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Comme chaque année, pour les traditionnels retours des vacanciers, Bison futé avait prévu que les 26 et 27 août seraient des journées noires sur les routes. Mais aux péages, comme dans les gares et les aéroports, on ne vit personne revenir. Onze millions d'Aoûtiens avaient, semble-t-il, décidé de faire la rentrée buissonnière.
Cette année-là, sans se concerter, sans obéir au moindre mot d'ordre, 11 millions d'Aoûtiens ne reprirent pas le chemin du travail et de l'école à la fin août.
Pandémie de burn-out face à la crise qui n'en finissait plus, au terrorisme qui, on ne cessait de le répéter, ne manquerait pas de frapper encore, abstention généralisée devant la menace de moins en moins fantôme d'une élection présidentielle terrifiante ?
Tous ceux qui avaient l'habitude de chroniquer et de disserter doctement, observateurs et acteurs de la vie politique, économique et sociale, se trouvèrent aussi désemparés pour comprendre le phénomène que le gouvernement pour trouver des solutions à cette rentrée buissonnière.
Les patrons menacèrent de licencier en masse, les banques de bloquer les comptes des « déserteurs » et, passé le mouvement de sympathie amusée des premiers jours, l'agacement puis la colère s'emparèrent de ceux qui avaient repris le travail.
Les Aoûtiens, eux, ne demandaient chaque jour qu'un autre jour pour reprendre le souffle qui leur avait manqué quand il s'était agi de prendre le chemin du retour.
Objets de toutes les préoccupations, sujets des études les plus alarmantes et cibles des haines les plus féroces, les Aoûtiens découvraient un nouveau monde et une vie dont ils étaient privés jusqu'à cette rentrée.
Nous sommes fin août en France, et les autoroutes sont vides. Même Martine n’est pas rentrée de ses vacances.
Mandaté par son ministère, Michel est chargé de comprendre pourquoi. Il se rend donc à Moustiers, petit village des Alpes de Haute Provence, pour tenter d’analyser ce phénomène désespérant.
Sauf qu’il n’y a pas d’explications : les aoûtiens n’ont pas envie de rentrer, c’est tout.
J’ai aimé découvrir la désorganisation de la société qui en découlait ; les dirigeants qui cherchaient à comprendre et ceux qui voulaient employer la manière forte. Même le porte-parole de Mme Merkel intervient dans l’affaire.
Un roman qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais qui m’a fait passer un bon moment.
L’image que je retiendrai :
Celle des autoroutes vides de monde à la fin du mois.
http://alexmotamots.fr/la-rentree-naura-pas-lieu-stephane-benhamou/
Contrairement aux autres années, les aoutistes ont décidé de ne pas reprendre le travail et ce sans se concerter!! Pourquoi?jusqu'à quand??? Telle est la question que se pose Michel, envoyé du Ministère pour trouver une solution à ce problème inédit...
Livre un peu long, où on suit Michel dans sa quête..On y voit les raisons du mal être français, les travers de la politique...
Interessant sous certains aspects mais loin de m'emballer....
Un premier roman jouissif et d’une lecture plaisante et qui m’a fait sourire et voire rire quelquefois. Et si les aoutiens avaient décidé de rester sur leurs lieux de vacances et Bison futé en a perdu ses repères, il n’y a personne et pas de bouchons dans les péages autoroutiers : cela n’est pas normal. Le pouvoir s’en inquiète, certains agents des ministères et des éminents ont oublié de rentrer et n’ont plus envie de revenir. Un jeune chargé de mission du ministère des transports est alors mandaté pour en savoir plus : son rôle habituel est d’écrire les messages sur les panneaux des autoroutes. Je ne sais pas vous mais je n’avais jamais pensé aux personnes derrière ses messages. L’auteur nous parle alors des premiers jours de septembre et comment la société essaie de faire avec les aoutiens qui sont restés dans des lieux qui en septembre sont plus tranquilles, les campings sont encore débordés. La société est bouleversée, car il y a aussi ceux qui sont rentrés et qui repartiraient bien. Ce texte jouissif est plaisant à lire car l’auteur se permet de faire quelques piques sur nos sociétés actuelles ; sur les éléments de langage qu’on nous distille à longueur d’ondes ou de directives, sur les conditions de travail et de nouvelles méthodes de management.. J’ai aimé ce côté décalé et je me suis dis et si on avait oublié de rentrer des vacances ??!! Attention ce livre et son sujet pourraient être subversifs et politiquement incorrects. Merci à nouveau à ce challenge de m’avoir permis de lire ce livre.
Un premier roman jouissif et d’une lecture plaisante et qui m’a fait sourire et voire rire quelquefois. Et si les aoutiens avaient décidé de rester sur leurs lieux de vacances et Bison futé en a perdu ses repères, il n’y a personne et pas de bouchons dans les péages autoroutiers : cela n’est pas normal. Le pouvoir s’en inquiète, certains agents des ministères et des éminents ont oublié de rentrer et n’ont plus envie de revenir. Un jeune chargé de mission du ministère des transports est alors mandaté pour en savoir plus : son rôle habituel est d’écrire les messages sur les panneaux des autoroutes. Je ne sais pas vous mais je n’avais jamais pensé aux personnes derrière ses messages. L’auteur nous parle alors des premiers jours de septembre et comment la société essaie de faire avec les aoutiens qui sont restés dans des lieux qui en septembre sont plus tranquilles, les campings sont encore débordés. La société est bouleversée, car il y a aussi ceux qui sont rentrés et qui repartiraient bien. Ce texte jouissif est plaisant à lire car l’auteur se permet de faire quelques piques sur nos sociétés actuelles ; sur les éléments de langage qu’on nous distille à longueur d’ondes ou de directives, sur les conditions de travail et de nouvelles méthodes de management.. J’ai aimé ce côté décalé et je me suis dis et si on avait oublié de rentrer des vacances ??!! Attention ce livre et son sujet pourraient être subversifs et politiquement incorrects. Merci à nouveau à ce challenge de m’avoir permis de lire ce livre.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/10/la-rentree-naura-pas-lieu-de-stephane.html
Une rentrée buissonnière
Cette année, fin août, les vacanciers Aoûtiens décident de ne pas rentrer de vacances...
