Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Après « Le coup de Prague », Jean-Luc Fromental et Miles Hyman unissent à nouveau leurs talents remarquables pour scénariser et illustrer l’affaire Profumo, un scandale d’État oublié mais qui pourtant fit la une des journaux en 1963 en faisant chanceler le gouvernement britannique alors en place, mettant fin à 14 ans de règne conservateur.
Une affaire d’où aucune vérité ne put faire jour, engloutie dans une multitude de rapports, articles de journaux, enquêtes, témoignages et faux témoignages, contradictions, enveloppes en sous mains, hasards, maladresses, complots, espionnage, dénonciations, conflits d’intérêts, raisons d’État, inextricable comme un écheveau labyrinthique ce qui forcément a donné matière à de nombreux ouvrages aussi peu fiables les uns que les autres.
Voilà un terrain tout trouvé pour que Jean-Luc Fromental puisse en tirer une superbe et passionnante fiction noire en faisant parler le bouc émissaire qui fut arrêté et jeté en prison pour quelques mois. Car si nul protagoniste n'a pu être condamné, que lui reprochait-on à cet homme qui fit écran ? Des affaires de sexe ! La belle affaire !
Cet homme, c’est le docteur Stephen Ward, ostéopathe réputé de la gentry et de plusieurs grands de ce monde. Il aime les femmes, le sexe et les parties fines mais un jour, il croise le chemin de la belle et charmante Christine Keeler dont il devient le Pygmalion.
Évoluant dans les hautes sphères et connu pour ses rencontres dans des clubs de luxe sulfureux, il fut approché par des hommes au service de l'État pour enquêter sur un ambassadeur russe soupçonné d'espionnage. Il va demander à sa danseuse de charmer le Moscovite pour lui tirer les vers du nez mais la jeune fille va aussi rencontrer et coucher avec le ministre de la guerre britannique et tout cela va conduire à une catastrophe programmée à folle allure car Miss Keeler a gardé le goût pour les truands des bas quartiers qui lui vendent de la drogue et l’un d’entre eux va décider de lui mettre violemment le grappin dessus. Il y aura bagarre. Il y aura vengeance. Il y aura balance. Il y aura cavale. Police. Journalistes.
Jouet d’une machine à broyer, ce petit monde va quand même, sans s’en rendre compte, être le grain de sable qui va faire vaciller le grand monde de la monarchie et des Lords…
Jean-Luc Fromental a eu l’idée de faire raconter l’histoire par Stephen Ward qui à sa sortie de la prison de Brixton, décide d’enregistrer sur un Grundig tout ce qu’il sait de l’affaire jusqu’à ‘son suicide par assassinat’.
Ces frasques n’auraient eu que peu d’importance si elles étaient survenues quelques mois plus tard car elles ne firent qu’ouvrir la voie de la libération sexuelle entre la levée de l’interdiction de ‘Lady Chatterley’ et le premier album des Beatles.
Une BD prenante, érudite avec les illustrations adaptées au récit et à l’époque anglaise signées par un Miles Hyman au sommet de son art !
Gros coup de cœur.
Vienne, hiver 1948.
Avec un brillant et adroit scénario, Fromental nous fait suivre Miss Montagu (une ex de l’OSS américain), qui, pour le compte de la London Films de Sir Alexander Korda, a la charge de recevoir et de guider Graham Greene venu à Vienne pour documenter l’adaptation au cinéma de son livre « Le troisième homme » mais où on comprend que le célèbre écrivain est aussi en mission secrète dans ce lieu où la guerre froide bat son plein avec des Russes, Américains, Français et Anglais se jaugeant dans un sombre marigot sans compter ceux qui ont tenu un sale rôle au sein des Nazis et qui cherchent l’asile en Amérique du Sud et ceux de réseaux étrangers qui traficotent avec l’URSS.
Bref, un vrai nid d’espions duquel Jean-Luc Fromental va créer une passionnante et érudite fiction emmêlée à des personnages et histoires vraies.
Les dessins de Miles Hyman m’époustouflent toujours autant et sont parfaitement adaptés au texte en sachant rendre l’atmosphère qui règne dans cette partie du monde après-guerre et en ne négligeant pas de nombreux clins d’œil faits au film.
Si l’ensemble de l’histoire se déroule à Vienne, elle finit à Prague. Le titre fait référence à l’Histoire de la Tchécoslovaquie avec la prise de contrôle du pays par les communistes en février 1948.
En fin de livre un dossier signé Fromental nous éclaire avec une courte bio de Graham Greene et une autre d’Elizabeth Montagu, un texte explicatif du roman « Le troisième homme » et enfin une page pour l’histoire du film « Le troisième homme » devenu un grand classique du cinéma et une page pour un autre film «Quatre dans une jeep » (Palme d’or au festival de Cannes en 1951) et qui plonge le spectateur dans la ville de Vienne telle que Greene l'aurait connue.
Je ne cache pas qu’aux noms de Miles Hyman, Jean-Luc Fromental et Graham Greene, trois artistes talentueux que j’admire, je n’ai pas hésité une seconde à acheter cette BD qui m’a absolument ravie et enthousiasmée.
Recueil de superbes planches illustrant l’Amérique telle que Miles Hyman la perçoit en nous en transmettant tout son grand art et toute son émotion.
Brillamment préfacé par François Busnel qui sublime cette Amérique mythique, littéraire et artistique, qu’il aime tant et qui honore le travail d’un maître de l’illustration contemporaine autour d’un imaginaire qui lui est propre et qui fait rêver en mobilisant une peinture créative où résonne l’Amérique de Edward Hopper à Norman Rockwell.
Un très beau livre pour rêver à l’infini.
Cet album respire une tension qui est accentuée par des regards sombres, des visages déconfis, des grandes cases silencieuses. J'ai été happé par l'ambiance, assez malsaine.
Mais j'ai manqué de sens à ce déferlement de violence, organisé tous les ans...
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