Vous aviez envie de les lire, pas encore eu le temps ? Allez, c'est le moment...
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Cette semaine, nos deux explorateurs ont lu L’ombre de nos nuits de Gaëlle Josse (Noir sur blanc)
La nuit est un moment particulier de face-à-face avec soi-même. L’occasion de se plonger dans ses souvenirs, l’heure des choix et des bilans. Chacun de nous à sa nuit, ses rêves et ses réveils difficiles. Dans son nouveau livre « À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? », Gaëlle Josse s’intéresse à ces femmes et ces hommes de tous les âges dont le point commun est d’être traversé à un moment de la nuit par une émotion lancinante.
Un père songeant à sa fille partie vivre à l’autre bout du monde, un cadre qui se retrouve découragé dans un hôtel banal, un célèbre pianiste arrêtant sa carrière car la mémoire lui fait défaut, un homme repensant à la plus belle fille du lycée.
Dans une série de microfictions, Gaelle Josse s’intéresse à des histoires, à des anonymes, à des villes, à des silhouettes, à des situations, de tous âges, ceux qui veillent alors que tout sommeille.
Il y a tout d’abord la forme : de tout petits textes, de deux à six pages à peine. Sur ce plan, ça pourrait faire penser au joli « La première gorgée de bière... » de Philippe Delerm.
Puis, il y a le style qui se distingue immédiatement par la densité de ses sujets. Dès les premières lignes, on retrouve toute l’étendue du talent de Gaëlle Josse, à commencer par sa plume si délicate, si mélancolique, si sensible et juste. Sa spécificité réside en ce qu’elle arrive à décrire des histoires banales, même de quelques lignes, pour en faire ressortir toute la poésie.
Le fil rouge de ces 34 (très) courts récits réside dans cette ambiance nocturne. Cette atmosphère si particulière, propice à l’introspection, aux doutes, aux rêveries. Un temps suspendu qui précède ou qui suit, l’heure des choix et des bilans.
C’est une formidable idée que Gaëlle Josse exploite - comme à chaque fois - avec brio, offrant un livre kaléidoscope, riche d'histoires humaines qui explore la solitude, les blessures de l'enfance, la vieillesse, la mort, l'amour et son pendant naturel, le désamour…
Un recueil délicat, sensible et poétique sur les pensées de ceux qui veillent alors que tout sommeille. Chacun retrouvera un sentiment connu, de l'angoisse à l'insomnie, du remord au deuil, de la maladie à la rupture… L’ensemble se démarque par sa justesse et sa poésie.
12 Novembre 1954 : Fermeture d’Ellis Island
Pour se préparer à mettre dans des malles 45 ans de sa vie, John Mitchell passe les 9 derniers jours et nuits à arpenter les couloirs vides plein de ses souvenirs.
Il a été gardien puis directeur de ce lieu des services fédéraux de l’immigration qui a vue passer 12 millions de personnes qui souhaitaient plus qu’entrevoir la Porte Dorée rêvée. Mais pour la franchir il fallait répondre aux 29 questions.
Un véritable tour de Babel, où le seul mot connu et reconnu de tous est « America », le temps n’existe plus car l’attente pouvait être longue.
« Depuis Ellis, j’ai regardé vivre l’Amérique. La ville si près, si loin. »
L’autrice retrace avec soin et douceur les tourments d’un hommes, la culpabilité, … , l’espoir de tous ces exilés, migrants, émigrants, immigrants en transit. L’autre face de cette île si familière pour les New Yorkais.
Un saisissant coup de cœur car la lecture a réveillé les émotions que j’avais eues en montant ces escaliers ou déjà rien qu’en les montant tout se décidait.
« L’exil prive de la dignité et de la mémoire »
« Qu’emporte t on dans l’exil ? Si peu, et tant d’essentiel. Le souvenir de quelques musiques, le goût de certaines nourritures, des façons de prier ou de saluer ses voisins. » p 111
aëlle Josse tente de répondre à ces questions : « À quoi songent ils, tous ceux que le monde fuit? À quelle part de leur histoire, de leur mémoire, à quels absents parlent ils en silence ? Qu’attendent ils? »
Une trentaine de micro fictions, chacune est un poème de la vie quotidienne, des portraits écrits avec sensibilité et finesse.
Chaque nouvelle est touchante, l’écriture de Gaëlle Josse est vraiment une ode à l’humanité.
« Vous savez, les gens ont l’air d’aller bien, mais chacun de nous a sa nuit » Yasmine Khat
« La nuit colère, la nuit repos, la nuit ouverte, la nuit refuge » p.27
Répondant à la demande de son frère Olivier, Isabelle revient dans la maison familiale, sans enthousiasme. Car pourquoi se présenter devant ce père vieillissant mais si absent et fuyant durant l'enfance d'Isabelle ?
Pourtant, quel choc quand olivier lui annonce que leur père souffre de la maladie d'Alzheimer !
Alors mettre à profit ces quelques jours de visite pour comprendre qui était cet homme ; quelques jours pour soulager ce frère dévoué à leur père ; quelques jours pour se souvenir du temps passé alors qu'il s'efface de la mémoire du vieil homme... quelques jours pour découvrir les secrets, pour comprendre, pour s'apaiser, pour réparer... et s'aimer enfin ?
Mon immense coup de coeur de ces premiers mois de 2024 !!!
A vous de voter parmi les 5 BD choisies par le jury de cette 5e édition !
A vous de voter pour votre livre préféré !
Que lire en ce moment ? Voici ce que des lecteurs et lectrices passionnés vous conseillent !
Revenu sur les terres de son enfance, l'auteur entame un dialogue avec ce petit garçon plein d'ambitions qu'il a été...