend l'heure de se faire justice ; l'indigène qui s'émancipe de son clan ; l'orpailleur fou défendant sa concession.

Parmi les colons et les exilés, vous croiserez sans doute la route du déserteur. Et après avoir parcouru les étendues sauvages, le bonimenteur vous apportera votre consolation contre quelques pièces.

Tour à tour, leurs histoires se croisent et s'enchâssent pour constituer une mosaïque époustouflante où se déploient les passions et la violence par lesquelles une nation nait dans le sang d'une autre.

À travers une fresque puissante et lyrique, Bénédicte Dupré la Tour nous offre un premier roman où s'entrechoquent des vies minuscules emportées par le mouvement furieux des ruées vers l'or.

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Avis (5)

  • Dernier livre découvert dans le cadre de ma participation au jury pour le Prix du Roman Fnac, ce premier roman de Bénédicte Dupré la Tour, "Terres Promises" est une véritable révélation. La dernière page tournée, je suis encore coite tant la qualité du texte me semble hors du commun.

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    Dernier livre découvert dans le cadre de ma participation au jury pour le Prix du Roman Fnac, ce premier roman de Bénédicte Dupré la Tour, "Terres Promises" est une véritable révélation. La dernière page tournée, je suis encore coite tant la qualité du texte me semble hors du commun.

    Il s’agit d’un roman choral au cours duquel nous rencontrons sept personnages sur fond de conquête de l’Ouest et de ruée vers l’or. Sept personnages d’extraction plutôt modestes, sept personnages auxquels la vie n’a pas beaucoup souri, sept personnages obligés de trimer, de se vendre, de supporter les mauvais coups. Oui, mais de ces sept personnages "de peu", l’auteure en fait un récit époustouflant. Elle fait vivre Eleanor, une prostituée. Et Kinta qui vit dans le nord et coud les peaux de bêtes, qui aimerait tuer un ours car "…revenir avec un ours ferait d’elle une chasseuse, et peut-être les guerriers cesseraient de la regarder comme un gibier." Ou encore Morgan Bell, l’orpailleur, Mary Framinger qui cherche son fils parti à la guerre parmi les dépouilles, elle est infirmière. Et les autres et surtout un huitième dont je ne vous dirai rien car à mes yeux, il est tout le sel du récit, le fil rouge, la ligne de crête.

    Difficile de trouver des mots assez forts pour décrire mon admiration. Ce roman est tout simplement époustouflant. Epoustouflant par son écriture, merveilleusement maîtrisée, mélodieuse, fine et travaillée qui sublime les paysages traversés, les personnages campés, les situations dévoilées. Il est époustouflant par sa construction, véritable patchwork fait de toutes les vies qui se croisent et s’entrecroisent reliées entre elles par ce mystérieux fil rouge. La barbarie est présente, l’attachement aussi.

    En un mot – ou un peu plus - "Terres promises" est un premier roman un vrai, brillant, éblouissant, épatant.
    C’est un coup de foudre.

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  • « C’est l’imaginaire tout entier qui est colonisé ». Bénédicte Dupré La Tour.

    L ‘épiphanie verbale, la pierre angulaire d’une littérature de renom.
    D’emblée l’heure fascinante de lire « Terres promises », tant c’est un choc esthétique.
    La beauté d’une écriture virginale, qui élève sa...
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    « C’est l’imaginaire tout entier qui est colonisé ». Bénédicte Dupré La Tour.

