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Gaelle Josse

Gaelle Josse
Après Les heures silencieuses , Nos vies désaccordées et Noces de neige, Gaëlle Josse poursuit, dans ce quatrième roman, une narration tendue servie par une écriture exigeante, son inlassable exploration du labyrinthe des passions humaines.

Articles en lien avec Gaelle Josse (3)

Avis sur cet auteur (325)

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    Couverture du livre « De nos blessures un royaume » de Gaelle Josse aux éditions Buchet Chastel

    Dominique Sudre sur De nos blessures un royaume de Gaelle Josse

    Elle danse Agnès, elle danse, elle vient de terminer un cycle de cinq représentations avec sa troupe.
    Et ce soir elle arrête de danser et les quitte, sans rien dire, sans se retourner. Car elle s'est donné une mission et rien ni personne ne doit l'arrêter.
    Aller là-bas, à Zagreb, pour déposer...
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    Elle danse Agnès, elle danse, elle vient de terminer un cycle de cinq représentations avec sa troupe.
    Et ce soir elle arrête de danser et les quitte, sans rien dire, sans se retourner. Car elle s'est donné une mission et rien ni personne ne doit l'arrêter.
    Aller là-bas, à Zagreb, pour déposer un bien précieux, un livre à aucun autre pareil.

    Et maintenant, elle avance Agnès, de ville en ville, de jour en jour, elle traverse des régions et des pays, retrouve les lieux chers à ses souvenirs avec lui, et ceux où ils avaient prévu d'aller. France ou Italie, c'est auprès de lui, l'absent, qu'elle fait ce voyage. C’est pour lui qu'elle doit rejoindre le museum of broken relationships, la fin du voyage, le début d'une autre vie peut-être.

    Car elle est seule Agnès, son amour est parti, mort trop jeune, trop tôt, trop vite. La laissant incapable de continuer à vivre normalement sans lui.

    J'ai aimé suivre cette femme à travers la mots toujours justes et chargés d'émotion de l'autrice. J'ai essayé de la comprendre, de lui dire mon soutien, de la suivre sans la juger, de l'accompagner dans sa quête de vie.

    En parallèle, Gaëlle Josse fait vivre l'auteur de ce mystérieux livre. Celui qui fait le voyage avec elle, ce livre que l'aimé disparu aimait passionnément.
    J'ai suivi l'amour d'un père pour sa fille différente, la façon dont il lui parle et l’aime à la folie cette douce enfant qu'il semble être le seul à comprendre et accepter.
    À la fois plaidoyer sur la force des livres, sur tout ce qu'ils sont capables de nous apporter. Soutien, évasion réconfort, passion, ils sont indispensables à notre équilibre et c'est ici particulièrement bien démontré.
    Et hommage aux amours disparus trop tôt, ceux dont on ne peut pas accepter la mort, rempli de douceur et de réalisme.

    https://domiclire.wordpress.com/2025/02/21/de-nos-blessures-un-royaume-gaelle-josse/

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    Couverture du livre « À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? » de Gaelle Josse aux éditions Noir Sur Blanc

    Alex-Mot-à-Mots sur À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? de Gaelle Josse

    Sans doute est-ce à cause de la forme courte choisie (des microfictions), mais je ne me suis attachée à aucune histoire de vie.
    Je n'ai pas perçu la nuit ni le sommeil, à peine le lever du jour.
    J'ai toutefois aimé la présence des vitres qui reflètent les visages, ce qui n'est pas possible de...
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    Sans doute est-ce à cause de la forme courte choisie (des microfictions), mais je ne me suis attachée à aucune histoire de vie.
    Je n'ai pas perçu la nuit ni le sommeil, à peine le lever du jour.
    J'ai toutefois aimé la présence des vitres qui reflètent les visages, ce qui n'est pas possible de jour.
    Une lecture qui ne me laissera pas un grand souvenir, malheureusement.

