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«Après vingt-deux heures trente, la porte d'entrée était fermée, mais s'ouvrait grâce à un code d'accès qu'il m'a recommandé de mémoriser, au cas où je le perdrais, et il m'a tendu un petit papier sur lequel était imprimé 1945. L'année de naissance d'Eddy Merckx, m'a-t-il précisé, c'est facile à retenir.» Dans une petite ville perdue, au coeur de l'hiver, un privé est chargé de résoudre une affaire peu commune. Mais au fil des jours, l'enquête piétine, et peu à peu s'enlise. Avec J'enquête, Joël Egloff signe un nouveau roman où l'absurde, la poésie et l'humour sont rois.
« J’enquête » de Joël Egloff est l’un de ces trop rares romans capables de provoquer le rire.
Pourtant, tout commence comme un polar à l’ambiance un peu rétro, avec arrivée dans une petite ville de province, de nuit, sous la neige. Une voiture qui s’approche. Le détective privé monte dedans et retrouve ses clients. Sauf que l’on se rend très rapidement compte que l’affaire dont il va être question concerne au premier chef le père Steiger et son sacristain, M. Beck. Il s’agit du vol (pardon de l’enlèvement) du petit Jésus de la crèche de Noël. Et l’on réalisera également très vite que notre narrateur détective n’est pas des plus doué (c’est le moins que l’on puisse dire). On découvrira avec lui, entre autres, un indice capital (une bouloche bleue), une couverture en béton (représentant en vin de messe et roulement à billes) et les menus du Snack Kebab Izmir. Sans oublier les multiples problèmes liées à l’inconfort de sa chambre d’hôtel (des bruits de la chambre du dessus aux miettes dans le lit jamais fait, en passant par l’odeur de peinture et la fenêtre qui ne s’ouvre pas). On en oublierait presque l’affaire, ce fameux enlèvement, mais pas d’inquiétude, le narrateur lui ne l’oublie pas, et poursuit l’enquête, imperturbable malgré l’avalanche d’évènements contraires qui se mettent sur son chemin.
Ce jusqu’au boutisme est aussi celui de l’auteur, qui tire jusqu’au bout son improbable enquête, et qui parvient à nous captiver avec des rebondissements d’une absurdité et d’une drôlerie formidable, tout en parvenant à distiller une ambiance et à nous faire éprouver de l’empathie pour ce curieux enquêteur. Le tout est bien tenue par une écriture solide, qui se met parfaitement au service de l’humour tout en décalage de ce faux policier mais vrai moment de jubilation pour ceux qui comme moi aiment en lire (des polars). Je recommande, et guette désormais les titres de Joël Egloff en espérant que ses autres opus soient du même niveau !
Un détective privé arrive dans un petit village enseveli par la neige en plein coeur des fêtes de fin d’année. Il a été embauché par le Père Steiger pour enquêter sur un mystérieux enlèvement. En partant du seul indice dont il dispose, une bouloche de pull bleue, il va enchaîner les situations les plus absurdes dans l’espoir de mener à bien son enquête.
Malgré ce synopsis, « J’enquête » n’a rien d’un polar. L’intrigue n’est qu’un prétexte à peindre une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres, la palme revenant haut la main au narrateur, gardien de square reconverti en placide privé.
J’ai ri et apprécié plusieurs situations. Mais ce n’est pas un livre dont je me souviendrai. Mention spéciale pour le dénouement qui est certainement ce que j’ai trouvé de plus réussi dans ce court roman.
https://lucioleetfeufollet.com
Autant j'ai aimé le début de ce roman, autant la fin m'a déstabilisée. Surtout les derniers mots. Moi qui aime bien savoir où veut nous emmener l'auteur et qui ne raffole pas trop des fins ouvertes, hé bien on peut dire que j'ai été servie ! J'ai bien compris le but de Joël Egloff, enfin il me semble, mais cela n'empêche : je suis restée sur ma faim !