    L ‘épiphanie verbale, la pierre angulaire d’une littérature de renom.
    D’emblée l’heure fascinante de lire « Terres promises », tant c’est un choc esthétique.
    La beauté d’une écriture virginale, qui élève sa puissance et sa grâce, révèle un monde, celui de la ruée vers l’or. La sensation de pénétrer dans l’intimité d’une langue qui laisse immerger une épopée signifiante, tout en mouvement, profondément humaine.
    À l’instar d’une toile de maître, qui soulève son voile et laisse les couleurs s’échapper.
    Ici, en posture d’écoute, on est en transmutation. La polyphonie est une danse autour du feu, entre désert et montagne. L’espace où les protagonistes deviennent vivants.
    Ce livre est une respiration. Un électrochoc qui excelle de présences, de sensations.
    La conquête de l’Ouest, le roman s’efface, laisse les histoires s’exprimer, s’entrecroiser. On frôle ces êtres en quête, ces femmes exclues, abandonnées, sourdes aux éclats du monde.
    Eleanor Dwight, la prostituée, « écoutait ces nouvelles de l’extérieur, cet ailleurs auquel elle n’avait plus droit, sans savoir ce qu’espérait vraiment cet homme. Il avait dit la vouloir pour lui seul. »
    Entre la dépendance, le désespoir, les déchirures dévorantes, elle symbolise le point commun, des femmes qui tombent. Entre poussières et larmes, soupirs et déchéances, le chant funèbre des malheurs.
    Kinta, l’indigène, sublime, patiente et obstinée, qui arpente son pas de côté. Libre au fond d’elle-même, absolument digne dans cette rigueur d’atteindre sa liberté.
    Magnétique, solaire, l’incontournable sommet de force, d’esprit et de chair, on est au plus près de Kinta. L’allégorie de l’émancipation. Quitter le clan, pas à pas, sans baisser les yeux. Étreindre l’homme. L’autre. Walter Otzie. Pas le père de l’enfant. Ne rien craindre. Laisser l’indéfectible et l’immensité bâtir son œuvre. Et revenir seule avec l’enfant.
    « Ce qui unissait un homme a une femme se nommait ticagua, qui voulait dire alliance. Mais cette alliance n’avait rien de commun avec ce qui liait Walter à Kinta, elle ne trouvait pas de mot pour le décrire. C’était comme l’eau glacée des montagnes qui mord la peau et l’éveille. Comme les troupeaux sauvages qui courent parfois droit vers les feux ce prairies, au lieu de les fuir. »
    « Ils avaient rencontré l’hostilité venue par-delà les montagnes. L’ennemi était tombé, et rien ne pouvait éclipser la joie féroce d’avoir remporté une victoire. »
    Kinta, l’infinie douleur, qui hurle, muette, « qui s’allonge dans cette clairière d’humains, et et de chevaux, dont les jambes et les pattes devenaient des arbres, des enfants, des buissons... »
    « Un lait absent coulant dans un décapité. »
    Ce livre vivant est l’armoire d’un monde. La sève qui s’écoule est la citadelle des éreintés. La naissance d’une nation née par la fusion des contraires assemblés. La colonisation, l’éradication, l’exclusion, ici, le choc civilisationnel.
    Morgan Bell, le mythe du chercheur d’or. L’orpailleur paranoïaque, devenu fou. Sa femme Bessie qui le méprise.
    « Elle l’avait choisi comme on fait l’aumône avec une générosité suspecte qui, dans le mariage prit la forme d’une tyrannie muette. »
    « Tout acte et toute pensée avaient une place bien définie. Elle l’enveloppait d’un linge, le séchait dans un ordre invariable, avec des gestes identiques et réglés non par une habitude, mais une volonté de suivre les mêmes rituels, car les rituels tenaient le monde fragile des hommes, tout comme les barrages retiennent les eaux. »
    « Terre promises » la quête de l’or, l’exutoire des faibles. L’Ouest qui s’éveille et laissera des stigmates à jamais.
    Livre de feu et de sentiments, hommes et femmes à l’instar de Rebecca Strattman qui étend des draps glacés sur des cordes raides, cercle où s’agite l’effusion sensorielle, la narration du monde, dans le charme d’une trame surdouée, poétique, sublime. Une chevauchée sauvage dans l’infinie de l’âme humaine. Le génie est ici, dans chacune des pages.
    Un premier roman qui dépasse largement ses grands frères. Le piédestal éditorial. « Terres promises » de Bénédicte Dupré La Tour, dont chaque crépitement est requiem. Un livre de salut phénoménal. Un classique-né. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions Indépendantes. Publié par les majeures Éditions du Panseur.

