Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
J'ai aimé le début de ce roman hommage à la mère, jusqu'au discours de Stella.
Ce discours trop didactique m'a agacé : pourquoi bien tout expliquer au lecteur alors que le narrateur même est dans le flou ?
J'ai eu de la peine pour Stella qui ne peut pas faire correctement le deuil de sa grand-mère et est terrassée par la coupe de son arbre.
J'ai été étonnée par la mère de Stella qui va de l'avant, fait partie du gouvernement, mais ne comprend pas l'attachement au passé.
J'ai été surprise par Sartre qui cache bien son jeu.
J'ai eu de la peine pour Milan, le narrateur, qui ne sait pas parler à sa mère, qui elle refuse de s'attarder sur le passé.
J'ai aimé Claude qui souhaite se venger, s'exile et revient le coeur apaisé.
J'ai été étonnée par la facilité des migrations dans les pays voisins.
J'ai découvert la bière de bananes et les tribunaux gacaca de villages.
J'ai adoré le Palais de Sartre plein de livres, de musiques et de fêtes.
L'image que je retiendrai :
Celle de la maison reconstruite d'Alfred, au bord du lac sous une colline.
Je connaissais l’écrivain que j’aime beaucoup, j’ai découvert l’auteur , compositeur interprète qui m’a bluffé . J’ai découvert l’homme qui m’a séduit ( ainsi que les 399 autres personnes présentes)
L’histoire . Celle de Milan , jeune métis , Rwandais par sa mère , qui découvre le Rwanda au JT de 20 heures via des images du génocide . Génocide dont il n’a jamais entendu parler , sa mère ne parlant jamais de son pays.
Il lui faudra plusieurs séjours au Rwanda sur près de 30 ans pour comprendre l’histoire de son pays , s’approprier ce drame , cette souffrance , ces silences
Et des silences , il y en a beaucoup dans ce pays Celui des survivants , celui des bourreaux , celui de sa mère
Il fera la connaissance de sa grand-mère , retrouvera Claude son demi-frère. Rencontrera Eusébie , sa fille Stella et sa grand-mère En tout 5 générations de rwandais dont les 3 du milieu ont connu les catégories ethniques (Tutsi et Hutu )importées par les européens. Ces 3 générations doivent essayer d’oublier ces catégories. La grand-mère de Eusébie ayant connu un Rwanda pré colonial avec des Roi et des Reines. Stella, quant à elle , née une fois ces catégories disparues, n’est témoin de rien. Elle ne peut qu’écouter . Milan croisera le chemin d’autres personnages tout aussi attachants
Milan participera au procès d’un bourreau. Devant l’insoutenable , il n’aura pas la force d’assister à d’autres
« - Je comprends maintenant pourquoi on dit qu’un génocide est indicible
Tu sais , l’indicible ce n’est pas la violence du génocide, c’est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout. »
Ce roman sonne juste. Il est rempli d’humanité.
Genre : Littérature générale
Avis : PUISSANT
Lu en numérique
Quand un roman invite le Rwanda dans votre vie…
Le Jacaranda est l’arbre fétiche de Stella, à l’ombre duquel elle cache ses secrets. Milan, dont la mère est arrivée en France en 1973, ne les découvrira qu’au bout de plusieurs années. Gaël Faye, à travers quatre générations, raconte l’histoire des tragédies et de la reconstruction économique et politique d’un pays qu’il a quitté enfant.
Retenu pour le Goncourt 2024, ce roman après « Petit pays » permet à Gaël Faye de nous faire approcher ce qu’a été le génocide rwandais et toutes les implications des relations fratricides de communautés obligées de cohabiter. C’est au travers de sa propre famille qu’il fait vivre les évènements et surtout sa propre perception d’un pays qu’il découvre avec sa mère partie vingt-cinq ans auparavant et jamais revenue au Rwanda.
C’est avec la vision d’un jeune homme ayant pris de la distance avec les horreurs du massacre de 1994 que l’on regarde ces villageois ayant commis des atrocités et toujours présents lorsqu’on assiste aux ouvertures des charniers, nous faisant comprendre que tout peut toujours recommencer malgré l’hymne à la vie que chante cette histoire. L’auteur paraît reprendre des éléments du premier livre ; il semble que l’histoire familiale soit un fond de commerce tout autant qu’une connaissance intimiste.
J’attendais un récit terrible et émouvant, j’ai trouvé une trame romanesque trop importante pour le passage d’une vérité que l’on sait atroce et de plus en plus documentée. Ce n’est pourtant pas par manque d’informations car c’est avec simplicité et fluidité que l’auteur déroule les étapes des guerres internes avec des personnages authentiques. L’intérêt réside dans l’après, ces années de reconstruction qu’il explique bien et qui nous laissent entendre que rien n’est jamais perdu.
J’ai voyagé sur les bords du lac Kivu après être passé par Kigali, j’ai découvert les musiques de Cécile Kayirebwa, de Florida Uwera, de Brenda Fassie, et surtout le jacaranda aux belles fleurs mauves, couleurs retenues pour la couverture ; cet arbre qui a protégé Stella.
Si vous me suivez, vous savez que je cherche mon livre « Goncourt ». Ce ne sera pas non plus celui-ci. Il n’y a toujours pas la différence que je recherche.
Je remercie #NetGalleyFrance et les Editions Grasset pour #Jacaranda
Magnifique texte sur les racines abimées d'un pays. Sur les sols brûlés renait la vie à un moment donné. En attendant, reste l'odeur des plaies béantes et la magie envers et contre tout.
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