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Rentrée littéraire d'automne 2024 : quand les écrivains racontent la société contemporaine

Dix livres pour un regard différent sur le monde actuel

Rentrée littéraire d'automne 2024 : quand les écrivains racontent la société contemporaine

Entrevoir le monde différemment, amener à se questionner sur les transformations qui s’y opèrent, ses injustices ou ses mutations sociétales, voilà l’un des nombreux rôles de la littérature.

Si l’essai est le vecteur privilégié de cette exploration, le roman n’est pas en reste et ancre la fiction dans de nombreuses préoccupations actuelles. Voici une sélection de dix titres pour se plonger dans de nouveaux points de vue.

  • Dix essais et romans pour envisager autrement la société contemporaine

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      Couverture du livre « Le Buzuk » de Marie Kelbert aux éditions Viviane Hamy

      Le Buzuk de Marie Kelbert

      Pour la première fois, Joséphine passe l’été seule avec son Buzuk, le teckel fugueur de la maisonnée. Sur l’îlot Sainte-Anne, surnommé la « Couette de plumes », tout reste dans son jus breton. Malheureusement, un projet de golf bouleverse cet équilibre, suscitant la révolte de jeunes campeurs déterminés à protéger cet écrin de verdure. Par une situation quelque peu rocambolesque, la septuagénaire et Le Buzuk se retrouvent au cœur de ce conflit.
      Marie Kelbert manie extrêmement bien le comique de situation tout en y intégrant certaines préoccupations environnementales.

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      Couverture du livre « Les os noirs » de Agnes Jesupret aux éditions Liana Levi

      Les os noirs de Agnes Jesupret

      Pour Clara, il est bientôt temps de tirer sa révérence. Dans l’ultime souvenir de son existence, elle conte à la narratrice de ce court roman le récit de ses propres grands-parents, venus s’installer en Tunisie pour fuir la misère sicilienne. Un exil porté par davantage de violence que de calme. Dans cet immense brassage de migrations et de colons, Agnès Jésupret met en lumière un segment de l’Histoire peu connu et dont les événements peuvent en expliquer d’autres aujourd’hui. Particulièrement bien amené, c’est une réussite.

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      Couverture du livre « Julia » de Sandra Newman aux éditions Robert Laffont

      Julia de Sandra Newman

      Imaginez rouvrir le célèbre roman 1984 de George Orwell soixante-quinze ans après, tout en changeant de point de vue. C’est le pari fou de Sandra Newman qui en fait une réécriture à travers les yeux du personnage de Julia. Ici aussi, les protagonistes évoluent dans une dystopie complète sous la férule de Big Brother. Si le roman risque de voir s’ériger deux groupes, adeptes contre détracteurs, il est fascinant d’observer la perpétuelle actualité de ce texte, et ici, on valide !

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      Couverture du livre « La femme habitée » de Gioconda Belli aux éditions Cherche Midi

      La femme habitée de Gioconda Belli

      Gioconda Belli publie un premier roman semi-autobiographique dans lequel activisme et lutte contre la dictature sont propulsés au premier plan. Dans les années soixante-dix, Lavinia retrouve l’Amérique centrale après ses études en Europe. Beaucoup de choses ont changé, à commencer par ce territoire désormais complètement bouleversé par des problématiques sociales. Elle fait la connaissance de Felipe, un révolutionnaire qui l’initiera à ses propres aspirations militantes pour libérer le pays. L’autrice dresse le portrait de toute une nation avec brio. En 2023, le régime Ortega lui retire sa nationalité nicaraguayenne.

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      Couverture du livre « Terres promises » de Benedicte Dupre La Tour aux éditions Les Editions Du Panseur

      Terres promises de Benedicte Dupre La Tour

      Terres promises porte bien son nom tant la ruée vers l’or a convoqué son lot de richesses et de fantasmes au péril de tout. Dans le premier roman, c’est la voix des invisibilisés que l’on porte haut : celle d’Eleanor Dwight, une prostituée, celle de Kinta, une autochtone, ou encore l’orpailleur bien décidé à défendre son dû. Tout éclaire les dynamiques et le rapport de force entre les hommes et les femmes, mais également entre colonialisme et avilissement. Chaque chapitre s’attache à un personnage que l’on se délecte de découvrir davantage du fil du roman.

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      Couverture du livre « Les Mains pleines » de Guillaume Collet aux éditions Christian Bourgois

      Les Mains pleines de Guillaume Collet

      Lorsqu’un couple de vieilles personnes voit leur petit-fils s’inquiéter pour lui après une alerte des voisins, cela passe mal. Ils n’ont jamais eu besoin de personne et l’autonomie est leur plus grande fierté. Ensemble, ils ont traversé le globe, en faisant passer la famille au second plan. Pourquoi auraient-ils désormais besoin d’aide ? Les mains pleines décortique la démence, analyse ses faux-semblants, invoque des certitudes et repousse les limites du possible. Guillaume Collet ouvre la réflexion encore plus loin en mettant le doigt sur les problématiques qui sclérosent la vieillesse.

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      Couverture du livre « Le chagrin moderne » de Quentin Jardon aux éditions Flammarion

      Le chagrin moderne de Quentin Jardon

      Après un sketch sur le réchauffement climatique, une carrière d’humoriste qui vole en éclats et un départ en vacances, Paul, le personnage principal, est violemment tenté par l’idée de tout quitter. Il le sait, ce « chagrin moderne » ne le concerne pas seulement lui, alors avant de quitter femme et enfant, une remise en question s’impose. Entre fatalité, anxiété et quête de sens, Quentin Jardon explore, par le biais des routes que l’on parcourt, toutes les ramifications d’une société en déclin. Est-ce possible de trouver la plénitude dans un monde qui se meurt ?

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      Couverture du livre « Tombée du ciel » de Alice Develey aux éditions L'iconoclaste

      Tombée du ciel de Alice Develey

      Tout est poignant, dans ce premier roman d’Alice Develey. Alors qu’elle n’a que quatorze ans, la narratrice, du même prénom que l’autrice, est internée du jour au lendemain en hôpital psychiatrique pour un trouble anorexique. De son jeune âge, elle confie une lutte à travers les mots : un chant des sirènes perpétuel entre son cerveau et son corps. De la façon dont sont traités les troubles du comportement alimentaire en France à l’intimité d’une vie, chaque détail compte. Un livre indispensable.

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      Couverture du livre « Ce que vous trouverez caché dans mon oreille » de Mosab Abu Toha aux éditions

      Ce que vous trouverez caché dans mon oreille de Mosab Abu Toha

      Avec minutie, le poète et universitaire Mosab Abu Toha déroule le quotidien des habitants de la ville assiégée de Gaza. Si une immense poésie compose le texte, la réalité de la guerre ne quitte aucun mot. L’écrivain déroule la violence, la peur, la mort mais également l’immense beauté de ce lieu qui l’a vu naître. Jouant avec les cinq sens de son lecteur, l’identité palestinienne y est esquissée avec beaucoup de justesse. Dans l’espoir permanent d’une justice et d’une paix durable, le recueil est une ode à un pays d’espérances et de ruines.

 

Une sélection proposée par Marie Jouvin

 

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