Il n'est pas trop tard pour les découvrir ou les offrir !
12 avril 65 après Jésus-Christ, dans les environs de Rome. Des soldats en armes envahissent la villa de Sénèque, porteurs d'un ordre de l'empereur : le philosophe doit se donner la mort. Sénèque écrit alors une ultime lettre à son ami Lucilius, dressant pour lui le bilan de sa vie. Durant quinze années, il a été le précepteur, puis le conseiller, puis l'ami de celui qui exige désormais sa mort : l'empereur Néron. Parce qu'il vit ses dernières heures, Sénèque peut enfin tenir un discours de vérité sur son élève. Dans cet ultime moment d'introspection, le philosophe interroge la réalité du pouvoir, mais affronte aussi ses propres erreurs et sa compromission. L'Ami du Prince raconte comment Sénèque s'est retrouvé prisonnier d'un idéal de l'Empire, de ses illusions et d'un jeune homme imprévisible dont la vraie nature s'est révélée peu à peu. Après Vincent qu'on assassine et Un instant dans la vie de Léonard de Vinci, Marianne Jaeglé fait revivre le stupéfiant face-à-face entre un philosophe épris de vertu et un jeune tyran sans merci.
Il n'est pas trop tard pour les découvrir ou les offrir !
Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
Récompensée cette année pour "L'Ami du Prince", la romancière vous confie 10 lectures indispensables
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année
Marianne Jaeglé a pris la plume de Sénèque. Elle est à Rome le 12 avril 65 et elle écrit la dernière lettre du philosophe à son ami Lucilius.
Sénèque relate la seconde partie de sa vie quand il devient le précepteur puis conseiller et ami de Néron, qui le condamne à mourir ce jour.
Le philosophe se remet en question, se pose des questions ; comment Néron a-t-il pu s’éloigner autant des préceptes de son maître ?
J’ai adoré ce roman intelligent et brillant.
Un texte auquel je ne m'attendais pas : une plongée dans un autre temps, l'Antiquité romaine, avec ses moeurs de l'époque. Cela me fascinait quand j'étais jeune et, après avoir lu ce roman en forme de longue lettre, je le suis encore plus. Mais moi qui rêvais de vivre comme une romaine, je suis un peu refroidie pour le côté vengeance et barbarie des empereurs (coupage de têtes, empoisonnement, meurtres,etc.) la cruauté n'avait d'égale que la divination que chacun portait à l'empereur demi-dieu, vénéré et tout puissant.
Voilà donc Sénèque le jour de sa mise à mort, en train d'écrire à son ami Lucilius pour tout lui raconter, la vérité. De l'éducation d'un jeune homme qui va devenir l'empereur Néro jusqu'au manipulation des esprits et des foules, tout est transcrit. Des complots, alliances, jeux, dominations, position de la femme et autres histoires composent cette fresque romaine.
Un roman historique et philosophique dont la puissance de la portée de l'écriture et de l'enseignement pousse à réfléchir. Un roman riche et dramatique, mémorable et intemporel, à contre courant des romans actuels. l'histoire peut se réécrire encore sous la plume d'une romancière et passionnée les foules
Des soldats sont aux portes de la villa du philosophe Sénèque. Il le sait, il va mourir. Il profite de ses derniers instants pour écrire une lettre à son ami, Lucilius. C’est l’occasion de lui faire des révélations sur sa vie et de partager avec son ami ses interrogations :A-t-il mal agi ? Aurait-il pu faire différemment ?
Par cette lettre, Sénèque nous raconte sa vie et le moins que l’on puisse dire est qu’elle a été riche. Après avoir été condamné à l’exil, Sénèque est rappelé à Rome par Agrippine pour préparer son fils, Nero, à prendre la tête de l’Empire. Sénèque a ainsi une occasion unique de « façonner » le futur Empereur et de lui inculquer ses valeurs de justice et de vertu. Mais peut-on réellement modeler un esprit à son image ?
C’est à l’aube de sa mort que Sénèque, connaissant la suite des événements une fois Nero devenu Empereur, s’interroge, rongé par la culpabilité : Est-il responsable ? A-t-il éduqué un monstre ?
C’est une réflexion sur le poids du pouvoir, sur la popularité et sur le bien et le mal. Faut-il être prêt à tout pour régner ?
J’ai été totalement embarquée par la lettre de Sénèque à son ami. J’ai eu envie d’en savoir plus sur la suite des événements qui rongent Sénèque à ce point. J’ai été touchée par les sentiments et les regrets de Sénèque. N’est ce pas le propre des grands hommes d’être capable d’analyser sa vie et ses actions et de répondre de ses actes ?
J’ai adoré le style d’écriture de ce roman. C’est historique avec un style extrêmement fluide, jamais pompeux. Quel bonheur d’être une petite souris projetée à Rome en 65 après JC, dans les méandres de l’esprit de Sénèque ! Un excellent moyen de se sentir « intelligent » grâce à une lecture d’une grande intensité !
