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" On ne renonce jamais vraiment, on a besoin de croire que tout n'est pas perdu, on se rattache à un fil, même le plus ténu, même le plus fragile. On se répète que l'autre va finir par revenir. On l'attend. On se déteste d'attendre mais c'est moins pénible que l'abandon, que la résignation totale. Voilà : on attend quelqu'un qui ne reviendra probablement pas. " Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis.
Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture.
Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler.
Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l'être aimé ? Et le manque ?
Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s'intéresser, de nouveau, aux vivants ?
Il est des rencontres qu'on n'explique pas, qui se font parce qu'elles semblent devoir se faire et qui sont déterminantes dans la vie d'un individu.
"Les passants de Lisbonne" est le récit d'une de ces rencontres entre deux parfaits inconnus qui se retrouvent dans le même hôtel à Lisbonne et qui vont entrer en contact puis sympathiser.
N'y a-t-il, comme l'affirmait Paul Eluard, pas de hasard, que des rendez-vous ?
Que dévoilera la rencontre entre ces deux êtres meurtris ?
Ce roman se lit très rapidement et dévoile ses personnages au compte-goutte au gré des rendez-vous pris par les deux protagonistes.
Un hôtel à Lisbonne
Parmi les vacanciers, Hélène, jeune femme solitaire et mélancolique, et Mathieu, jeune homme triste et désabusé.
Ces deux là vont s’aborder, se confier, s’épauler.
Chacun a vécu un drame ?
Ils ne seront pas trop de deux pour faire face et tenter de se reconstruire
C’est tout en demi-teinte, en pudeur, en sincérité.
L’ambiance est ouatée, douce pour ces confidences spontanées, sans arrière-pensées.
Une écriture bien maîtrisée contribue à rendre cette atmosphère feutrée ;
Ils sont sympathiques ces deux passants égarés à Lisbonne et qui repartiront un peu moins abîmés.
C'est un roman très court, 166 pages, dont j'ai ralenti la lecture pour mieux m'en imprégner, mieux la savourer. Huis-clos ou presque entre deux personnes que rien ne prédestinait à se rencontrer si ce n'est leur profond chagrin, la perte de l'être aimé d'une façon différente pour chacune d'elle, mais qui a agi comme un aimant pour les rapprocher dans l'hôtel où elles sont descendues. Durant quelques jours à Lisbonne, ces deux-là vont se raconter sans tabous comme si chacun était le seul au monde à pouvoir comprendre l'autre. Comment gérer la disparition, l'absence, la mort, la solitude, le vide... Finalement, comment revenir à la vie, c'est bien de çà dont il s'agit... Philippe Besson a des mots d'une justesse inouïe, l'écriture est belle et fluide. Il y a des passages d'une intensité incroyable, bouleversants. On est là juste suspendu à leurs lèvres, à leurs émotions et on sent un frémissement, un souffle de vie qui renaît peu à peu après avoir bu la coupe jusqu'à la lie pour aller vers un dénouement inattendu auquel on a envie de croire parce que ce serait une belle histoire. J'ai vraiment beaucoup aimé
Hélène et Mathieu, deux êtres, deux solitudes séjournent dans le même hôtel à Lisbonne.
Ils vont faire connaissance et de confidences en confidences, vont livrer leur mal être l'un à l'autre.
On apprend qu'Hélène a perdu son mari Vincent dans un tremblement de terre qui a détruit la ville de San Francisco.
Mathieu lui a été abandonné par son petit ami Diego, après 5 ans de vie commune.
J'ai aimé ce roman rempli d'émotions. L'écriture est belle, les mots sont choisis avec précision. On remarque une grande sensibilité chez l'auteur. Ce livre est un condensé de pudeur et d'émotions.
Un très beau roman sur le deuil, la perte de l'être cher.
Hélène et Mathieu occupent une chambre dans le même hôtel. Ils se rencontrent dans le hall, s’observent, et finalement s’abordent. Leurs tristesses s’aimantent, ils se racontent leur chagrin, leur douleur, leur cher disparu au fil des rues dans une Lisbonne écrasée de chaleur. Ils se comprennent, connaissent ce qu’ils ressentent même si Mathieu sait que la perte de Diego, son amour qui l’a quitté, n’est pas comparable à celle d’Hélène, dont le mari a disparu dans un tremblement de terre alors qu’il était en voyage professionnel en Californie, et dont le corps n’a pas été retrouvé. Hélène aurait voulu le chercher parmi les décombres mais elle en a été dissuadée par son entourage. Depuis, le chagrin s’accroche à Hélène tandis que Mathieu tente d’anesthésier le sien en multipliant les aventures sans lendemain.
J’avais parfois l’impression de gêner Mathieu et Hélène, de troubler leurs tête à tête, d’écouter leurs secrets. C’était en cela, une lecture curieuse mais très plaisante et surtout, c’est un très très joli roman intimiste.
Mathieu.
Hélène.
Lisbonne.
Trois personnages pour un joli roman. Pour de beaux instants, encore une fois sous la plume de Philippe Besson.
Deux solitudes, deux "abandonnés", se croisent et se rencontrent lors d'un séjour à Lisbonne. Ils vont se raconter, souvent sans les mots. Et s'aimer surement beaucoup.
