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Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, chaque année, au mois de juin, on organise la Loterie, un rituel immuable, où il est moins question de ce que l'on gagne que de ce que l'on risque de perdre à jamais.Après Le Dahlia noir, Miles Hyman adapte un nouveau grand classique de la littérature américaine, écrit par sa grand-mère, Shirley Jackson.
Cet album respire une tension qui est accentuée par des regards sombres, des visages déconfis, des grandes cases silencieuses. J'ai été happé par l'ambiance, assez malsaine.
Mais j'ai manqué de sens à ce déferlement de violence, organisé tous les ans...
Grand classique de la littérature américaine de Shirley Jackson, " La loterie " a été adapté en roman graphique en 2016 par Miles Hyman - son petit-fils - et est paru aux Editions Casterman.
Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, à la fin des années 40, est organisée chaque année, au début de l'été, une loterie. Ainsi, chaque 27 juin, les habitants se rassemblent.
p. 30-31 : " Dans certaines villes, il y avait tant d'affluence que la loterie prenait deux jours et devait commencer le 26 juin. "
Tout a été scrupuleusement préparé la veille. Deux hommes ont rempli l'urne de plusieurs petits papiers blancs, pliés en deux. Seul l'un d'eux est marqué d'un gros rond noir.
Le lendemain donc, les femmes et les hommes se rejoignent au centre du village pour participer à l'événement, quittant pour quelques heures les tâches domestiques pour les unes, les travaux des champs pour d'autres.
p. 85 : " Avant on disait : Loterie en juin, abondance de grains. "
Au même moment, curieusement, les enfants établissent un monticule de pierres...
Le tirage au sort de la loterie peut enfin commencer. Au fur et à mesure que le lecteur tourne les pages, il ressent que quelque chose n'est pas normal, pas "conventionnel". Les visages se crispent. La tension monte. Que peut bien révéler ce rituel ?
Au cœur d'une Amérique profonde et rurale, majestueusement reconstituée par des planches aux couleurs surannées, le dénouement est une véritable claque !
Dans une implacable économie de moyens, le conte décrit avec brio la subtile transformation d'une anodine cérémonie en boucherie sanguinolente.
L'ambiance est franchement pesante. Le texte qui est réduit au minimum instaure un climat d'une grande fébrilité.
Shirley Jackson qui est donc à l'origine de cette nouvelle, était une romancière américaine, spécialiste du récit fantastique et d'horreur.
Son petit-fils, Miles Hyman, peut aujourd'hui se targuer d'avoir rendu un si bel hommage à sa grand-mère, non seulement en restant fidèle au texte d'origine, mais aussi en l'illustrant avec efficacité, c'est-à-dire en conservant ce suspens déroutant.
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