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Ce florilège bilingue précédé d'un commentaire se voudrait un vibrant hommage au poète Carmelo Aliberti, né en 1943, qui transfigure magistralement la Sicile en une métaphore universelle. Il est frappant de relever tout d'abord chez Aliberti la posture du poète vases, grâce auquel l'insurrection de la conscience fustige, en égrenant un réquisitoire implacable, la responsabilité des hommes dans les fléaux endémiques qui frappent la société sicilienne, italienne et la planète tout entière.
A l'instar de Dante, l'embrasement lyrique va de pair avec l'acuité et la force de l'inspiration éthique face à la banalisation de l'horreur. Implicitement, la révolution que prône Aliberti n'est pas seulement politique, lato sensu, en tant que bouleversement des rapports de forces, mais surtout intérieure et morale. En ce sens, il n'existe pas de distorsion entre l'invective contre les pouvoirs abjects et le recours au mythe antique, car ce dernier fait office de réceptacle d'une sagesse sinon atavique du moins dialogique constituant une alternative, tout comme l'exemple christique, à l'aliénation et à la déshumanisation.
Le verbe est ici véritablement dépositaire d'une catharsis spirituelle qui, par-delà les affres existentielles, préfigure la Rédemption comme une prééminence de l'amour sur la violence, grâce à une parole poétique, empreinte de fulgurances, qui susurre au lecteur un écho vivifiant.
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