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Carthage, 4e siècle après J.C., le christianisme est en train de supplanter le paganisme et le manichéisme ; alors qu’au faîte de sa notoriété, Augustinus, évèque d’Hippone (Algérie), vient prêcher à Carthage (Tunisie), Elissa, elle, se souvient... Car Elissa, concubine jadis répudiée, a partagé la vie et la couche de celui qui sera plus tard Saint-Augustin et lui a donné un fils.
Biographie imaginée d’une femme dont on ne sait rien sinon qu’elle partagea la vie de Saint-Augustin et fut la mère de son fils Adeodatus, « Dans l’ombre de la lumière » nous fait découvrir une période passionnante de l’histoire, celle où l’Empire Romain bascula. Là où Jérôme Ferrari faisait une allusion assez tirée par les cheveux à la chute de Rome, Claude Pujade Renaud fait revivre ces événements dramatiques vus de Carthage, par les yeux d’Elissa, abandonnée par Augustinus, un homme qu’elle n’a jamais cessé d’aimer. On y découvre la trame de ce que fut le manichéisme et la vie quotidienne dans l’Empire africain, alors partagé entre paganisme, manichéisme et christianisme.
A travers ce beau portrait de femme assujettie à son homme et à sa belle-mère (la très sainte Monique !) Claude Pujade-Renaud fustige une condition féminine difficile et précaire tout en affirmant son admiration pour la pensée augustine et l’homme qu’il a été.
Je reste assez réservée quant à la forme de ce roman qui se complait souvent dans un style passablement prosaïque et quelquefois répétitif, mais j’ai beaucoup apprécié le fond.
Celle qui partagea la vie d'Augustinius et ses croyances manichéennes puis fut rejetée avec leur fils, raconte sa vie simple et suit de loin, dans l'ombre, celui qui deviendra Saint-Augustin. Il est peut-être utile de se rappeler que ce Père fondateur de l'Église est originaire ...d'Algérie. Les rapports difficiles mère-fils de la future sainte Monique et d'Augustin sont très modernes.Enfin, les questions spirituelles abordées sans dogmatisme ouvrent la voix à une réflexion personnelle ...si l'on se sent concerné.
Avant d'être un "Saint", Augustinus était un homme, un père, un amant.... C'est justement la femme aimée, répudiée qui livre ici sa version de l'histoire. C'est une histoire d'amour, de sensualité qui traverse les âges.
Ted Hughes et Sylvia Plath, couple mythique de la poésie anglo-saxonne, ont déjà fait couler beaucoup d’encre. En effet, la production littéraire concernant leur tumultueuse relation est probablement plus abondante que leurs écrits à tous deux réunis. De ce fait, lorsque j’ai eu entre les mains le livre de Claude Pujade-Renaud, Les femmes du braconnier, ma première réaction a été de me dire mais que pourrait-elle nous apprendre de plus, que ce qui a déjà été écrit ?
Et pourtant…
L’originalité de ce roman, puisque de roman il s’agit, a été de prendre de la distance par rapport au quatuor maléfique : Ted et Sylvia, David et Assia.
Claude Pujade-Renaud a, certes, choisi de donner la parole aux quatre protagonistes mais pas uniquement. Elle laisse la part belle à d’autres personnages ayant côtoyés les amants maudits. L’exemple le plus marquant est, il me semble, la mère de Sylvia, qui, jusque du fond de son établissement pour personnes dépendantes et engluée dans son Alzheimer, parvient à donner à Warren une ultime explication au sujet du suicide de sa sœur. Le plus bref, mais pas le moins intéressant, est peut-être le témoignage d’Else, la jeune fille au pair, qui commente et éclaire la double mort d’Assia et de Shura au soir du dramatique 25 mars 1969. L’auteur ne donne pas de réponses définitives mais des pistes possibles permettant, au néophyte que nous sommes, de trouver notre vérité subjective à propos de ces destinées tragiques.
Claude Pujade-Renaud a écrit un très beau livre, le thème était ardu à traiter et les difficultés qu’il présentait ont été contournées de façon magistrale. Ce n’est pas un énième livre sur le sujet mais bien un autre regard, porté avec délicatesse, sur des souvenirs s’inscrivant dans l’histoire de la poésie du XX° siècle.
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