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Il se faisait appeler Turambo, du nom de son village natal. Il avait pour lui sa candeur désarmante et un direct du gauche foudroyant. Il connut la gloire, l'argent et la fièvre des rings, mais aucun trophée ne faisait frémir son âme mieux que le regard d'une femme. De Nora à Louise, d'Aïda à Irène, il cherchait un sens à sa vie. Mais dans un monde où la cupidité règne en maître absolu, l'amour se met parfois en grand danger.
Une splendide évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, où Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné d'un jeune prodige adulé par les foules.
" Un magnifique portrait d'homme intègre foudroyé par une tragédie qu'il n'a pu esquiver. "
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On croit déjà connaître ce type d'histoire, celle du petit gars venu de rien, qui grandit dans un milieu pauvre, avec un père absent et un oncle rigide, et qui se heurte à l'animosité des ”riches”, des ”blancs”, mais qui s'en sort un temps grâce au sport (la boxe dans le cas présent), avant la chute. Pour autant, avec « Les anges meurent de nos blessures » Yasmina Khadra réussit à renouveler le genre à travers le destin cabossé d'un champion de boxe dans l'Algérie coloniale des années 1920. Un récit extrêmement émouvant… car il sonne juste.
Le petit Turambo vient d'un village algérien effacé de la carte dans les années 1900 par un glissement de terrain. Il ne sait pas pourquoi il s'appelle ainsi (c'est en fait le rappel d'Arthur Rimbaud).
Dès la première page, on connaît son sort : il est condamné à mort et attend son exécution par pendaison - «… à l'aube, on viendra me chercher», raconte-t-il. Ensuite, Yasmina Khadra déroule le fil de l'existence de cet antihéros, de son enfance démunie à ce destin funeste.
De misérables petits boulots en galères sans nom, Turambo, analphabète, peu débrouillard, maudit et qui a le poing facile et percutant, finit par utiliser ce seul talent pour épouser la carrière de boxeur. Il y arrive, caresse la possibilité de devenir champion d'Afrique du Nord, connaît le luxe, les affres et les joies de l'amour. Mais on n'échappe pas à son destin : même au faîte de sa gloire, on lui rappelle d'où il vient.
Si Yasmina Khadra s'intéresse principalement au parcours sentimental de son jeune héros - qui tombe amoureux dès qu'une fille porte une attention sur lui – cela semble au fil des pages d'avantage un prétexte pour chroniquer l'Algérie coloniale des années 1920. En parlant de Turambo, l'écrivain parle surtout de l'extrême pauvreté d'un pays, des relations complexes entre les trois communautés, les musulmans, les juifs et les colons, et des amours impossibles.
Turambo – et le lecteur avec lui - croit pouvoir sortir de son statut de colonisé grâce à la boxe. Mais ce n'est qu'un leurre. La violence de la boxe n'est que le reflet de la violence des rapports sociaux de l'époque.
Car s'il remporte des combats de boxe, dans ses histoires de coeur et sa vie personnelle, il est loin d'en sortir vainqueur. Avec un oncle toxique, une mère soumise et un père à moitié fou, la famille n'est jamais un refuge. L'amitié qu'il sait nouer le sauve parfois. Cela donne une belle galerie de portraits de femmes et de gens cabossés, des scènes émouvantes, mais le plus savoureux reste les dialogues ainsi que la restitution de ses déboires.
On connaissait déjà le talent de conteur de Yasmina Khadra puisqu'il a nous a précédemment offert « L'Attentat », « Ce que le jour doit à la nuit » ou encore « Les Hirondelles de Kaboul » et « Les Sirènes de Bagdad ». Les trois premiers ayant fait l'objet d'une adaptation cinématographique. L'auteur conserve cette plume romanesque, débordant d'émotions et de réalisme. On s'y voit dans cette Algérie de l'entre-deux-guerres. L'auteur brille dans ses passages descriptifs des paysages et notamment le décor d'Oran: ce sont de véritables personnages, hauts en couleur, qui vivent et respirent sous la plume du romancier.
Encore une franche réussite de Yasmina Khadra ! Sous forme d'une fiction divertissante, l'écrivainalgérien décrit et décrypte une période de l'histoire symboliquement chargée pour son pays. Si le récit reste de facture classique avec cette longue histoire d'ascension sociale, de femmes, d'amour, puis la descente aux enfers, cela reste néanmoins un beau tableau, un beau roman.
Turambo est un jeune garçon né pendant l'entre deux guerres dans un bidon ville près de Sidi Bel Abbès. A l'installation de sa famille à Oran, il va apprendre à se débrouiller et vivre de petit boulot en petit boulot. Grâce à son poing gauche, il va se faire remarquer du monde de la boxe qui va tout faire pour qu'il devient champion d'Afrique du nord.
