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Madelaine avant l'aube

Couverture du livre « Madelaine avant l'aube » de Sandrine Collette aux éditions Lattes
  • Date de parution :
  • Editeur : Lattes
  • EAN : 9782709674539
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

C'est un endroit à l'abri du temps. Ce minuscule hameau, qu'on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.

Ici, l'existence n'a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d'autres, endurent en serrant les... Voir plus

C'est un endroit à l'abri du temps. Ce minuscule hameau, qu'on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.

Ici, l'existence n'a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d'autres, endurent en serrant les dents l'injustice. Mais c'est ainsi depuis toujours.

Jusqu'au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.



Avec Madelaine avant l'aube, Sandrine Collette questionne l'ordre des choses, sonde l'instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.

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Avis (9)

  • Un hameau reculé, dans une campagne austère. Un lieu où on ne choisit pas de vivre. Un lieu où l’on meurt, de froid, de faim et de violence.
    Une vie faite de travail, d’asservissement et de misère. Une vie sans espoir de meilleur.
    C’est dans ce décor, sans temporalité, que Madelaine va...
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    Un hameau reculé, dans une campagne austère. Un lieu où on ne choisit pas de vivre. Un lieu où l’on meurt, de froid, de faim et de violence.
    Une vie faite de travail, d’asservissement et de misère. Une vie sans espoir de meilleur.
    C’est dans ce décor, sans temporalité, que Madelaine va apparaitre un jour. Et plus jamais rien ne sera comme avant.
    Sandrine Collette est la reine des romans sombres, des descriptions de paysages de campagne hostile, des romans plein de noirceur et de violences. Celui-ci ne fait pas exception.
    J’ai aimé ce village où je n’aurais jamais voulu aller, j’ai aimé chacun des personnages (ou presque) dans leur singularité, dans leur manière de combattre la misère, dans leur façon de s’aimer et de s’aider les uns les autres.
    Je ne peux pas en dévoiler plus sans divulgâcher. Je peux simplement vous convaincre de lire ce conte, avec un prince et sans princesse, une histoire que vous ne lâcherez pas avant la fin, en vous accrochant à chaque page pour ne pas sombrer plus bas que les personnages.
    Un grand Sandrine Collette !

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  • Rose vivait seule dans sa petite maison, un moment elle avait eu deux fils, mais ils avaient quitté le pays. Et puis elle avait recueilli Bran, il y a huit ans, il sera le narrateur pendant la première partie du récit.
    Ici tous vivent pauvrement, ils essayent de subsister surtout l'hiver avec...
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    Rose vivait seule dans sa petite maison, un moment elle avait eu deux fils, mais ils avaient quitté le pays. Et puis elle avait recueilli Bran, il y a huit ans, il sera le narrateur pendant la première partie du récit.
    Ici tous vivent pauvrement, ils essayent de subsister surtout l'hiver avec le froid et la faim. Ici il ne faut pas trop s'attacher à des êtres qui peuvent mourir soudainement. Assez loin du village, Les Montées, trois fermes, celle de Rose, celle d'Eugène et Aelis et celle de Léon et Ambre. Léon est un ivrogne et un salaud. Ambre et Aelis sont jumelles, Aelis a trois beaux gaillards, la maison d'Ambre n'a jamais raisonné de cris de nourrissons.

    Il y a la maître qui règne sur tout, il leur prend la moitié des récoltes et sur ces récoltes il exigera encore des impôts. Au bout du compte, il ne restera même pas de quoi nourrir sa famille. le fils du maître aime la chasse et les femmes de ses paysans, comme des biches lâchées dans les bois.
    Les chiens qui aboient depuis des jours, des oeufs qui disparaissent chaque nuit, c'est ainsi que Madelaine est entrée dans leur vie, Ambre est devenue mère ce jour-là. Madelaine sauvage et tendre, elle refoule sa violence, ils ne savent pas qu'elle causera leur perte.
    La terre qui gèle, la glace recouvre tout. Les étables sont vides et les réserves aussi, il n'y a plus rien à manger, ils sont devenus des animaux. Au village des vieillards et de jeunes enfants meurent de faim et de froid.

