Un premier roman rempli de poésie et d'émotion, autour du destin de deux femmes
Un premier roman rempli de poésie et d'émotion, autour du destin de deux femmes
Dans ce roman, deux récits s’entremêlent retraçant au passage un siècle de l’histoire du Viêt-Nam, un pays marqué par les guerres et la réforme agraire. L’histoire s’ouvre en en 2012 à Hà Nôi avec le décès de Diêu Lan, la grand-mère. Puis, le récit fait un saut dans le passé, dans les années 70, pour suivre la vie de Huong, la petite-fille, et alterne avec celle de Diêu Lan, des années 30 aux années 60.
Dans les années 70, la petite Huong, 12 ans, vit à Hà Nôi avec sa grand-mère. C’est la guerre, elles vivent sous la terreur des bombardiers américains. Ses parents et ses oncles sont partis au combat. Huong et Diêu Lan font ce qu’elles peuvent pour survivre. Diêu Lan abandonne même son métier d’institutrice pour se lancer dans le trafic, une activité bien plus lucrative. Huong grandit en attendant le retour de ses parents. Alors que la guerre se termine, sa mère rentre mais elle a changé, marquée par les horreurs qu’elle a vécues.
En parallèle, le roman nous plonge dans la jeunesse de Diêu Lan au début des années 30, une période plutôt insouciante. Elle grandit dans une famille aimante, aux côtés de son frère adoré Cuong Mais les drames se succèdent jusqu’à la réforme agraire. Cette réforme autorise le partage des richesses et dans un climat de violence, les propriétaires terriens sont persécutés, torturés voire exécutés. Diêu Lan doit fuir, ses six enfants sont dispersés.
Les deux récits se tissent avec fluidité nous plongeant dans les drames, les luttes et la résilience de ces personnages qui n’ont d’autres choix que d’avancer, coûte que coûte, tout en subissant les tumultes qui frappent leur pays.
Ce roman, riche en rebondissements, et plein d’humanité est une fresque émouvante de l’histoire vietnamienne. Je ne suis pas vraiment spécialiste de l’histoire du Viêt Nam, j’ai parfois été un peu perdue dans certains aspects du contexte, mais ça ne m’a pas trop dérangée pour la compréhension globale des récits. Au contraire, je me suis attachée aux pas de Huong et de Diêu Lan et je suis allée sur Internet m’informer un peu plus sur l’histoire de ce pays. L’écriture est agréable et fluide. Une lecture dépaysante et marquante.
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@editionspoints
« Pour que chantent les montagnes » de Nguyen Phan Que Mai est une saga familiale vietnamienne sur quarante ans.
Du Vietnam de 1972 à celui de 2012, Hu’o’ng et sa grand-mère se racontent et racontent les événements marquants de l’histoire de leur famille et de leur pays, souvent mêlées.
J’ai appris plein de choses sur le Vietnam, son histoire et ses coutumes.
Vietnam, 1969.
Trang et Quynh quittent leurs rizières pour rejoindre Saïgon où les filles gagnent leur vie en servant du thé au G.I. Bien sûr, sur place la réalité est toute autre. La vie au Hollywood bar est moins idyllique qu’annoncée et on attend d’elles beaucoup plus que de boire avec les soldats américains. Mais leurs parents ont besoin d’argent et toute honte bue, elles font commerce de leurs corps dans un pays où la guerre fait rage.
Vietnam, 2016.
Phong, né d’une mère vietnamienne et d’un père noir américain, abandonné à la naissance, tente d’intégrer le programme d’aide au retour des Amérasiens aux Etats-Unis. Il rêve de quitter ce pays qui n’a jamais voulu de lui et d’offrir une vie meilleure à ses enfants. Mais après une enfance douloureuse et une vie miséreuse, c’est l’administration américaine qui se dresse devant lui de toute sa puissance bureaucratique.
Au même moment, Dan, vétéran de la guerre du Vietnam, revient à Saïgon, devenue Hô Chi Minh-Ville, afin d’affronter les démons du passé. Après des années de cauchemar, il s’apprête à regarder en face ses traumatismes et sa culpabilité d’avoir abandonné Kim, celle qu’il aimait et qui portait son enfant.
Epoques mêlées, destins liés et blessures de guerre…
L’autrice nous livre ici un récit d’une grande sensibilité sur la guerre du Vietnam et les traumatismes qui n’ont toujours pas guéris.
Cette magnifique fresque, à la fois historique, familiale et romanesque, évoque aussi bien les conséquences sur les soldats américains embourbés dans un conflit sans issue que sur les Vietnamiens, de l’exploitation sexuelles des jeunes filles aux enfants de poussière laissés sur le carreau.
A travers le personnage de Phong, c’est le destin tourmenté de ces Amérasiens qui est ici raconté avec beaucoup de sensibilité et d’empathie. Rejetés par la société, souvent abandonnés dans des orphelinats, ils ont été stigmatisés car le sang de l’ennemi coulait dans leurs veines. Fruits d’une relation tarifée, d’un viol ou d’un amour éphémère, ils ont grandi dans la violence du rejet, le racisme et la douleur de ne rien savoir de leurs origines.
Dan, quant à lui, est le représentant de tous les G.I. rentrés aux pays après avoir commis ou vu le pire et victimes de sérieux traumatismes. Il est aussi un de ces pères qui ont laissé une femme et un enfant derrière eux et en portent la culpabilité dans le cœur.
Là où fleurissent les cendres est un roman dur mais nécessaire qui éclaire sur l’histoire et les souffrances des Vietnamiens et sur une guerre qui a laissé de profondes cicatrices, certaines encore à vif, des deux côtés.
Une histoire riche en émotions qui est aussi un bel hommage au Vietnam et à son peuple. Un coup de cœur.
Coup de coeur
Ce doit être la première fois que je lis un livre qui se passe au Vietnam.
Et j’ai tellement appris sur l’histoire de ce pays avec ce roman !
Au fil des pages, on va suivre Huong et sa grand-mère, ainsi que leur famille.
L’histoire se déroule entre les années 1930 et aujourd’hui.
On sent que le pays est terrassé par la guerre au fil des années.
Ce qui est terrifiant, c’est que c’était il n’y a pas si longtemps…
Les personnages sont extrêmement attachants.
Tous ont leur blessures, toutes sont terribles.
Ce livre, au-delà de l’horreur qui s’y déroule, est une histoire de transmission.
Une grand-mère qui raconte les choses à sa petite fille telles qu’elles se sont déroulées.
Et non pas comme les autorités ont voulu le faire croire, en faisant oublier certains événements.
On sent que le peuple a souffert de cette constante domination et censure.
Un livre à lire absolument !
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Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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