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Il s'appelle Jésus et, tout compte fait, c'est un pauvre diable. Cet ouvrier agricole sait, depuis toujours, que la passion, la haine et la violence circulent comme le vent, entre le monde des humains et le monde des bêtes. Il sait aussi que la vie et la mort n'en finissent pas de se mêler dans cet univers où la hache détruit le hêtre, où la musaraigne avale le ver de terre, où les hommes fracassent, dans l'indifférence, la tête des chats et celle des femmes. Il sait tout cela, Jésus, et il n'en fait pas un drame. Autour de lui, il y a l'immense nature dont le mystère lui est familier ; il y a Épiphanie dont il capte les pensées et les frissons ; il y a un assassin et des enfants perdus ; il y a enfin ce sanglier qui se roule dans la souille et règne sur la forêt en seigneur nonchalant... Brossant au coeur d'un microcosme normand le portrait d'un valet de ferme, Franz-Olivier Giesbert compose une histoire à rebondissements qui tient du polar autant que de la fable mystique.
Jésus travaille comme garçon de ferme chez les Duchastel, mère et fils, en Normandie. La vie est rythmée par les travaux de la ferme, jusqu'à l'arrivée d'Epiphanie, que Maxime a rencontré via l'intermédiaire d'une agence matrimoniale au grand dam de sa mère qui sait se montrer cruelle.
Jésus est un homme plutôt solitaire, un peu simplet mais qui vit en symbiose avec la nature. Il aime les végétaux et les animaux grâce auxquels il comprend les choses de la vie. Il est à l'aise avec eux et particulièrement avec un gros noir, un sanglier qui se fait un malin plaisir à narguer les chasseurs. Jésus fuit la compagnie des hommes mais a un petit faible pour Epiphanie.
L'atmosphère de ce roman plutôt bucolique est tour à tour léger quand il est question de nature et oppressant quand on évoque la ferme et les hommes.
On notera la coexistence et même la lutte entre la vie et la mort à chaque instant et dans toutes choses mais où le sentiment du bonheur est bien présent.
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Jésus, qui s'il peut paraître simplet, n'en est pas moins chargé d'humanité et philosophe à ses heures qui se nourrit des écrits de Spinoza mais aussi par sa capacité à observer.
On retrouvera aussi dans ce roman, un aspect du monde rural : le côté suspicieux de "l'étranger", le qu'en dira-t-on, on s'épie les uns les autres et on émet des sentences sans savoir forcément de quoi il retourne.
Ce fut une belle surprise sortie de ma pile..
https://quandsylit.over-blog.com/2022/03/la-souille-frantz-olivier-giesbert.html
Blaise Mortemar (le narrateur) est garçon de ferme depuis des années chez les Ducastel. Il est affublé d’un deuxième prénom (peu banal) et lourd à porter (Jésus) que son patron – par espièglerie – divulguera à tout le monde, en l’utilisant tel son prénom usuel (après l’avoir découvert fortuitement, sur la carte d’identité de son ouvrier agricole …)
Maxime, le fils Ducastel, est trop timide pour oser flirter avec les filles alentour. Alors, il va se résoudre à écrire à une agence matrimoniale, afin de trouver une compagne. C’est une jeune femme répondant au prénom – non moins surprenant – d’Epiphanie qui va venir se présenter à la ferme. Et cette Épiphanie, ma foi, plait bien à notre ami Jésus … Une pauvre Épiphanie que Madame Ducastel mère – par contre – n’aime pas, mais alors pas du tout !
Jésus, bien que discret, voit tout. Entend tout. Sait tout. Il possède un don, qu’il cache précautionneusement … Jésus préfère être pris pour un simple d’esprit plutôt que pour un sorcier, voire même le diable …
Un joli roman, peuplé de personnages savoureux, tels que : Monsieur Chevillard (l’oncle maternel de Maxime), les Papavoine qui habitent une caravane (Didi, treize ans, Roro, onze ans et Cricri – la fille – sept ans), Sami (qui n’a pas de métier), Madame Avisse, les Crochemore, sans oublier Monsieur l’Abbé … Un récit à la fois tendre et cruel, où Dieu est omniprésent. Une touche de poésie par-ci, un brin de mystère par-là, dans cette fort belle nature normande, dotée d’habitants parfois bienveillants, parfois hostiles. Une intrigue où le drame est imminent et se dessine au fil des pages …
Première lecture signée Franz-Olivier Giesbert pour ma part. Et, je le reconnais bien volontiers, il s’agit d’une découverte plutôt agréable !
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