    J'apprécie particulièrement la plume de Sandrine Colette, une écriture où la noirceur se mêle à la poésie, la laideur se mélange à la beauté, la sauvagerie devient tendresse. Un roman cruel, au rythme des saisons et des caprices de la nature où chacun essaye de survivre. Un livre animal porté par une écriture qui met tous nos sens en éveil. le lecteur se laisse emporter par ce récit, un gros coup de coeur.

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  • Dans un hameau perdu au milieu de nulle part, vivent ou plutôt survivent les habitants de trois fermes : Rose, la vieille rebouteuse qui a recueilli Bran qui sera le narrateur des deux premières parties, Eugène avec sa femme Aelis et ses trois fils, Léon avec sa femme Ambre, sœur jumelle...
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    Dans un hameau perdu au milieu de nulle part, vivent ou plutôt survivent les habitants de trois fermes : Rose, la vieille rebouteuse qui a recueilli Bran qui sera le narrateur des deux premières parties, Eugène avec sa femme Aelis et ses trois fils, Léon avec sa femme Ambre, sœur jumelle d'Aelis. Lorsque apparaît une petite sauvageonne, seule, qui vole de la nourriture pour ne pas mourir de faim, Ambre, qui n'a pas d'enfant décide de l'accueillir comme sa fille. Les hommes cultivent et se font exploiter par les maîtres, les D'Ambroisie à qui appartiennent les terres et les femmes se font violer par le fils en toute impunité.
    On pressent un drame dans le prologue qui installe dès le départ une tension qui ne cessera de croître et qui imprègne tout le roman.
    Sandrine Collette dépeint, à une époque non déterminée ce qui rend son récit intemporel, la vie des paysans, des gueux soumis à des maîtres inhumains mais aussi à une nature sauvage qui ne les épargne pas. Les descriptions du travail harassant de la terre sont tellement parlantes qu'on ressentirait presque les douleurs dans le dos, les épaules qui font mal.
    Les hommes acceptent leur sort avec fatalisme comme si rien ne pouvait changer et que la répartition des rôles était immuable.
    C'est Madelaine, la petite, qui amène un souffle de rébellion qui conduira au drame.
    Elle est celle qui transgresse.
    Elle est celle qui n'a peur de rien.
    Elle est celle qui fascine
    Elle est celle qui ose
    Elle est celle qui assume sa liberté sans limites
    Elle est celle qui se révolte
    Elle est celle qui ne se soumet pas, qui remet en cause l'ordre établi.
    Sandrine Collette insuffle à Madelaine une animalité, une force qui amèneront les autres personnages à prendre petit à petit conscience que leur misère n'est pas une fatalité; elle a semé les graines de la réflexion et de la rébellion, aussi minimes soit-elle.
    Quand on commence un livre de cette auteure, on sait par avance que ce ne sera pas joyeux, qu'elle réserve un destin terrible à la plupart de ses personnages; elle s'est surpassée avec les descriptions de la famine, des hivers rigoureux, de la gangrène, de la violence aveugle des Maîtres dans un style sans pathos, d'autant plus percutant qu'il ne s'embarrasse pas de fioritures. J'y ai retrouvé des accents à la Franck Bouysse.
    Je ne vais pas oublier Madelaine et les Montées de si tôt. Un magnifique roman qui ne peut laisser insensible.

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  • Sandrine Collette revient pour cette rentrée littéraire, un texte sombre avec une révolte universel âpre, une intrigue intemporel de la lutte des classes inférieures. Une plume hypnotique, acide, prenante dans un territoire de légende, des personnages combattant l'injustice d'un pouvoir...
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    Sandrine Collette revient pour cette rentrée littéraire, un texte sombre avec une révolte universel âpre, une intrigue intemporel de la lutte des classes inférieures. Une plume hypnotique, acide, prenante dans un territoire de légende, des personnages combattant l'injustice d'un pouvoir arbitraire.
    Paysans, Pouvoir, Révolte, Famille, Combat, Amour, Injustice, Condition de vie, Condition Féminine et Position social.