Lui qui n'avait jusqu'alors connu que la misère va connaître une réussite sociale et même rencontrer l'amour. Sa quête de gloire va être parsemée d'embûches. Il est partagé entre les recommandations de son entraîneur à qui il doit tout et la femme qu'il aime et qui lui demande d'arrêter la boxe avant le match de trop.
Le destin va se mettre en travers de son chemin et lui qui était au sommet va connaître une descente aux enfers vertigineuse.
Ce roman, où les personnages principaux ont une grande force de caractère mais dégagent pour la plupart beaucoup d'empathie, de sincérité même si certains jouent des sentiments, nous conte l'ascension et la chute d'un champion de boxe. Il évoque aussi la colonisation, le racisme primaire des colons envers les autochtones, mais aussi du rapport des hommes aux femmes et de la condition des détenus, qui une fois incarcérés connaissent la double peine.
Ce roman est d'un très grande qualité littéraire, que je n'ai pas forcément retrouvée dans les autres romans de cet auteur. Il comporte quelques longueurs qui ralentissent la lecture sans y apporter un supplément d'épaisseur.
[…sais-tu pourquoi nous n’incarnons plus que nos vieux démons. C’est parce que les anges sont morts de nos blessures.]. Les ténèbres, le jeune algérien Turambo, va les connaître.
De son village perdu, du désert infini de la solitude, où domine la seule question : savoir que faire pour survivre ? Va devenir le leitmotiv quotidien.
Des années 30, Oran sera le tremplin de notre jeune Turambo, grâce à son direct du gauche. La gloire va lui être promise, à force de travail, d’obstination et de sérieux…Mais l’Amour des femmes : de Aïda la belle du caravansérail, à Irène la femme, son amour, son espoir, son égérie...
Yasmina Khadra, une fois de plus, nous emporte dans le conflit entre le respect de la religion et l’attirance de l’amour. Le dilemme du couple entre le jeune arabe et la belle européenne ; le respect des convenances, de la famille, des anciens. Ainsi le succès lui permet de côtoyer un monde qui n’est pas le sien ; où l’argent et l’hypocrisie règnent en maître !
Ascension et déchéance ; faire le choix, le bon choix, Turambo pourrait-il maîtriser son destin, être enfin heureux ?
Les anges meurent aussi…
Un bon roman avec comme décor l'Algérie des années 50.
Voici la triste histoire de Turambo, gamin misérable grandi au bled pour se hisser sur le ring à Oran pendant l'entre-deux guerres.
Turambo, du nom de son village, (Arthur Rimbaud pour l'anecdote) n'aura connu dans son enfance qu'une misère extrême et y aurait été condamné sa vie durant s'il n'avait eu un crochet gauche exceptionnel : Turambo deviendra boxeur à une époque où seule la gloire pouvait en partie effacer l'apartheid qui régnait en Algérie entre « araberberes » et colons. Et la gloire, il la connaîtra certes, mais pour une courte durée…
J'ai bien aimé cette évocation de l'Algérie, très vivante, odorante et charnelle : la puissance d'évocation de Yasmina Khadra permet à son lecteur de s'immerger dans les odeurs des marchés, la beauté des paysages mais aussi la fange et la déchéance ; j'ai bien aimé l'évocation de cette Algérie française arrogante et raciste, une Algérie où les colons avaient souvent oublié que les algériens étaient AUSSI chez eux ; j'ai regretté l'avalanche d'emphase et de métaphores, de qualificatifs dithyrambiques et grandiloquents qui fleurissent les descriptions, mais un peu trop à mon goût…
J'avais énormément aimé l'Attentat et les Hirondelles de Kaboul que j'ai lu il y a longtemps, et il me semble que son style était alors plus dépouillé, mais peut-être ai-je oublié…
Les anges meurent de nos blessures est un magnifique roman.
Yasmina Khadra est algérien, du coup certains n'apprécieront surement pas les termes algériens présents dans ce roman. L'histoire ? Elle se déroule durant la période coloniale française entre les deux guerres mondiales. Les 400 pages détaillent la vie de Turambo, ce petit "yaouled" passé de l'ombre à la gloire grâce à la boxe, torturé par l'amour.
C'est un roman magnifiquement écrit avec un style généreux, parfois poétique. Je comprends pourquoi on compare l'auteur à une femme. C'est très bien écrit, beau.... mais souvent très lent. L'auteur prend son temps!
