Gaelle Josse est un de mes auteurs préférés par les émotions que son écriture et les thèmes évoqués déclenchent en moi; "Une femme en contre-jour" est le 8ème livre d'elle que je découvre.
C'est en voyant un court reportage sur l'exposition actuellement consacrée à Vivian Maier au Musée du...
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Gaelle Josse est un de mes auteurs préférés par les émotions que son écriture et les thèmes évoqués déclenchent en moi; "Une femme en contre-jour" est le 8ème livre d'elle que je découvre.
C'est en voyant un court reportage sur l'exposition actuellement consacrée à Vivian Maier au Musée du Luxembourg, à Paris, que j'ai tout à coup ressenti l'envie d'en savoir un plus sur la femme et sur son œuvre. Je me suis souvenu qu" Une femme en contre-jour" attendait depuis longtemps dans ma PAL que je vienne l'extraire; c'est chose faite.
Vivian Maier est née en 1926 à New-York d'une mère française et d'un père américain, d'origine austro-hongroise. Elle a un frère, Carl, de 6 ans son aîné. Ses parents se séparent en 1927 après 8 ans d'un mariage marqué par les disputes, l'alcool, la violence et le manque d'argent. La Grande Dépression et la pauvreté poussent Vivian et sa mère à rentrer en France, en 1932, dans le village de naissance de celle-ci. En 1938, elles repartent aux États-Unis car Carl est en prison et va très mal mais Carl et sa mère ne se supportent pas. A 17 ans, Vivian commence à travailler comme opératrice de saisie puis vendeuse, métiers qu'elle déteste.
En 1956, elle s'installe à Chicago où elle rentre au service de la famille Gensburg comme nurse pour leurs 3 fils. Elle y restera 17 ans puis elle va de famille en famille. A la fin des années 1990, les fils Gensburg, qui n'ont jamais oublié leur nanny, la soutiennent financièrement car elle vit dans une extrême pauvreté et cela jusqu'à sa mort en 2009 à l'âge de 83 ans.
Quelques jours après sa mort, un jeune agent immobilier, John Maloof, qui avait acheté aux enchères, en 2007, pour 400 dollars, un fatras de 120 000 photos, films, pellicules non développées, planches-contacts, intrigué et fasciné par les photos, commence une enquête avec un indice minuscule :le nom de Vivian Maier griffonné sur une enveloppe. Sa quête fera émerger une artiste méconnue, photographe de rue, qui a su montrer, donner une réalité aux nombreux laissés-pour-compte des années 50-60 aux États-Unis en livrant la réalité crue, saisie au vol, sans embellissement, avec empathie.
Vivian Maier ne se livrait pas et elle reste encore un mystère; on ne peut qu'être touché par son extrême solitude, par une enfance difficile avec une mère qui ne l'aimait pas, un père absent, un frère paranoïaque. La photographie était sa compagne, sa vie et elle n'a jamais cessé de fixer la vie sur pellicule.
A la fin de cette biographie légèrement romancée, Gaëlle Josse explique les écueils qu'elle a du éviter pour ne pas trahir Vivian Maier et pour que ses propres émotions ne pervertissent pas la vraie Vivian Maier avec laquelle elle semble ressentir une grande proximité de cœur.
Bonjour, je suis très heureuse que cette chronique vous ait rappelé de beaux souvenirs. Le peu de photos de Vivian Maier que j'ai pu voir m'ont saisie par l'humanité qui s'en dégage. Je n'irai pas à Paris voir l'exposition au Musée du Luxembourg car la Bretagne, où je vis, accueillera une double exposition sur Vivian Maier à Quimper et à Pont-Aven du 4/02 au 29/05/2022. Quelle chance! Belle fin de journée.