"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Londres, dans les années 60. Le docteur Stephen Ward, ostéopathe dont les talents lui valent l'affection de nombreux notables, partage ses loisirs entre réceptions mondaines et parties fines... Lorsqu'il croise Christine, une jeune danseuse ambitieuse, il en devient le Pygmalion, lui faisant rencontrer des hommes aussi importants (et sensibles à son charme) qu'un espion russe ou encore le ministre de la Guerre anglais, John Profumo... L'affaire Profumo, avec ses relents d'espionnage international et de coucheries mondaines, fut le plus grand scandale de la société anglaise des sixties.
Miles Hyman et Jean-Luc Fromental, après Le Coup de Prague, se révèlent parfaits pour lui redonner vie, dépeignant avec une égale réussite l'esthétisme guindé d'une Londres bourgeoise et la beauté des corps cherchant à s'affranchir de cette rigidité. Un grand livre - dans la tradition d'un John Le Carré - pour une énorme affaire...
Après « Le coup de Prague », Jean-Luc Fromental et Miles Hyman unissent à nouveau leurs talents remarquables pour scénariser et illustrer l’affaire Profumo, un scandale d’État oublié mais qui pourtant fit la une des journaux en 1963 en faisant chanceler le gouvernement britannique alors en place, mettant fin à 14 ans de règne conservateur.
Une affaire d’où aucune vérité ne put faire jour, engloutie dans une multitude de rapports, articles de journaux, enquêtes, témoignages et faux témoignages, contradictions, enveloppes en sous mains, hasards, maladresses, complots, espionnage, dénonciations, conflits d’intérêts, raisons d’État, inextricable comme un écheveau labyrinthique ce qui forcément a donné matière à de nombreux ouvrages aussi peu fiables les uns que les autres.
Voilà un terrain tout trouvé pour que Jean-Luc Fromental puisse en tirer une superbe et passionnante fiction noire en faisant parler le bouc émissaire qui fut arrêté et jeté en prison pour quelques mois. Car si nul protagoniste n'a pu être condamné, que lui reprochait-on à cet homme qui fit écran ? Des affaires de sexe ! La belle affaire !
Cet homme, c’est le docteur Stephen Ward, ostéopathe réputé de la gentry et de plusieurs grands de ce monde. Il aime les femmes, le sexe et les parties fines mais un jour, il croise le chemin de la belle et charmante Christine Keeler dont il devient le Pygmalion.
Évoluant dans les hautes sphères et connu pour ses rencontres dans des clubs de luxe sulfureux, il fut approché par des hommes au service de l'État pour enquêter sur un ambassadeur russe soupçonné d'espionnage. Il va demander à sa danseuse de charmer le Moscovite pour lui tirer les vers du nez mais la jeune fille va aussi rencontrer et coucher avec le ministre de la guerre britannique et tout cela va conduire à une catastrophe programmée à folle allure car Miss Keeler a gardé le goût pour les truands des bas quartiers qui lui vendent de la drogue et l’un d’entre eux va décider de lui mettre violemment le grappin dessus. Il y aura bagarre. Il y aura vengeance. Il y aura balance. Il y aura cavale. Police. Journalistes.
Jouet d’une machine à broyer, ce petit monde va quand même, sans s’en rendre compte, être le grain de sable qui va faire vaciller le grand monde de la monarchie et des Lords…
Jean-Luc Fromental a eu l’idée de faire raconter l’histoire par Stephen Ward qui à sa sortie de la prison de Brixton, décide d’enregistrer sur un Grundig tout ce qu’il sait de l’affaire jusqu’à ‘son suicide par assassinat’.
Ces frasques n’auraient eu que peu d’importance si elles étaient survenues quelques mois plus tard car elles ne firent qu’ouvrir la voie de la libération sexuelle entre la levée de l’interdiction de ‘Lady Chatterley’ et le premier album des Beatles.
Une BD prenante, érudite avec les illustrations adaptées au récit et à l’époque anglaise signées par un Miles Hyman au sommet de son art !
Gros coup de cœur.
L’affaire Profumo, ça te dit quelque chose ? 1963, un scandale politique éclate au Royaume-Uni. Le ministre de la guerre, John Profumo est accusé d’avoir une liaison avec Christine Keeler, elle-même ayant eu une liaison avec Evgueni Ivanov, attaché soviétique. Au cœur d’une guerre froide exacerbée, il est question de divulgation de secrets d’état.
Après « Le coup de Prague », le duo Hyman-Fromental se reforme pour nous raconter ce scandale retentissant en prenant le point de vue du protagoniste central de l’affaire : Stephen Ward, ostéopathe de son état, pourvoyeur de jeunes femmes et pygmalion de Christine Keeler.
Le récit est complexe, les personnages nombreux et il faut un peu de temps pour comprendre et saisir l’étau qui se referme peu à peu sur Ward, bouc-émissaire idéal, écran de fumée parfait. En cela, le récit de Fromental est impressionnant car il met en place la machination lentement et met le lecteur en situation de ressentir cet étau.
Le dessin de Miles Hyman me plait toujours autant. J’y vois un charme vintage un peu désuet et même si j’ai eu parfois du mal à reconnaître certains personnages, surtout au début, j’aime cette ambiance et ces couleurs…
Pas facile de rendre intéressante une affaire que tout le monde a oublié. Le duo Hyman-Fromental y parvient avec élégance et talent, encore un album remarquable chez Aire Libre.
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