Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
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Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
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"Elle faisait toujours ça, lui raconter des histoires. Ouvrir des brèches par où la magie pouvait s’insinuer, faisant du monde un lieu de tous les possibles."
Une lettre, des chats griffonnés au stylo bille, de nombreux changements, l'absence d'une mère, le PACT crucial pour la sécurité nationale, les journées qui se ressemblent, une échauffourée et des sirènes, le martèlement des bottes, des canulars étranges, un frisson, des slogans anti-PACT, un regard qui s'assombrit, des questions en suspens, une bibliothèque presque vide, être sage et respecter les règles, des brins de laine rouge, un silence lugubre, des choses terrifiantes, de la discrimination, des mots écrabouillés, des personnes sélectionnées par le gouvernement, des incubateurs d'endoctrinement, un petit garçon et des chats, un tentacule de peur, une image qui remonte à l'air libre, un regard pénétrant, un calme vigilant, le nez qui pisse le sang, un musc métallique brûlant, une étreinte tremblante, un endroit secret où se cacher, un morceau de papier, des vies en jeu, les souffrances de la Crise...
Je remercie très sincèrement Lecteurs.com ( pour partager ensemble un autre regard sur l'univers du livre ), l'écrivaine céleste NG ( au parcours intéressant ) et les Éditions Pocket ( vos romans préférés en format poche ) pour ce génial roman plein de sensations fortes et d'une efficacité implacable.
J'aime beaucoup aussi la couverture du livre.
Témoigner.
Écouter et recueillir.
Se souvenir des disparus.
Vouloir que le monde ait du sens.
Refuser de laisser mourir les choses.
Faire partie d'une histoire plus vaste.
"RENDEZ-NOUS NOS CŒURS DISPARUS".
J'ai découvert ce livre grâce à lecteurs.com que je remercie très chaleureusement.
J'ai été captivé par cette histoire qui pourrait être si réelle ,dans cette société aux règles liberticides ,le regarde de Bird un enfant de dix ans va nous permettre de découvrir cette société.
Entre des livres qui sont retirés des bibliothèques, un monde où le silence et l'observation sont maitres, les enfants sont retirés à leurs parents et pris par la PACT et donnés dans des familles d'accueil au prétexte que les parents géniteurs ne donnent pas La bonne éducation ,car La bonne éducation est celle qui va dans le sens et le soutien absolu des lois de l'Amérique.
Nous entrons donc dans un monde où la résistance ce fait par les mots ,par la poésie et l'amour . NOS COEURS DISPARUS n'est hélas pas qu'un roman, c'est une folle réalité à travers le monde.
" Pourquoi je t'ai raconté tant d'histoires? Parce-que je voulais que le monde ait un sens à tes yeux. Je voulais donner un sens au monde pour toi. Je voulais que le monde ait un sens."Celeste Ng
Le récit se passe aux Etats-Unis, à l'époque actuelle, mais aurait tout aussi bien pu se situer pendant la seconde guerre mondiale (cf le camp d'internement des nippons-américains à Manzanar, aux USA) ou au 19e siècle (cf persécution des migrants chinois dans l'Ouest américain), bref, dans toutes les périodes où les chinois immigrés sont perçus de manière dangereuse dans l'imaginaire, la culture et l'économie américaine.
Alors, roman-dystopie, mais pas si imaginaire que ça si l'on pense à la situation des migrants de toutes nationalités.
Bird, un tout jeune garçon vit seul avec son père, professeur devenue manutentionnaire dans une bibliothèque; sa mère, une POA (personne d'origine asiatique) les ayant "abandonnés" il y a quelques années.
Il faut dire que toutes les personnes asiatiques sont à ce moment-là concernées et discriminées par le PACT, une loi visant à protéger les "bons" citoyens américains et à sauvegarder la culture et les traditions américaines.
Politique de Sécurité Nationale qui a "tranquillement" émergée de la Crise dont les asiatiques sont tenus pour responsables !
Sadie, l'amie de Bird s'est quant à elle trouvée séparée de ses parents et placée en famille d'accueil, comme de nombreux autres enfants, soustraits à leur milieu d'origine considéré comme "anti-américain".
Les voilà donc, ces "coeurs disparus" volés à leur famille pour le bien de la Nation !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu qui a clandestinement publié le recueil de poèmes "nos coeurs disparus" pour dénoncer le PACT et ses dérives. Il n'aura dès lors de cesse que de la retrouver, découvrant par là-même un monde perfusé au PACT et ne pouvant compter que sur l'aide de bibliothécaires résistantes. Car si les livres ne sont pas brûlés (cf Farenheit 451 ) , ils sont pilonnés ou interdits.
