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La critique des lecteurs pour "Anguille sous roche" Ali Zamir

Rentrée littéraire 2016 Le Tripode

La critique des lecteurs pour "Anguille sous roche" Ali Zamir

Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.

Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ? 

Cette année, Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.

 

Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.

 

Découvrez la chronique de Clara Defachel pour le roman Anguille sous roche, d’Ali Zamir (Le Tripode)

 

 

Difficile de mettre des mots sur mes pensées après avoir achevé la lecture d’Anguille sous roche, roman maritime qui m’a profondément chamboulée – il faut croire que j’ai bu la tasse, mais que j’en redemande.

Nous voilà happés dès la première page par les pensées d’Anguille, 17 ans, qui dans un tourbillon nous dépeint son quotidien, entre observation de pêcheurs sur le départ de l’île d’Anjouan, réflexions onomastiques et considérations amoureuses. Pourtant, la narration semble troublée, et l’on comprend qu’Anguille est pressée de nous conter son histoire – c’est que son temps est compté.

On est très vite emporté par la prose légère de ce roman, qui ne connaît aucune ponctuation, sinon les multiples virgules qui régulent le flot des paroles d’Anguille ; et dans laquelle chaque réflexion, tout comme une vague, naît, s’étend puis se rétracte pour laisser place à une autre.

Un roman ponctué de métaphores filées, aussi, ou de métaphores filets, peut-être, puisqu’une fois la lecture entamée impossible de se dépêtrer du piège de cette prose infiniment poétique et musicale… Métaphores donc, sur l’anguille évidemment, l’anguille qui se faufile, qui se tapit sous sa roche où elle vit dans le plus grand des secrets, loin de la folie des hommes. La narration est elle-même une anguille qui se frétille, pleine de fraîcheur et d’élégance – un délice.

Pour autant, le roman ne manque pas de profondeur. Si Anguille se sait insignifiante, elle a conscience que son monde, le monde, est un spectacle qui doit continuer à n’importe quel prix, sa place à elle est en coulisse, loin des folies des hommes, même tout proche de la mort. La mer, sous son apparence limpide, cache des milliers d’anguilles sous roche.

 

Ma chronique le transmet peut-être : j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman, à découvrir - et dévorer – de toute urgence.

 

© Clara Defachel

 

Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016

Les chroniques :

Mais également les chroniques :

"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)

"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)

"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)

"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)

"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)

"Police" Hugo Boris (Grasset)

"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)

"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)

"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)

"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)

"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)

"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)

"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar

 

Les Pour ou Contre :

"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)

"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)

"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)

"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)

"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)

"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)

 

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