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    Couverture du livre « De nos blessures un royaume » de Gaelle Josse aux éditions Buchet Chastel

    Matatoune sur De nos blessures un royaume de Gaelle Josse

    Partir, mais pour où, pour fuir ou pour se retrouver et de quoi veut-on se séparer ! C’est ce que raconte au cours de son roman, Gaëlle Josse dans De nos blessures un royaume. Le lecteur le découvre petit à petit dans ce road-trip solitaire qui entraîne la narratrice vers l’Italie, puis la...
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    Partir, mais pour où, pour fuir ou pour se retrouver et de quoi veut-on se séparer ! C’est ce que raconte au cours de son roman, Gaëlle Josse dans De nos blessures un royaume. Le lecteur le découvre petit à petit dans ce road-trip solitaire qui entraîne la narratrice vers l’Italie, puis la Croatie. Elle emporte un livre important mais peu volumineux, et le déposera dans un lieu dédié. « Chacun peut y apporter un objet, une photo, un texte qui dit quelque chose d’une relation rompue, perdue, et c’est la somme de ces contributions qui constitue le musée« . Ce vrai voyage devient au fil des pages une introspection où le monde autour se relie par instants pour abreuver sa conscience.

    Évidemment entre la vie et le livre, la similitude se dévoile petit à petit autour de ces enfants différents, qui témoignent par l’affection qu’on leur apporte une vraie envie de la vie.
    « Je commençais à t’écrire ces lettres, mon Emma, des lettres que jamais tu ne liras ni n’entendras mais qu’il m’était désormais essentiel de déposer sur ces pages. » Fruit de lectures à l’être aimé trop vite disparu, Gaëlle Josse ponctue le récit de ces moments partagés entre un père et sa fille différente.

    Au fil du voyage, des rencontres intenses et inoubliables, notamment un tableau, et plus particulièrement un détail que l’œil le découvrant bouleverse toute la signification de la création. Comme celle du peintre Caravage avec le tableau La corbeille de fruits, unique nature morte attribuée au peintre italien exposé à la Pinacothèque Ambrosienne de Milan.

    Gaëlle Josse a cette sensibilité que son écriture présente du talent à transcrire. Intuitive et travailleuse comme son héroïne, elle tisse, au fil des livres, une œuvre féministe et tendre de personnages féminins aux engagements solides qui ont la force de traverser leurs douleurs pour se réinventer encore plus courageuse et déterminée. J’ai cru que celui-ci serait différent, comme une baisse d’intérêt presque acceptée. Mais, pas du tout, c’était ma disponibilité qui n’était pas, au début, au rendez-vous.

    Quel somptueux respect que de parler de différences sans en souligner le manque ou le handicap ! Et, au contraire, d’en révéler la parfaite richesse ! Et quelle tendresse d’évoquer le deuil sans pointer les larmes et la tristesse dans « ce mille-feuille mémoriel » et ce huis clos lors des transports routiers.

    « Alors peut-être le miracle est-il encore possible. Comme dans nos vies, lorsqu’à terre, nous cherchons encore appui pour nous relever, malgré tout. »

    Encore une fois, Gaëlle Josse insuffle sa force de vie pour nous aider à croire que tout n’est pas fini, et que nous pourrons encore nous relever ! Tellement magnifique message d’espoir ! Même si elle s’interroge : « Que faut-il symboliquement déposer, abandonner, pour poursuivre la route, sans rien oublier de ce qui a été ? «
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2025/02/24/gaelle-josse-de-nos-blessures-un-royaume/

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    Couverture du livre « De nos blessures un royaume » de Gaelle Josse aux éditions Buchet Chastel

    Henri-Charles Dahlem sur De nos blessures un royaume de Gaelle Josse

    Le voyage à Zagreb

    
C'est un périple peu commun à travers l'Europe que nous propose Gaëlle Josse. De Paris à Zagreb en passant par Nice et l'Italie, c'est la route du deuil qu'emprunte Agnès avec un livre qu'elle destine à un musée bien particulier. Pour faire de ses blessures un...
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    Le voyage à Zagreb

    
C'est un périple peu commun à travers l'Europe que nous propose Gaëlle Josse. De Paris à Zagreb en passant par Nice et l'Italie, c'est la route du deuil qu'emprunte Agnès avec un livre qu'elle destine à un musée bien particulier. Pour faire de ses blessures un royaume.