Je recommande vivement !
Humblement , j’ai lu « L’ami du Prince » avec mon moteur de recherche près de moi . Des noms d’Empereurs romains bien enfouis dans ma mémoire , des philosophes étudiés en terminale et oubliés une fois le bac en poche .Mais une fois ma lecture terminée , une grande envie de les redécouvrir. Le sentiment de louper quelque chose sinon.
Avoir envie de lire Britannicus parce que touché par son histoire. Toujours cette attirance pour les « losers » , les maltraités par la vie .Et enfin me plonger dans « Mémoires d’Hadrien » Un signe
Recevoir le prix Orange 2024 , c’est également un signe.
Signes que ce roman ne pouvait pas me laisser indifférent
Sénèque a un défi énorme à relever : mettre en pratique les idées qu’il a développé à l’écrit sur l’éducation. Sa « matière »? Le jeune Nero dont la mère , Agrippine , confie l’éducation à Sénèque. Agrippine a de l’ambition pour son fils et très peu d’états d’âme .Elle le veut Empereur même s’il n’est pas le mieux placé dans la succession .
Le leitmotiv de Sénèque : « n’être l’esclave d’aucune nécessité , d’aucun désir : voilà le secret du bonheur » Eviter la guerre civile et préserver la paix. Faire de Nero un sage.
Mais on connait l’histoire . Si Nero semble réceptif au départ , et que Sénèque peut se présenter comme le philosophe qui a su former un Empereur plein de sagesse , cela ne durera pas Néro s’éloignera des conseils de Sénèque et on connait la suite.
Et Sénèque, de faire le constat qu’il a fait de son mieux , mais que cela s’est avéré insuffisant .
Trahisons, empoisonnements ; crimes, matricide , jalousie , chantage , manipulation : tous les ingrédient d’un drame .
Ainsi c’est donc encore possible ? Ainsi on peut encore, en 2024, écrire un roman où se mêlent, où s’entrelacent où exultent la politique et la philosophie, la violence et la vertu, l’Histoire et la fiction, et entraîner dans son sillage une foule de lecteurs suffisamment passionnés, suffisamment enthousiastes pour décrocher l’un de leurs prix littéraires les plus attendus ? L’ami du Prince, dernier roman de Marianne Jaeglé, fidèlement paru dans la collection L’Arpenteur de Gallimard, en est la plus belle preuve. J’allais écrire « éclatante », mais non, justement, car le talent de cette autrice consiste justement à accompagner ses lecteurs, en toute discrétion, en toute légèreté, au cœur même de l’intimité de personnages dont le poids historique et artistique n’est plus à démontrer. De Vincent Van Gogh à Sénèque, en passant par Léonard de Vinci, Homère et bien d’autres, Marianne Jaeglé nous invite à découvrir la part de doute, d’émotion et d’humanité que le temps et la gloire ont fini par enfouir. Comment ? En restant humble face à ses glorieux personnages, en les invitant eux-mêmes à descendre de leurs inconfortables piédestaux, en collant au plus près de ce qu’elle imagine avoir pu être leurs pensées et leurs sentiments. Et c’est une réussite totale !
Voilà deux fois que le charme opère pour moi, deux fois qu’une compagne de lecture me suggère d’y aller, que j’y vais en traînant la patte et que je m’enthousiasme au-delà de mes espérances. Sénèque ? Néron ? Sérieusement ? Peut-on trouver sujet plus barbant, personnages plus loin de mon univers et de mes centres d’intérêt se dit-on in peto (si, si, vous aussi, avouez…) avant de se laisser tenter et d’entrer de plain-pied dans l’Histoire avec un grand H où l’on recroisera, pour ainsi dire en chair et en os, tous les personnages, toutes les intrigues des tragédies du XVIIème siècle. Ça n’est ensuite que plaisir que de caler ses pas sur ceux de ce formidable précepteur et philosophe qui tentera, jusqu’à son dernier souffle de lutter contre la nature belliqueuse de son tyrannique élève, soigneusement entretenue par sa mère. Il est soutenu ici par la force élégante de la plume de Marianne Jaeglé que l’on ne saurait trop remercier de nous avoir présenté ce digne Ami du Prince.
Excellent roman, très prenant, sur fonds historique, qui restitue parfaitement le contexte et l'époque de l'antiquité romaine au temps de Sénèque, tout en résonnant étonnamment avec les questions actuelles tant politiques (le pouvoir, ses limites, ses dérives) qu'humaines ou philosophiques. De plus, une très belle écriture !
Les dernières heures de Sénèque, entre doutes et regrets, mais ô combien humain.
Merveilleuse Marianne Jaeglé qui, pour nous être agréable choisit une écriture agréable, simple mais aussi excellemment érudite et pédagogue. Rien à jeter ni dans la forme, une lettre, ni dans le fond, la fin nous laissant sans voix.
