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Un léger passage à vide, roman/récit de Nicolas REY, est un antidote parfait contre la morosité et l’ennui, qu’on pourrait aussi intituler « extraits des pensés d’un looser ».
Comment l’auteur présente son livre ?
C’est simple. Il s’appelle Nicolas Rey et a eu un long passage à vide entre 11 ans et 35 ans.
Le ton est donné !
Vous aurez un peu de tout : de l’amitié, de la flemme, des grosses crises de paresse, de doutes aussi bien sûr, sur un ton décalé jubilatoire.
Le lecteur rigolera pendant toute la lecture, accroché aux répliques grinçantes, au constat froid et détaché des journées qui passent, aux pensées du narrateur, qui se laisse totalement engluer dans sa vie.
Est-ce que ce n’est pas un peu déprimant ce constat de vie assez ratée ?
Non, non, pas du tout, ce n’est pas déprimant, c’est cynique et drôle ! Une petite bouffée d’air caustique très agréable.
Le but d'un livre n'est pas de faire aimer son personnage mais de faire saisir avec les mots les plus justes qui il est vraiment! Ici on voit bien le personnage paumé, perdu...
C'est un livre drôle, un peu cynique mais aussi tendre et mélancolique.
Parce que Nicolas Rey parle de son mariage raté à cause de sa vie dissolue,de sa nouvelle paternité et de sa cure de désintoxication. Ce sont donc des sujets graves et sérieux mais traités avec humour et légèreté.
Il évoque même en fin de livre le cancer de Marion, sa femme.
Je crois qu'il survole ces évènements douloureux alorson perçoit au travers des lignes qu'il en est très affecté.
Il vit dans la légèreté puisqu'il s'éprend rapidement d'Audrey alors qu'il voue encore un amour fou pour son ex-femme Marion.
Le narrateur est une espèce de "Pierrot le fou" difficile à suivre mais qui respecte amour et amitié malgré son fanfaronnage.
L'image de la tranche de citron en couverture donne une perception assez réaliste de ce livre (vitaminé et "amer").
Je regrette quelques passages vulgaires ou grossiers qui n'apportent rien au livre.
Ce livre se lit très aisément et j'ai passé un bon moment de lecture mais j'aurais aimé aussi un peu plus de substance, moins de superficialité.
Pour moi Nicolas Rey c'est la version masculine d'Annie Ernaux.
Comme elle, il nous livre des moments ordinaires de l'existence - de son existence - instants qui sous la plume de n'importe qui d'autre pourraient être d'un banal assommant.
Chez eux deux, la moindre déambulation, la visite anodine ou le plus petit geste du quotidien narré prend sens et interpelle le lecteur. Lorsqu c'est Nicolas Rey ou Annie Ernaux qui nous relate la vie du dehors ou la vie tout court l'attention s'aiguise.
Pourquoi ? Pas facile de répondre à cette question que je me suis maintes fois posée. Je n'ai qu'une réponse partielle à apporter : parce que c'est eux, parce que c'est moi... certains lecteurs entrent en contact avec ce type d'écriture hyperréalisme et d'autres pas !
L'explication est peut être facile mais je n'en ai, malheureusement, pas trouvée d'autre à ce jour !
Pour en revenir à l'analogie, un peu rapide certes, entre Nicolas Rey et Annie Ernaux que j'ai osé avancée, je modérerai mes propos en ajoutant, que l'époque et le traitement qu'ils proposent de celle-ci, sont vraiment différents.
Et ce qui les oppose, au fond, c'est que Nicolas Rey met systématiquement de la légèreté dans les choses graves et qu'Annie Ernaux elle, a l'art de mettre de la gravité dans les choses légères.
Pas mal !
J'ai adoré !!!
Trop introspectif pour moi et le personnage ne me plaît pas...
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