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  • Ils avaient déjà tout perdu quand ils se sont embarqués pour le Nouveau Monde. Alors ils ont voulu croire à cette Terre promise sur laquelle ils allaient enfin devenir libres, riches et heureux.

    En cette fin des années 1860, ils vivent déjà depuis quelques années en Amérique, cherchant de...
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    Ils avaient déjà tout perdu quand ils se sont embarqués pour le Nouveau Monde. Alors ils ont voulu croire à cette Terre promise sur laquelle ils allaient enfin devenir libres, riches et heureux.

    En cette fin des années 1860, ils vivent déjà depuis quelques années en Amérique, cherchant de l’or avec frénésie, bâtissant des villes dans les lieux les plus inhospitaliers, s’appropriant les terres où vivaient les indiens depuis des millénaires.

    Qu’ils soient « fille de petite vertu », squaw, forgeron, infirmière de guerre, grand chef indien ou prêtre, ils ne renonceront pas à l’utopie d’un monde idéalisé qui pourtant leur échappe.

    Cette fresque historique retrace le destin d’une dizaine de personnages qui ont cohabité en cette période mouvementée et se sont parfois croisés, au hasard des chemins. Au cœur d’une nature grandiose mais difficile et sauvage, ils défendirent leurs rêves jusqu’au bout, tentant de surmonter l’adversité et les déceptions.

    Avec son style d’une grande authenticité, Bénédicte Dupré La Tour mélange la dureté des destins et la beauté des paysages, nous plongeant dans une ambiance âpre mais d’un grand réalisme. Le Rêve américain est encore loin.

    Un superbe roman choral sur fond de Conquête de l’Ouest, de Ruée vers l’or et de Guerre de Sécession que j’ai trouvé vibrant d’espoirs mais d’où émergent les désillusions et les échecs de cette génération des premiers « États-Uniens ».

    Dans le plus pur esprit de la littérature américaine, ce premier roman s’inscrit dans la veine des Steinbeck, Faulkner et McCarthy en nous offrant les destins parfois très sombres des pionniers et des natifs qui formèrent les américains d’aujourd’hui.

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  • Passionnant, palpitant, sublime
     
    « La vie de ce côté du monde pouvait être douce et pleine de bienfaits »
     
    Fuir, partir à la conquête, croire en un avenir meilleur… C’est ce que souhaitent Eleanor, Kinta, Morgan, Mary, Bloody Horse, Rebecca… Chercher la rédemption, ce sont les lettres de...
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    Passionnant, palpitant, sublime
     
    « La vie de ce côté du monde pouvait être douce et pleine de bienfaits »
     
    Fuir, partir à la conquête, croire en un avenir meilleur… C’est ce que souhaitent Eleanor, Kinta, Morgan, Mary, Bloody Horse, Rebecca… Chercher la rédemption, ce sont les lettres de Eliott. En enfin, il y a Nathaniel, dernier témoignage, qui conclut magistralement ce premier roman choral de Bénédicte Dupré La Tour.
     
    « Eleanor en avait trop vu pour se souvenir des visages. Tous venaient avec cette même odeur pestilentielle. Cette nostalgie du refuge maternel. Ils souillaient tout ce qu’ils touchaient. Et s’ils avaient pu croiser son regard lorsqu’ils faisaient en elle, ils se seraient recroquevillés comme des feuilles sous le soleil du désert, consumés par la lumière de la vérité. Mais toujours, elle fermait les yeux, l’immense mépris enclos sous ses paupières. »
     
    Les lettres d’Eliott, le personnage fil rouge, s’insèrent entre chaque chapitre. Ces derniers portant le nom d’un personnage ressemblent à des nouvelles, ces derniers se complètent au fil de la narration tant les points de vue s’emboitent. Prostituée ou orpailleur, d’une tribu amérindienne ou sauvage, en quête d’or ou de liberté, tous rêvent, espèrent, tous sont confrontés à la dure réalité, tous déchantent face à la violence des hommes et celle de la nature.
     