    "Les rois ne sont jamais venus enlever une de nos bergères, ou alors pour la violer, pas pour en faire une reine."

    "Nous observons ce tout petit univers que forment les femmes entre elles, que nous leur envions, nous aussi nous aimerions que l'on nous console parfois, quand la vie nous accable, nous l'espérons de toute notre âme. Mais personne ne réconforte les hommes. Ils n'en ont pas besoin. Nous sommes dévorés par ce devoir de puissance, obligés d'être invincibles, de refouler nos peurs et nos désespoirs au fond de nos ventres. Nous crevons du manque d'amour."

    "Nous pourrions être les personnages des histoires que les conteurs colportent depuis toujours, à une différence près."

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  • C'est dans un petit hameau qu'on appelle Les Montées que Sandrine Collette nous emmène pour ce nouveau roman. Un endroit où l'on trouve trois maisons, celle de la vieille Rose, puis voisines celles des superbes jumelles Ambre la douce et Aelis plus froide. C'est un endroit où l'on travaille la...
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    C'est dans un petit hameau qu'on appelle Les Montées que Sandrine Collette nous emmène pour ce nouveau roman. Un endroit où l'on trouve trois maisons, celle de la vieille Rose, puis voisines celles des superbes jumelles Ambre la douce et Aelis plus froide. C'est un endroit où l'on travaille la terre et dépend de mère nature. La vie est difficile, les enfants ne survivent pas toujours aux premiers hivers, le travail de la terre est éprouvant, la famine souvent présente et un autre danger guette, le fils du maître Ambroisie, qui se croit tout permis, ne respecte pas le travail des champs et encore moins les femmes qui doivent se cacher pour l'éviter car il prend tout...

    La vie est rude, ils serrent les dents contre l'injustice, cela est comme ça depuis la nuit des temps.

    Un jour arrive une sauvageonne, Madelaine recueillie par Rose. Elle est affamée, sauvage, courageuse, vivante. Elle deviendra la fille d'Ambre qui ne peut avoir d'enfant. Elle a le regard vif, une étincelle dans les yeux qui fera brûler le monde. Avec les garçons d'Aelis et Eugène, elle parcourt la forêt à la recherche de nourriture et les aide aux champs.

    Madelaine est vive et courageuse, spontanée, le feu brûle en elle, elle ne supporte pas l'injustice et la soumission. Qui en paiera le prix ?

    Dès le départ la magie a opéré comme à chaque fois, la plume fluide et maîtrisée de Sandrine Collette nous connecte à la forêt, personnage à part entière du roman. On communie avec la nature et cette petite communauté, c'est dur ce qu'ils vivent mais c'est tellement bien écrit que j'avais le sentiment d'être avec eux dans ce petit village. Un texte fort et hypnotique très sombre.

    C'est le rapport entre l'homme et les éléments, mais aussi l'amour d'une famille, les liens familiaux, et l'entraide contre l'injustice et la soumission, la peur du maître.

    J'ai vraiment été hypnotisée, envoûtée par ce très beau roman différent de ce dont on est habitué mais tout aussi magnifique.

    Ma note : 9.5/10


    https://nathavh49.blogspot.com/2024/08/madelaine-avant-laube-sandrine-collette.html

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  • « Je l’avais su au premier coup d’œil et j’ai vu qu’elle savait aussi : nous étions pareils. Nous étions sauvages. Nous étions à part. On pouvait nous domestiquer et nous éduquer, il resterait cette part d’incertitude, le morceau de nous prêt à éclater à chaque instant, il y avait dans ses yeux...
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    « Je l’avais su au premier coup d’œil et j’ai vu qu’elle savait aussi : nous étions pareils. Nous étions sauvages. Nous étions à part. On pouvait nous domestiquer et nous éduquer, il resterait cette part d’incertitude, le morceau de nous prêt à éclater à chaque instant, il y avait dans ses yeux et dans les miens cette petite flamme. »

    Ouvrir un livre de Sandrine Collette, c’est l’assurance d’être surpris, d’être bousculé et de vivre un moment fort. Nous avons beau être prévenu, Sandrine Collette parvient encore avec Madelaine avant l’aube à nous surprendre. Et encore, le mot semble bien faible, nous vous laissons découvrir pourquoi.

