Quand Zola flirte avec le fantastique, pour notre plus grand plaisir, on se trouve plongé dans un univers étonnant, à la frontière entre le naturalisme de l´auteur, où tout peut trouver une explication rationnelle, mais où reste ouverte une petite porte, pour permettre aux esprits plus fantasques de se laisser emporter de l´autre côté...
Avec la maison hantée, voilà l´ébauche de l´histoire d´Angéline, que son angélique prénom devrait placer d´autorité dans le monde des anges, mais qui semble pourtant bien rester dans celui des vivants, morte virginale qui alimente les rumeurs et fait flotter la terreur. Comme toujours avec Zola, son écriture très maîtrisée, ses descriptions magnifiques, rythment ce texte dans lequel le personnage principal est « La Sauvagière », cette maison abandonnée, qui manifestement semble hantée par le poétique fantôme d´Angéline. Une maison décrite avec toute une richesse sémantique qui lui attribue des caractéristiques humaines. Loin des romans-fleuves composant ses cycles romanesques, cette histoire paraît être écrite comme en dilettante, comme si Zola, à l´image de son narrateur qui découvre « La Sauvagière » lors d´une promenade à bicyclette, avait en quelque sorte fait une courte balade en écriture. Le second texte, « la mort d´Olivier Bécaille », magistral dans sa construction, décrit avec une justesse à la fois dérangeante et fascinante, l´épouvantable mésaventure du narrateur qui, en pleine conscience, vit de l´intérieur sa propre mise au tombeau. La finesse de l´analyse psychologique accompagne la lente montée de l´angoisse, dans une fantastique immersion entre fantasme et réalité.
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