    « Recouverte d’une parure ouvragée, la dépouille ployait sous les offrandes et les armes qui accompagnaient le mort vers le territoire des âmes, là où le temps n’est plus maître de la chair, mais serviteur des esprits. »
     
    Pour autant, la narration est tellement maitrisée que la lecture est très fluide. Le lecteur s’attache aux personnages, s’imprègnent de leurs histoires et laissent libre cours à son imagination. C’est une des grandes forces de ce premier roman : chacun y verra ce qu’il désirera, chacun imaginera, chacun aura sa propre interprétation.
     
    « Seuls les enfants pleuraient, les larmes étaient la voix de ceux qui ne dominaient pas encore la langue, ceux qui n’avaient pas réussi à dévier la source de la tristesse vers les cavernes obscures des sous-sols intérieurs. »
     
    Quelle écriture sublime ! Imagée, puissante, précise, sensorielle, elle nous envoute, nous emporte. Elle nous immisce dans les tourbes, nous fait frissonner autant qu’elle nous émeut.
     
    « C’est l’imaginaire tout entier qui est colonisé. »
     
    Cette citation de l’auteure en exergue de ce premier roman magistral résume parfaitement Terres promises. Oui, assurément, laissez-vous porter par cette magnifique écriture relatant les destins de personnages marquants aux âmes tourmentées, aux envies de libertés dans des contrées hostiles.

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  • Dans Terres promises, un roman choral foisonnant et passionnant, Bénédicte Dupré La Tour met en scène huit personnages avec pour toile de fond la conquête de l’Ouest, ce moment où la quête de l’or rendit les hommes fous. Eleanor, Rebecca, Kinta, Bloody Horse, Mary, Nathaniel... tous ces destins...
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    Dans Terres promises, un roman choral foisonnant et passionnant, Bénédicte Dupré La Tour met en scène huit personnages avec pour toile de fond la conquête de l’Ouest, ce moment où la quête de l’or rendit les hommes fous. Eleanor, Rebecca, Kinta, Bloody Horse, Mary, Nathaniel... tous ces destins vont se croiser et s’entremêler pour former une intrigue dense et haletante. Des vies intimes qui vont se heurter à l’histoire des Etats-Unis du XIXème siècle.

    Et on se confronte ici à la difficulté d’expliquer pourquoi un livre est un coup de cœur. Ce premier roman fait partie des livres dont on sait, sitôt lues les premières lignes, qu’on va aimer et être partagé entre l’envie de lire sans s’interrompre et celle de ralentir pour ne pas quitter trop vite ce monde et ces personnages.

    C’est un roman qui a du corps, de la chair, à travers lequel on sent la peur, la sueur, la souffrance. Qui met en lumière la part d’ombre de l’être humain, sa folie, sa sauvagerie mais aussi la puissance de son instinct de survie. On voit les personnages, les paysages dans lesquels ils évoluent, on est là, présents à leurs côtés. On a froid, chaud, faim, mal... c’est une lecture qu’on éprouve par tous ses sens. Une prouesse littéraire comme on en croise peu, et cela même si on a l’habitude de beaucoup lire.

    C'est évidemment admirablement écrit, dans un style à la fois riche et délié, d’une justesse implacable. Les mots sont choisis avec précision, pas de circonvolutions, la phrase va droit au but et n’enjolive pas la réalité. C’est brut et puissant. Un premier roman imparable et encore une sublime réussite des éditions du Panseur, décidément très douées pour dénicher de nouveaux talents.

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