Une rencontre, un battement d'aile de papillon qui va changer les choses ...
J'ai donc aimé ce roman. Encore une fois.
Cette façon de parler de mélancolie, de l'absence, ces douleurs universelles si difficiles à décrire. Magicien de l'indicible, Philippe Besson nous brise le coeur 100 fois pour le ramener à la vie dans sa fabuleuse foi en la beauté humaine.
Toujours cette humanité qui coule dans ces pages. Cette pudeur, cette peur d'être dans le pathos sans jamais y être.
Allez coup de coeur! Encore une fois.
Les temps sont durs.
Lisez Besson.
Avant de partir pour Lisbonne, j'ai bien envie de déambuler dans cette ville via la littérature, histoire de m'imprégner de l'ambiance.
Ici, Philippe Besson déroule deux peines, deux solitudes, deux deuils ; celui de l'époux disparu dans une catastrophe naturelle (la faille de San Andrea en Californie) et celui de l'amant du narrateur, évaporé par lassitude d'une histoire d'amour et de désir.
La narration alterne le il/elle du ressenti de ses deux êtres qui se rencontrent presque malgré eux à Lisbonne et déroule les souvenirs et les regrets, les tentatives de s'en détacher. Elle est bercée d'une mélancolie très "saudade".
Mais...
Le roman ne m'a pas touchée.
Les deux personnages m'ont paru lointains, flous, je n'ai pas ressenti d'empathie (encore que pour la veuve, j'ai apprécié son cheminement dans le deuil), je me suis même un peu ennuyée alors que le rythme est bon, entrainant...
Pour moi, ce n'est donc pas un excellent roman, je ne peux pour autant définir ce qui m'a déplu ou ce que j'aurais aimé y trouver. Je suis restée à distance de ces atermoiements sentimentaux (perte de l'être aimé, douleur, regrets, compensation affective etc...)
Philippe BESSON a une écriture remarquable et surtout une sensibilité singulière pour aborder la solitude et l'émergence d'une relation à deux, pourtant improbable. Je me souvenais de la lecture il y a quelques années de son roman : "Une bonne raison de se tuer". Si comme moi, vous l'avez aimé, vous apprécierez de découvrir "Les passants de Lisbonne". Pour les autres, laissez-vous porter par le charme d'une immersion dans la capitale portugaise... allez, en route !
Hélène Villedieu vient de perdre son mari dans un séisme. Perdu, le terme souvent utilisé pour évoquer la mort sans avoir à prononcer le mot, trop cru, trop froid, trop brusque, est particulièrement adapté à sa situation. En effet, comment retrouver un corps dans une ville ravagée par un raz de marée qui a fait de nombreuses victimes ? C'est la douloureuse réalité à laquelle cette femme est confrontée. Son mari était architecte, il travaillait beaucoup aux États-Unis, il faisait de nombreux voyages d'affaires et séjournait régulièrement à San Francisco où il construisait des immeubles. Elle a quitté Paris où tout lui rappelle l'absence de son mari pour s'installer dans un hôtel portugais. Elle y apprend à vivre seule, tente d'apprivoiser le temps. Elle reste assise des heures dans le patio sans bouger.
Mathieu Belcour, lui, aussi réside momentanément dans cet hôtel. Après quelques années de vie en couple sur Lisbonne, Diego, son compagnon, a subitement décidé de le quitter. Sans crier gare, il ne lui a laissé qu'une lettre sur la table de cuisine d'un logement laissé vide. D'abord sonné par l'incompréhension de cette rupture, il chercher aujourd'hui à surmonter la souffrance de l'absence.
Philippe BESSON va lentement tisser sa toile autour de ces deux êtres malmenés par la vie et les faire se croiser. C'est Mathieu qui fera le premier pas vers Hélène, alors commence une toute nouvelle histoire...
Les deux personnages vont accepter progressivement de se dévoiler, d'expliquer le pourquoi de leur présence dans cet hôtel, un lieu anonyme s'il en est. Que cherchent-ils au fond ? Pourquoi ce besoin irrépressible de changer d'environnement ?
Au gré de leurs confidences, ils vont aborder la relation de couple, son évolution dans le temps avec ses beaux moments et puis ses petits riens qui vont lentement s'immiscer, prendre leur place, parasiter la relation à deux, voire la mettre en péril...
Avec cette femme, cet homme, Philippe BESSON va s'interroger sur les conséquences de l'absence sur celui qui reste. Entre la mort et la rupture amoureuse, y a-t-il une différence ? Y aurait-il une hiérarchie dans la douleur ? Par la voie d'Hélène, il va tenter d'y apporter son interprétation...
J'ai beaucoup aimé retrouver la plume de Philippe BESSON et son approche de la vulnérabilité de l'être humain.
Avec ces deux personnages plongés dans un huit clos quasi permanent avec, comme seule toile de fond, le patio d'un hôtel, l'écrivain propose une autre voie que les larmes. Il met des mots avec pudeur, justesse et sensibilité, sur des états d'âme. Il sait mettre un peu de lumière là où elle semblait ne plus pouvoir exister. Quel talent !
http://tlivrestarts.over-blog.com/2017/07/les-passants-de-lisbonne-de-philippe-besson.html
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