    C'est au milieu d'applaudissements que s'ouvre ce roman. Agnès est entourée d'une troupe de danseurs qui viennent d'enchanter le public par une prestation époustouflante. Un succès qui émeut d'autant plus la meneuse qu'elle sait que ce spectacle sera son dernier. Dès le lendemain, elle prend le train pour Nice, puis un bus pour Milan.
Dans ses bagages, elle a pris soin d'emporter le roman Éden, lettres à ma fille signé de Julien Lancelle, paru en 1956 et qu'il avait trouvé chez un bouquiniste du quai de la Tournelle. « L’objet a vécu, transporté, posé, ouvert, laissé, repris. Je me rappelle la dernière page lue. Le dernier mot, la phrase interrompue, le marque-page. Il y a un an et c’était hier. Le temps, anneau de Möbius glissant sans fin, sans retour arrière, sans repères, sans prise, faisant de moi une perdue, une inconsolée. Une affligée que rien ne vient distraire. »
Car cela fait un an qu'Agnès a perdu Guillaume, l'amour de sa vie. Guillaume dont ce livre avait décidé de sa vocation. Durant tout son voyage, elle va nous raconter cette émouvante histoire, celle d'un couple atypique dont, Madeleine, la femme, gère l'entreprise de négoce en vins et dont Julien, le mari, s'occupe d'Emma, sa fille handicapée. Leur relation trouve au cœur de la nature les moyens de s'épanouir. Ensemble, ils jardinent, confectionnent un herbier, visitent des jardins remarquables à Londres ou à Rome. « Chaque fois, ou presque, c’est le jardin qui nous a sauvés. Un filet d’air frais sur le visage, le soir, la poursuite d’un papillon blanc, la course saccadée d’un lézard qui se faufile entre deux pierres d'un muret, la contemplation du dessous argenté des feuilles d’olivier, la senteur résinée des pins, l'explosion violette d’une cascade de bougainvillées, les palmes arrondies, puissantes, des figuiers de Barbarie, le jaillissement bicolore des pieds d’aloès, tout t'intriguait et t’enchantait. »   
Après Milan, elle part pour Mantoue où Guillaume rêvait d'aller. Mais le terme de son voyage sera Zagreb où « il existe un musée étrange dans Je monde, celui des relations brisées (...) Chacun peut y apporter un objet, une photo, un texte qui dit quelque chose d’une relation rompue, perdue, et c’est la somme de ces contributions qui constitue le musée. C’est un couple qui l’a créé après sa rupture, pour laisser quelque chose de leur histoire et inventer un lieu qui accueille la trace, le souvenir des amours d’inconnus, d’anonymes qui cherchent à laisser quelque part une empreinte de ce qu’ils ont vécu. J'ai tellement aimé cette idée, je suis allée des dizaines de fois sur le site, j'ai regardé, j'ai lu. Il y a de tout, du banal, du quotidien, du beau, du drôle, du terrible, du tragique. La vie. »
Avant d'arriver, la route passe par Vérone, Padoue et Trieste, importante étape de ce pèlerinage où Agnès « à hâte d’arriver, de sentir la mer au bord de la piazza de l’Unita, de regarder les bateaux et de m’asseoir sur un banc sans bouger. Avec toi, Guillaume. Et faire de nos blessures un royaume. » 
Après À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? et La nuit des pères, Gaëlle Josse continue à nous émerveiller de sa plume magique. Agnès, sur son chemin de deuil, réussit à transcender la douleur pour nous faire voir la lumière au bout de la route. Une impression renforcée avec le dispositif narratif du roman dans le roman qui souligne cette volonté de ne garder que le meilleur, de partager au-delà du handicap les émerveillements offerts par la nature.
    https://urlr.me/JFy5dU