Une double invitation à l’évasion et à la réflexion
Notre lectrice a rencontré Yasmina Khadra à l'occasion de la parution de Dieu n’habite pas la Havane Quand il est arrivé à Cuba pour la préparation d’un film, Yasmina Khadra a découvert un peuple, Un peuple qui l’a...
La parole des auteurs vous présente le roman de Yasmina Khadra, L'équation africaine Bouleversé par la mort de sa femme, le docteur Kurt Krausmann inquiète son entourage. Entraîné presque malgré lui par son ami Hans dans une...
Une double invitation à l’évasion et à la réflexion
Des lectures pour tromper l'obscurité...
Yasmina Khadra dévoile, en vidéo, l'histoire de son dernier roman
En partenariat avec les éditions Julliard, gagnez un exemplaire de "Dieu n'habite pas La Havane"
Je découvre pour la première fois cette plume, une histoire qui aborde la première guerre mondiale, les combattants des colonies française avec ici l'Algérie, on suit Yacine et les autres personnages bien construits parfois attachant.
On aborde les thématique de la famille, de l'amour, l'amitié notamment entre la fraternité des combattants.
Avec ce livre Yasmina Khadra nous offre une analyse de la nature humaine, il n'est jamais dans une forme de jugement, de plus il tente de transmettre aux lecteurs un message de réconciliation.
Mon bémol est la multitude de personnages qui perdra quelques fois le lecteur mais qui n'a aucune incidence sur notre compréhension.
Je vous conseille cette fresque historique, puissante, tumultueuse et bouleversante.
"Nous étions persuadés, dans notre douar, que lorsqu’on éclot sous la mauvaise étoile, on s’évertue à apprivoiser le pire. Hélas, nous étions loin de la vérité. Le pire ne s’apprivoise pas. Et il n’y a rien de pire que la guerre. Rien n’est tout à fait fini avec la guerre, rien n’est vaincu, rien n’est conjuré ou vengé, rien n’est vraiment sauvé. Lorsque les canons se tairont et que sur les charniers repousseront les prés, la guerre sera toujours là, dans la tête, dans la chair, dans l’air du temps faussement apaisé, collée à la peau, meurtrissant les mémoires, noyautant chacune de nos pensées, entière, pleine, totale, aussi indécrottable qu’une seconde nature."
"Des décennies ont passé. Je n'ai pas réussi à oublier ce jour-là. Ce ne fut pas seulement mon baptême de sang, ce fut ma vraie naissance au monde moderne le monde vrai, cruel, fauve et impitoyable où la barbarie disposait de sa propre industrie de la mort et de la souffrance."
Après Dieu n’habite pas la Havane et surtout Les hirondelles de Kaboul qui m’avait chamboulée par son réalisme bouleversant, L’Olympe des infortunes est le troisième roman que je lis de Yasmina Khadra.
Ils sont nombreux ces laissés-pour-compte à tenter de survivre sur une bande de terre délaissée proche d’une décharge publique bordée d’un côté par la mer et de l’autre par une ville qui à la fois attire et terrorise ces réprouvés. On y trouve Le Pacha, ce briscard tonitruant, qui ne peut vivre sans la présence à ses côtés de son amant Pipo, Mama et son vieux compagnon Mimosa, mais aussi Négus, Clovis, Bliss, Haroun le Sourd, Aït Cétéra, Les frères Zouj, Einstein, sorte d’alchimiste s’évertuant à créer des élixirs à partir des médicaments périmés trouvés dans les poubelles, Dib et puis les Autres, les clodos de passage…
Parmi ces marginaux, sur ce terrain vague, vit aussi un duo : Ach le Borgne et Junior le Simplet. Ach, musicien, poète, philosophe, s’est pris d’affection et protège Junior l’innocent qui l’accompagne, extatique. Il s’évertue à le mettre en garde contre les dangers de la ville voisine, ce lieu de perdition, lui interdit de s’y rendre et lui fait l’apologie de ce qu’est leur vie : une vie de liberté sur cette terre des Horr, le Horr étant un clodo qui se respecte, où tout est permis, où rien n’est interdit.
L’arrivée d’un géant, Ben Adam, envoyé par la providence selon ses dires et se déclarant la voix de leur salut, va semer le doute dans les esprits et finir même par ébranler les convictions du vieil Ach.
Cet homme affirme qu’ils sont les seuls artisans de leur malheur, qu’il faut lutter, ne jamais renoncer, garder l’espoir de se reconstruire, tant la vie vaut le coup d’être vécue.
Cette vie que Ach qualifie de meilleur des mondes, Ben Adam la nomme un mouroir. En choisissant de ne rien devoir aux autres et de ne rien en attendre, on cesse de vivre, telle est sa pensée.
L’Olympe des infortunes s’apparente à un conte philosophique sur la marginalité et l’exclusion dont la lecture laisse abasourdi.
Les différences, les inégalités, la pauvreté, l’alcool, la violence, la folie, l’emprise sont quelques-uns des thèmes évoqués dans ce court roman.
Est-il possible de faire table rase de son vécu et de repartir à zéro est aussi une des questions soulevée par Yasmina Khadra ?
Ce roman est là pour nous ouvrir les yeux sur la vie de ces exclus de la société, qui, où qu’ils aillent sont toujours rejetés et bannis.
Si j’ai été révulsée par la scène de la noyade de Haroun le Sourd, consternée par les crises de despotisme du Pacha, j’ai été profondément émue par l’affection et la tendresse que Ach porte à Junior pour le protéger et réciproquement.
Yasmina Khadra sait à merveille nous faire découvrir les pensées de cet innocent qu’est Junior tout comme il sait manier avec dextérité l’humour pour restituer les exploits hélas, pas souvent couronnés de réussite, de l’inventif Einstein.
Dans L’Olympe des infortunes, Yasmina Khadra raconte avec talent et non sans ironie la rudesse du monde qui nous entoure. Poésie et tendresse émaillent ce récit sur la cruauté et la terrible réalité de la vie de ces laissés-pour-compte que personne ne veut voir.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/04/yamina-khadra-l-olympe-des-infortunes.html
Éprouvant et pessimiste.
Le hasard m'a fait lire ce roman qui résonne tant avec l'actualité de ces derniers mois en Israël et Palestine.
C'est déstabilisant et non-manichéen même si on ressent l'empathie de l'auteur pour l'opprimé.
L'écriture est fluide, le récit va l'essentiel sans perdre de temps.
C'est poignant et oppressant.
Je n'ai vu aucune lumière dans ce récit ; la nuit nous submerge en fermant la dernière page comme elle doit engloutir les populations là-bas.
Bonjour . On plonge dans le labyrinthe de la peur et de l’horreur. Sous couvert d’un roman , Yasmina Khadra nous révèle la vie difficile , angoissante , inquiétante , remplie de tourments des Afghans sous l’emprise des extrémistes islamiques
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