Parodie de polar, J'enquête se révèle être un roman d'ambiance où règne l'absurde. L'enquête et sa résolution ne sont que des prétextes pour découvrir une galerie de personnages loufoques et surréalistes. Les situations sont cocasses, l'enquête farfelue, et le personnage principal pathétique. Timide, gaffeur et maladroit, il est totalement dépassé par les événements ; il brasse de l'air, tourne en rond, mais jamais il n'admettra ne pas être à la hauteur de la tâche qui lui a été confiée. Le texte à la première personne et les dialogues indirects nous mettent au plus près du narrateur, que l'on découvre petit à petit, au fil de l'enquête. Si j'ai bien ri au début du roman, peu à peu une sorte de malaise s'est installée. Est-ce à cause de la personnalité du narrateur ? Etant moi-même une grande timide (enfin, l'ayant été) je pense que ce trait de caractère poussé à son paroxysme m'a vraiment dérangé ; je n'ai eu qu'une envie pendant plus de la moitié du roman : secouer le détective / narrateur pour lui éviter de s'enfoncer davantage... mais bon il ne faut pas s'en faire, comme tout grand timide qui se respecte il accumule jusqu'au moment où il va craquer et libérer sa colère !
Pour résumer, J'enquête est une lecture intéressante, qui ne laisse pas indifférent et dont la fin m'a rendue perplexe. Une semaine après avoir terminé le roman, qui se lit facilement et rapidement, je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou non... je crois que je vais y réfléchir encore un peu.
Merci au site lecteurs.com et aux éditions Buchet/Chastel pour cette découverte.
http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/05/jenquete-de-joel-egloff.html
Depuis que j’écris des chroniques, je lis un crayon à la main, laisse des notes dans les marges, des post-it à droite à gauche et je souligne des phrases ou des passages entiers.
Eh bien pour ce livre, vous ne me croirez peut-être pas mais je n’ai rien souligné, rien de rien. Qu’est-ce à dire… que le roman est mauvais, que je me suis ennuyée ?
PAS DU TOUT, mais alors, PAS DU TOUT ! J’avais même hâte de retrouver mon livre pour savoir où tout cela allait nous mener. Tout cela ?
Un ancien gardien de square, reconverti depuis peu en détective privé, est appelé par un prêtre, le père Steiger, et un sacristain, Beck, parce que, dans la nuit de Noël, l’enfant Jésus de la crèche a été volé, pardon « enlevé » corrige le prêtre. Notre privé s’installe à l’hôtel, espère chaque jour l’avance qu’on lui a promise, s’achète des bottines fourrées parce qu’il neige et que ses chaussures prennent l’eau, appelle deux trois fois sa femme, mange au Snack Kébab Izmir du coin et note régulièrement deux trois bricoles insignifiantes sur son carnet : des indices, une bouloche de laine bleue qu’il a retrouvée dans la crèche et des noms d’éventuels suspects. Et l’on avance gentiment comme ça sans qu’il ne se passe rien. Notre privé a beau observer les allées et venues des uns et des autres, échanger avec la coiffeuse et les clients du café. Rien. L’enquête ne progresse pas. Et pourtant, il continue de noter des choses dans son carnet, des gribouillis qui deviennent illisibles (peut-être que l’achat d’un stylo rouge lui permettrait de mettre un peu d’ordre dans tout ça, pense-t-il) et il rassure le prêtre et le sacristain : « oui, ça avance, ça avance… ».
Il est vrai que son quotidien n’est pas simple : entre le peintre qu’il retrouve régulièrement dans sa chambre en plein travail, les morceaux de mortadelle qu’il découvre dans son lit, la fenêtre qui ne s’ouvre pas, le radiateur qui siffle, les voisins un peu bruyants et la neige qui n’en finit pas de tomber… et puis sa femme qui a quelques ennuis avec la chaudière et la voiture…
Les situations sont drôles, absurdes. Cela fait un peu anti-roman policier. Mais en même temps, le suspense est là, à chaque page. Finalement, on se demande si l’œuvre n’aurait pas un caractère un peu philosophique… si, si !
Je ne veux pas trop en dire sinon que j’ai beaucoup aimé ce livre, véritable Madame Bovary de la littérature policière : écrire sur rien, disait Flaubert, oui, c’est un peu ça. Et l’on en redemande ! Je ne connais pas les autres romans de Joël Egloff mais s’ils sont de la même veine, je prends !
http://lireaulit.blogspot.fr/
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