Roman percutant. Discours engagé.
Céleste Ng nous entraîne au coeur de la toile sournoisement tissée par un régime fondé sur la peur et la répression, où la force des forts tient à l'abandon et à la soumission des autres, ce qui me fait penser à la " servitude volontaire" de la Boétie et à " ces tyrans qui ne sont grands que parce que nous sommes à genoux"...
Comme dans de nombreux autres exemples que l'Histoire a pu nous servir, c'est bien les craintes et les appréhensions du peuple qui fournissent les armes à un gouvernement qui, sous couvert de sécurité nationale peut en arriver à distiller obsession sécuritaire, délation, discrimination etc...
La lumière viendra de la poétesse, mère de Bird.
Du pouvoir de la littérature en général, et, dans ce roman, de la poésie.
La poésie mise au service de ceux qui craignent de parler, la poésie qui dénonce pour réveiller les consciences.
La poésie qui crie dans le silence complice, la poésie qui est ici engagement politique.
Le style de Céleste Ng ets à la fois incisif lorsque le discours est engagé et bourré d'explosions émotionnelles, de tendresse et d'amour.
Alors, précipitez vous sur ce roman à la fois bouleversant et "réflexionnant" !
Reste l'espoir au fond des coeurs, ceux des enfants disparus et de leurs parents, mais aussi ceux de tous les hommes de bonne volonté.
Un grand merci à lecteurs.com et aux éditions Pocket pour la découverte de cette auteure.
Noah, que ses parents appellent Bird, a la chance d’avoir des parents aimants. Sa mère Margaret, d’origine asiatique, l’entoure de tendresse et le berce d’histoires.
« Elle faisait toujours ça, lui raconter des histoires. Ouvrir des brèches par où la magie pouvait s’insinuer, faisant du monde un lieu de tous les possibles. »
Mais ce bonheur fragile va éclater le jour ou Margaret disparait mystérieusement. Seul avec son père, Bird vit dans l’attente de revoir celle qui chérit tendrement mais qu’il n’a plus le droit d’évoquer.
La romancière Céleste Ng décrit un monde futuriste où les personnes d’origines asiatiques sont discriminées et tenues à distance, accusées de tous les maux.
Dans les bibliothèques, les livres considérés comme dangereux pour la société, sont impitoyablement éradiqués des rayons. A commencer par la poésie, surtout celle de Margaret Miu, « Nos cœurs disparus » considérée comme subversive. Bird, qui recherche ce conte que lui racontait sa mère, va découvrir, derrière les rayons presque vides des bibliothèques, un réseau secret qui conserve les livres défendus et fait de la résistance contre le diktat des autorités.
On se questionne aussi sur toutes ces disparitions, y compris celles des enfants enlevés à leur famille par les agents des services familiaux dès lors que les parents sont jugés incompétents et dangereux pour l’éducation de leur progéniture. Les familles asiatiques sont particulièrement visées par ces décisions iniques.
Bird se met en quête de cette mère disparue qui lui manque tant, et son périple sera semé d’embûches et de découvertes étonnantes.
Cette dystopie qui nous parle de poésie et de famille, fait froid dans le dos. Le simple bonheur familial est confisqué par un pouvoir aveugle et inhumain. En contrepoids, la romancière oppose la magie de la poésie et des mots qui peuvent consoler, adoucir une souffrance. La famille et l’affection qu’elle offre est aussi très présente, montrant à quel point la connaissance de ses origines familiales et de sa culture est importante dans la construction d’un enfant.
A travers le beau personnage de Margaret Miu, la poétesse bâillonnée, l’auteure rend un bel hommage à la poésie interdite, en particulier à Anna Akhmatova qui vécut sous le régime de Staline
« La poétesse murmurait ses poèmes à l’oreille de ses amis, qui les mémorisaient et les emportaient cachés sous leur langue »
« Nos cœurs disparus » est un roman émouvant et d’une grande humanité, une fiction certes, mais qui se nourrit de réalité, entre autres des origines asiatiques de la romancière. Et lorsqu’on suit l’actualité aux États-Unis, on frissonne davantage à l’idée que cette dystopie puisse trouver échos dans un avenir proche.
Merci à Pocket et à Lecteur.com pour cette belle lecuret
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