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Le commissaire Fredrik Beier et son ancienne collègue, Kafa Iqbal, en froid depuis l'affaire Solro, doivent enquêter sur le meurtre d'un homme censé avoir disparu des années plus tôt. Sur le lieu du crime, Kafa retrouve une photo abîmée au dos de laquelle est inscrit, en russe, « ??????? » : Kalypso. Au même moment, dans les égouts de la ville d'Oslo, des rats se délectent d'un autre cadavre.
Une tragédie lie les deux victimes, mais pour la comprendre, il faut remonter jusqu'à une opération secrète aux conséquences désastreuses, datant de l'Union soviétique...
Je remercie NetGalley et La bête noire des éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce roman.
Les survivants est le deuxième volet d’une trilogie amorcée avec Les adeptes. Précision nécessaire pour les maniaques livresques comme moi mais les romans peuvent tout aussi bien se lire indépendamment les uns des autres, je vous rassure.
Je ressors de cette lecture très mitigée.
La couv’ est géniale, le pitch est attractif mais très rapidement, j’ai eu l’impression de naviguer à vue en plein brouillard.
L’intrigue me semble brouillonne, les mobiles des protagonistes obscurs. Les enquêteurs se la jouent en solo au milieu des guéguerres intestines et le commissaire Fredrik Beier a énormément de mal à garder la tête hors de l’eau.
L’indécision et la dépression de Fredrik le rendent agaçant et pénible, rythment une enquête décousue, qui part un peu dans tous les sens et j’avoue avoir eu du mal à émettre une quelconque hypothèse et mettre les différents personnages en relation.
Même le personnage de Kafa Iqbal semble un peu perdu dans les méandres de cette histoire.
Les relations avec Fredrik sont chaotiques. Ils semblent tous deux empruntés, nient leur complicité, soufflent le chaud et le froid et, bien entendu, la tension entre deux nourrit notre curiosité. Le mystère s’épaissit autour de Kafa et on ne sait toujours pas quel secret cache sa vie privée.
Je dois dire que si j’attends la fin de cette trilogie, c’est en grande partie pour lever le voile sur ce mystère!
Il y a du mieux avec Les survivants: moins d’hémoglobine et de gore que dans le premier opus de cette trilogie. Parce que le déballage de tripes juste pour la gerbe, non merci, je passe. Donc moins de cet aspect qui m’avait déplu dans Les adeptes. Un bon point.
On retrouve la même construction d’aller-retour entre le passé et le présent, censée nouer les liens pour éclaircir la situation. Nous ne sommes plus avec la Seconde Guerre Mondiale mais avec la guerre froide, la Mère Russie et la course aux armes biologiques.
Et le thème des armes biologiques nourrit notre hantise d’une catastrophe que l’on sent inéluctable dans un monde où de plus en plus de fous furieux se retrouvent aux manettes des plus grandes nations.
L’organisation dont l’auteur parle dans son roman est, elle, bien réelle. Au service de l’Union soviétique, Biopreparat fut créé pour l’élaboration d’armes bactériologiques et son démantèlement n’a été officiel qu’en 1992 alors que l’interdiction d’utilisation des armes biologique du Protocole de Genève date de 1925, renforcée par la Convention sur les armes biologiques et les toxines de 1972.
Mais bon… empoisonner les puits d’eau potable ou offrir des couvertures contaminées par le virus de la variole étaient les ancêtres de la guerre bactériologique et il n’y a aucune raison pour que, de nos jours, les hommes abandonnent cette technique passive de combat. Les méthodes ont juste changé, ont été « amélioré ».
Les survivants est un roman anxiogène car malgré les traités et les beaux discours qui fleurissent depuis le début du XXème siècle, l’humanité sait très bien qu’elle reste à la merci d’une catastrophe biologique majeure, du fait d’un gouvernement, d’un savant fou ou d’un terroriste illuminé!
Même si cette lecture n’a pas été un coup de cœur, je vais tout de même mettre mes vaccins à jour avant d’aborder le dernier volet de cette trilogie.
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