"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour dire le poids des ans et les ravages du temps qui passe, incarnés par le couple de ses grands-parents, Guillaume Collet fait le choix de l’originalité.
Dans le style d’abord, que frappe dès les premières phrases, avec cette façon de nommer les personnages par un non générique, parfois collectif. Ainsi les choses sont claires, on sait à qui l’on a affaire.
L’écriture elle-même est particulière, en harmonie sans doute avec le flou pathologique qui agite Grande-Mère. On est parfois aussi perdus qu’elle.
Petit-Fils se trouve dans une position fort inconfortable, entre le marteau que constitue la famille et l’enclume représentée par ses grands-parents en perdition, devant ainsi rendre des comptes à tout le monde, dans un combat fort déséquilibré.
Court roman émouvant, et original par sa forme sur un sujet complexe.
109 pages Belfond 22 août 2024
Lu pour les Talents Cultura
Lorsque un petit-fils se rend compte de la sénilité de ses grands-parents et qu'il doit prendre des dispositions à la place de son père qui n'est déjà plus...
Un livre sur le grand âge traité avec un style original, des phrases saccadées et une écriture fluide cependant et surtout, surtout, beaucoup d'émotions.
Dans la grande maison bourgeoise vivent Grande-Mère et Grand-Père. La Famille, qui commence à soupçonner que tout ne va pas parfaitement bien, dépêche l’un de leur membre sur place pour vérifier. C’est dont Petit-Fils qui va se retrouver missionné et qui va constater, qu’en effet, la vieillesse fait son œuvre et que les grands-parents sont lentement en train de perdre pied.
Un bien étrange court roman sur un sujet universel. Guillaume Collet a choisi de désincarner ses personnages en ne leur attribuant pas de noms et en les désignant uniquement par leur place au sein de la famille. Mais ce n’est pas ce qui est le plus déstabilisant. Ce qui surprend, c’est cette manière assez distanciée de relater les événements. Guillaume Collet nous décrit un couple de personnes âgées qui a visiblement été assez peu attaché à l’idée de famille durant leur vie, des personnes très indépendantes qui ont privilégié les voyages aux réunions avec les leurs. Et qui sont aussi très riches.
Quant au Petit-Fils, il tente de percer en tant que cascadeur, sans apparemment beaucoup de succès. Le reste de la Famille restera dans l’ombre, une entité unique qui demande des comptes à leur émissaire.
Tout cela est très froid, très clinique. Les chapitres se succèdent, progressant dans la Grande Maison du vestibule à la chambre, au grès des événements qui surviennent chez les grands-parents : le Petit-Fils constate qu’ils n'ont plus leurs repères dans les lieux qui leurs sont pourtant familiers, qu’ils se nourrissent mal voire qu’ils oublient de faire un repas, que la Grande-Mère développe un sentiment de paranoïa...
Mais il manque clairement quelque chose dans ce roman pour que naisse l’émotion. Peut-être parce qu’on ne ressent aucun amour ou attachement entre les membres de cette famille qui semble divisée autour du sujet de l’argent ?
Petit-Fils paraît être là en spectateur du désastre, enregistrant les faits. On sent parfois affleurer un début d’émotion quand sont évoqués les souvenirs de Petit-Fils ou quand on aborde la façon qu’a Grande-Mère de vouloir le persuader que tout va bien, dans cette lutte perdue d’avance contre la sénilité. Mais cela ne fait que passer et on retombe dans des descriptions froides qui mettent de la distance entre le lecteur et le récit.
Si le parti-pris est original, il est aussi déroutant et laissera probablement un certain nombre de lecteurs sur le côté.
Un jeune homme enchaîne les petits boulots alimentaires pour payer ses études en cinéma.
Dans un décors urbain, notre homme travaille comme serveur, puis pour une entreprise d’alcool dont le job consiste à boire et inciter à boire, puis filme un mariage, puis devient ouvreur dans un théâtre puis livreur….. il enchaine les jobs précaires, il perd son appartement…..mais continue à marcher dans cette ville inconnue.
Marcher, serrer le ventre, attendre…..
Et puis manger moins, ne rien s’acheter, ne pas sortir pour payer sa dette et rembourser son prêt si cher payé.
Quelle solution ? On lui propose même un autre prêt pour rembourser le premier, telle est notre société aujourd’hui…..
« Serrer le ventre. Sourire et avancer. »
Écriture incisive, forte et puissante.
Le monde est gris, notre jeune homme déambule dans les rues d’une ville (jamais citée) pour remédier à cette morosité qui l’envahit, marcher pour réfléchir, pour se trouver…..
Il est fatigué, il s’ennuie, ne mange pas à sa faim…..mais il trouve des jobs et à l’avantage « d’être de la bonne couleur » sinon cela pourrait être pire…..il passe sa vie à rembourser.
J’ai beaucoup aimé cette lecture et la façon dont l’auteur aborde le thème de la précarité. L’écriture incisive rend cette lecture poignante et forte ❤️
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