Par contre, c'est expressif, on ressent très bien ce que traverse Turambo (super dédicace à Arthur Rimbaud au passage). Lisez le début du roman si vous avez des doutes: c'est très très fort.
En résumé, la vie de Turambo est forte en émotions. J'ai beaucoup apprécié ce livre, quoiqu'un peu lent par moment.
Les descriptions d'Oran, de la vie à cette époque sont tout simplement magiques.
Bonne lecture!
Il se faisait appeler Turambo, du nom du village misérable où il était né, dans l'Algérie des années 1920. Il avait pour lui sa candeur désarmante et un direct du gauche foudroyant. Il fréquenta le monde des Occidentaux, connut la gloire, l'argent et la fièvre des rings, pourtant aucun trophée ne faisait frémir son âme mieux que le regard d'une femme. De Nora à Louise, d'Aïda à Irène, il cherchait un sens à sa vie. Mais dans un monde où la cupidité et le prestige règnent en maîtres absolus, l'amour se met parfois en grand danger.
À travers une splendide évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné – de l'ascension à la chute – d'un jeune prodige adulé par les foules, fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin.
Mon avis :
Une description quasi littéraire d'une ascension sociale fulgurante et d'une déchéance qui l'est plus! Turambo qui porte le nom de son village natal (Arthur-Rimbaud), enfant de la misère dans une Algérie d'entre-deux-guerres raciste, a pu s'en sortir grâce à son crochet gauche!
"Le rêve est le tuteur du pauvre, et son pourfendeur. Il nous tient par la main, puis nous tient dans la sienne pour nous larguer quand il veut après, nous avoir baladés à sa guise à travers mille promesses. C'est un gros malin, le rêve, un fin psychologue: il sait nous prendre à nos propres sentiments comme on prend au mot un fieffé menteur: lorsque nous lui confions notre coeur et notre esprit, il nous fausse compagnie au beau milieu d'une déroute, et nous nous retrouvons avec du vent dans la tête et un trou dans la poitrine - il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer."
On est confronté au fossé séparant les « Français » des « araberbères », le monde des « civilisés » et celui « des singes à peine descendus de leurs arbres ». Le racisme est omniprésent, le sport - la boxe en l’occurrence - aussi, mais pour illuminer ces ténèbres, les histoires d’amour du héros s’enchevêtrent pour donner une lueur, d’espoir peut-être ?... seule la lecture intégrale du roman nous le dira !
"L'amour est fait de hasard et de chance. À une bretelle de la vie, il est là, offrande sur le chemin. S'il est sincère, il se bonifie avec le temps. Et s'il ne dure pas, c'est que l'on s'est trompé de mode d'emploi."
"La boxe est un art réservé au monde des lumières. Autoriser un primate à y accéder est une grave imprudence, une fausse manœuvre, un acte contre nature »
Yasmina Khadra, fidèle à lui-même, nous bombarde de mots savants et d’un style plus littéraire à mon avis que ses précédents ouvrages. Un roman violent certes, mais d'une humanité rare!
Turambo, non je ne m’appelle pas Turambo. Simplement Turambo est le nom de mon village de naissance englouti un jour par les éléments, drame duquel mes parents se sortiront comme ils le pourront et dont il faudra bien que moi aussi je me sorte.
Et voilà issu de cet univers de malheur comment Turambo est devenu mon nom.
Echapper à ma condition, je ne pouvais compter que sur moi pour cela et le parcours allait être dur. J’étais prêt à tout pour gagner ma vie et effectivement ce fut dur.
La chance finit pourtant par me sourire un jour, par un hasard incroyable en me révélant un don qui me surprit moi-même, celui la boxe !
Ca y était, bien encadré par le Duc et Gino j’allais connaître le succès, l’argent, la gloire, tout ce dont un « Turambo » peut rêver quoi… Et le succès vint effectivement.
Mais pour autant je restais Turambo avec cette candeur que mes origines avaient dessinées dans mon être et en proie avec l’envie de sortir de ce nouvel univers sans savoir comment et qui allait finalement m’enfermer.
Malgré Irène ma tendre Irène, avec laquelle j’allais vivre heureux une vie à laquelle je n’aurais jamais pensé. Mais non quand on s’appelle Turambo, les choses ne se passent pas comme ça, pas comme on le voudrait. Irène le savait et elle avait raison elle voulait m’y aider, et ainsi les choses ne se passèrent pas du tout comme je l’imaginais.
Yasmina Khadra nous enchaine ici à un parcours humain à la foi attachant et terrible tout en nous faisant découvrir une Algérie que sans doute peu de lecteurs auront connue, c’est aussi l’autre grand intérêt de ce beau roman .
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