Nous sommes le 12 avril de l’an 65, dans les environs de Rome. Sénèque est le précepteur du grand Néron ; oui mais voilà, il se meurt. Et mourir, tout le monde en conviendra, n’est pas chose aisée surtout lorsqu’on sent sa dernière heure arriver à pas de géant. Et et et, si l’on est philosophe stoïcien, la tache n’en sera que plus rude. Où sont les belles gesticulations cérébrales lorsque la mort frappe à la porte ? Où sont les explications ou encore les solutions à tout questionnement philosophique si la dure réalité vous fiche à la porte de la vie ? Que peuvent les échanges entre têtes pensantes pour rendre la vie plus douce, plus épicurienne ? Que deviennent les grandes résolutions de toute une vie lorsque le clap de fin est annoncé ?
Pourquoi se meurt-il me demanderez vous ? ben parce que l’empereur Néron a envoyé ses soldats donnant l’ordre à Sénèque de se donner la mort. Celui qui fut son ami durant quinze longues années, demande sa mort. Il le savait imprévisible, mais le choc n’en est pas moins rude.
Sans tarder il se met à l’écriture d’une ultime lettre à son ami Lucilius sur son parcours aux côtés de Néron. Avant de partir, il a besoin de rédiger son bilan de vie, mais aussi « tenir un discours de vérités sur son élève ». Il peut maintenant se permettre d’« interroger la réalité du pouvoir de ce jeune tyran sans merci » et d’ouvrir une réflexion sur la tyrannie. Par contre il n’oublie pas d’affronter ses propres erreurs, ses convictions erronées concernant cet idéal qu’il pensait trouver dans l’Empire. Aurait-il d’ailleurs pu agir autrement ?
Nous pourrions probablement, comme Sénèque, passer en revue quelques bons souvenirs de vie mais surtout nous pourrions nous aussi douter, regretter une ou plusieurs parties de notre vie : celle de nos faits et gestes, de nos pensés et certitudes, Comme pour celle de Sénèque, notre balance risque de pencher salement du mauvais côté … quoique j’ose toujours encore espérer que non.
Marianne Jaeglé nous offre un livre impossible à résumer, impossible à décrire. Il se lit, puis se vit. On se met à rêver sur une page, à réfléchir sur l’autre. Plus philosophique on ne fait pas et pourtant, cette philosophie là est accessible à tous. D’une simplicité et d’une évidence irréfutables. Le peuple comprend les mêmes choses que le Prince. Au seuil de la vie, le peuple et le Prince ne font plus qu’un.
Certains classent ce livre en roman historique. Il l’est certes, mais il est tellement plus. Il éveille nos sens, il déterre notre nostalgie, il fait remonter nos déceptions, il nous rappelle nos désolations. Ce livre est d’hier mais pourrait tout autant être de demain. Les personnages sont absolument interchangeables avec des personnages du XXIe siècle. Et quelle documentation sur la famille Julio-Claudienne l’autrice a rassemblée pour en retirer un jus d’une telle concentration !
Alors où le ranger dans le rayonnage de nos amis libraires ? Je n’ai pas la réponse. La rubrique ‘’roman’’ tombe à pic dans le cas de « L’ami du Prince ».
Citations :
« Ou plutôt, à cette époque-là, suis-je moi-même aveuglé par l’éclat de ma réussite. J’ai rêvé d’être utile à l’Empire et j’obtiens des résultats inespérés. J’ai rêvé un empereur sage, un sénat prenant des décisions sans haine, ni crainte ni colère. Et je vois cela se réaliser peu à peu sous mes yeux. Qui n’aurait été comblé de fierté ? Je me considère donc le plus heureux des philosophes, et le plus fortuné des hommes, mon ami. Ainsi sommes-nous conduits par nos désirs, Lucilius, et les dieux nous mènent là où ils le veulent. Voilà pourquoi quand j’ai envie de m’amuser d’un fou, je n’ai pas à chercher bien loin. Je me regarde dans un miroir et je ris. »
« Pour parler juste, Lucilius, il faut penser justement. Et penser justement implique de mettre en rapport ses pensées, son discours et ses actes. Aujourd’hui, j’en suis intimement convaincu, Lucilius, l’apprentissage de toute notre vie pourrait se résumer à ceci : un usage approprié du langage. Quand un homme n’aurait appris que cela, au cours de sa vie, il n’aurait pas vécu en vain. »
« C'est pour la vie que nous apprenons, non pour l'école. À quoi servirait la philosophie si elle ne nous aidait pas à nous conduire dans l’existence ? »
« La justice hâtive est une marâtre de malheur. »
Un auteur que je neconaais du tout ,intéressant le descriptif à tester pourquoi pas ,pour la rentrée littéraire ok
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