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Ces fruits si doux de l'arbre à pain recèle toutes les obsessions de l'écrivain : la tradition, la famille, l'inceste et la trahison. Ce qui lui confère une plénitude telle qu'à sa parution Michel Tournier le salue avec enthousiasme : « Ah ! quel beau Goncourt ferait ce livre ! » Né en 1931 (l'époque de la mise en valeur des colonies), Tchicaya U Tam'si appartient à la génération de ces Africains dont le premier geste au réveil consiste à raconter ses rêves pour mieux commencer sa journée et affronter le monde ; une génération, qui a été à l'école de l'oralité, une génération où l'on apprenait l'histoire via les gestes, les apologues et la littérature à travers les proverbes. A ce propos, il disait souvent à ses amis : « Je n'écris pas, je rends conte ». Et des contes de la tradition, il fait un miel de la modernité.
On retrouve cet imaginaire dans La main sèche, son recueil de nouvelles. Un livre capital, que l'auteur même considérait comme le sommet de son oeuvre, à cheval entre sa poésie et ses romans, alternant avec bonheur légèreté et pesanteur existentielles. La main sèche est, selon l'heureuse formule d'Hubert Juin, un « livre qui danse ».
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