Cet ouvrage traite de l'histoire de la dissuasion nucléaire française depuis 1986. Il pose que la 1e cohabitation (1986-1988) a établi les bases de la structuration d'une politique « bipartisane » - un consensus entre la majorité parlementaire et le principal parti d'opposition - en matière de dissuasion nucléaire. Il montre comment ce consensus s'est pérennisé et consolidé depuis, sans être remis en cause ni par le moratoire sur les essais nucléaires de 1992, ni par l'ultime campagne d'expérimentations de 1995-1996, alors même qu'il y avait une divergence de fond à ce sujet entre les deux principales formations politiques.
Cette convergence politique a trouvé son sens au milieu des années 1990 avec l'adhésion de la France au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), des mesures unilatérales de désarmement nucléaire et l'adoption du programme Simulation. Ces décisions politiques prises au plus haut niveau de l'État ont sauvegardé le consensus au sujet du nucléaire de défense en France.
Cette évolution politique explique la continuité du consensus dans le domaine de la dissuasion et a rendu possible la 3e cohabitation (1997-2002). Le passage au quinquennat n'a pas rompu cette continuité, même si les cartes politiques ont été redistribuées avec la fin du bipartisme à partir de 2017. C'est alors une approche transpartisane qui prévaut.
L'évolution de la politique de dissuasion nucléaire française est analysée ici de manière inédite, en abordant à la fois les questions de politique intérieure, la politique de défense et la diplomatie nucléaire, le tout dans un contexte stratégique très évolutif. Le livre aborde également les préoccupations éthiques, la question du désarmement et le cadre démocratique dans lequel s'inscrit cette politique, en soulignant la diversité des espaces publics de ce débat. La démarche est transversale, à la fois thématique et chronologique.
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