    La construction est un modèle du genre. Une première partie plus haletante et une seconde, peut-être un peu moins forte, plus conventionnelle, mais tout autant sublime et qui fait la part belle aux personnages.

    « Je le sais, ce sont les femmes qui se révoltent. Dans tous mes souvenirs depuis que je suis ici, seules les femmes ont parfois levé la voix, ont levé une fourche ou un bâton pour défendre la simple possibilité de vivre. Elles sont prêtes à donner leur sang pour leurs enfants. Les hommes, eux, se plient. Ils s’habituent à tout. Ils ne veulent pas mourir. »

    Quelle est la période ? Comme toujours avec Sandrine Collette, le lecteur l’ignore. Si des indices peuvent laisser présager que l’intrigue se déroule plutôt dans des temps très anciens, les thèmes abordés résonnent fortement avec aujourd’hui. Vivre, survivre ; être exploité et se battre ; la violence et l’absence d’humanité, ces thèmes sont en effet intemporels.

    « J’observe Madelaine en coin, peut-être comme Eugène l’a contemplée. Elle est fière, sanguine, si petite aussi – mais nous sommes tous plutôt petits, les anciens racontent que nous ne grandissons pas, parce que nous n’avons pas assez à manger. »

    L’autre grand point fort du roman : le style de Sandrine Collette. L’écriture est reconnaissable les yeux fermés. C’est la vraie marque de fabrique de l’auteure que le lecteur a la joie de retrouver encore ici. Que cela soit les descriptions de la nature, des animaux ou des personnages, c’est très sensoriel, très profond, très puissant et émouvant. L’écriture est âpre, rugueuse, parfois poisseuse et pour autant si poétique et musicale. Sandrine Collette excelle dans son art de dépeindre les personnages. Qu’ils soient humains ou animaliers, elle ne fait pas de distinction.

    « Les fugues de Madelaine sont des heures bleues. Le bleu est la couleur du bonheur, dit Rose. C’est le ciel qui promet, c’est l’eau qui nous désaltère, c’est un reflet sur un nuage qui nous fait sentir étrangement bien. »

    Madelaine avant l’aube ravira les fans de Sandrine Collette et offre une belle porte d’entrée à celles et ceux qui souhaitent découvrir l’auteure. Un incontournable de la rentrée littéraire.

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  • En voilà une histoire aride et brute, sur des pauvres gens et surtout sur cette jeune Madeleine, que le destin brise deux fois …
    L’écriture est hypnotique et prenante, comme cela ressort de tous les romans de Sandrine COLLETTE que j’ai déjà lus.
    Et puis, il y a toujours cette nature qui...
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    En voilà une histoire aride et brute, sur des pauvres gens et surtout sur cette jeune Madeleine, que le destin brise deux fois …
    L’écriture est hypnotique et prenante, comme cela ressort de tous les romans de Sandrine COLLETTE que j’ai déjà lus.
    Et puis, il y a toujours cette nature qui renforce la dureté de l’histoire.

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  • Le récit de la France et des paysans d'antan.
    Presque la misère, la famine, les impôts broient et essorent les familles qui mettent pourtant toutes leurs tripes à sarcler, semer, moissonner afin d'améliorer l'ordinaire et survivre.
    Mais les belles années sont remplacées par des années de...
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    Le récit de la France et des paysans d'antan.
    Presque la misère, la famine, les impôts broient et essorent les familles qui mettent pourtant toutes leurs tripes à sarcler, semer, moissonner afin d'améliorer l'ordinaire et survivre.
    Mais les belles années sont remplacées par des années de gel terrible et le froid est tellement intense que les gens crèvent de froid , de faim.
    Les familles des sœurs jumelles se serrent les coudes et accueillent Madelaine, petit bout qui est sortie dont ne sait où. Elle est adoptée et va grandir parmi eux.
    L'autrice nous emporte dans un récit bouleversant, parfois cruel et injuste. Et puis arrivera le drame qui va disloquer ces familles.
    Un roman puissant et riche, tellement bien écrit : une belle lecture.

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