Les autoroutes sont désertes alors que les journées du week-end du grand retour étaient annoncées noires. Les autorités imaginent dans un premier temps que les Aoûtiens ont eu la bonne idée, pour une fois, d'étaler leurs retours mais très vite l’affolement gagne le gouvernement et les chefs d'entreprise, les experts se multiplient sur les plateaux de télévision pour tenter d'analyser le phénomène.
Il s'agit d'une sorte de grève générale, une révolution silencieuse sans préavis ni revendication !
Michel, fonctionnaire sans histoire, travaille au ministère des transports avec pour mission la rédaction et la correction des messages d'information diffusés sur les autoroutes. En mission sur les autoroutes du sud-est, il se retrouve missionné par le Président pour engager le dialogue avec les "rebelles". Mais cet émissaire du gouvernement va devenir leur porte-parole...
Quel est ce mal qui frappe les Aoûtiens? Un burn out? Tous répondent préférer ne pas rentrer pour l'instant mais refusent de s'expliquer, ils se sont tous exclus des réseaux sociaux. Tout ce qu'ils pourront dire au bout de quelques jours c'est "qu'ils ne peuvent pas rentrer parce qu'ils n'en peuvent plus."
Chacun s'interroge, est-ce le travail sans reconnaissance, les contrats d'objectifs impossibles à atteindre, le désintérêt des chefs pour leurs subordonnés, la connexion 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 qui sont à l'origine de cette désertion en masse...?
L'auteur parle de transhumance des grands départs en vacances en août vers une sorte de pâturage d'été pour humains avant qu'ils soient conduits à l'abattoir à la fin des beaux jours...
Pour les aoûtiens commence une sorte de temps suspendu où ils sont assimilés à des migrants qui envahissent les campings, où ils sont vus d'un mauvais œil par les vacanciers de septembre qui recherchent le calme et par les Rentrés qui doivent suppléer les absents, il y a même des Rentrés repentis qui ont fait demi-tour pour rejoindre les rangs des Aoûtiens.
Les Septembristes, les Rentrés éprouvent agacement et colère devant ces Aoûtiens, l'État et les chefs d'entreprise menacent puis s'inquiètent, recherchent d'éventuels meneurs puis s'avouent impuissants.
Cette fable légère et humoristique offre un traitement original d'un sujet de société bien actuel. Quelques piques ironiques sur le Président de la république en fonction et sur son prédécesseur agrémentent le récit.
Malgré quelques longueurs et un style quelconque, ce livre bien sympathique pose des questions importantes sur les dérives du monde du travail, sur la pression exercée sur les salariés qui ne conduit qu'au surmenage, au stress et à la démotivation des salariés.
Un livre que j'ai trouvé sans Interet et où je n'ai pas pris de plaisir de lire.
Ah ! Prolonger encore cet état de vacance, cet abandon d'un temps uniquement rythmé de rentabilité, ces moments offerts-ouverts à notre seul gré... Ah ! Rester là où les congés estivaux nous ont portés, immergés dans le bleu et dans l'oubli du bureau, de l'usine, de l'école, maîtres de nos journées et de nos nuits... Qui n'en a jamais rêvé ? Qui, un jour, n'a pas prononcé, mi-figue mi-raison, ce souhait improbable : "Et si on ne rentrait pas ?"
Oui après tout que se passerait-il si "on ne rentrait pas" ? Si les vacanciers du mois d'août décidaient, sans s'être concertés, de bouder autoroutes, embouteillages, retours, bison futé et autres jalons d'une rentrée forcément morose, qu'adviendrait-il ?
C'est à partir de cette situation initiale stimulante qu'est construit le premier roman de Stéphane Benhamou : les "Aoûtiens" prolongent leurs vacances et repoussent leur rentrée à une date ultérieure. Employé au Ministère des Transports, Michel Chabon (faut-il voir dans ce patronyme un clin d'oeil au roman uchronique de Michael Chabon ?) est justement parti vers le Sud pour remplir sa mission : vérifier la pertinence et le style des affichages lumineux sur les autoroutes. Comme il est sur place, il est chargé par le ministre lui-même d'enquêter sur les motivations de ces vacanciers réticents qui refusent de laisser la place aux touristes de septembre. Sauf que personne ne souhaite se justifier ou s'expliquer. Comme le Bartleby de Melville, ils préfèrent simplement "ne pas". Mais leur obstination silencieuse est cause d'une crise sans précédent...
"La rentrée n'aura pas lieu" m'a prise à contrepied car (j'ignore pourquoi) je m'attendais à un traitement comique, voire burlesque, de ce sujet excitant. Or il réfère davantage à une satire plus cruellement grinçante que drôle. Menant l'idée de départ jusqu'au bout et explorant toutes les conséquences économiques, sociales, politiques, morales d'un tel refus de rentrer, l'auteur offre le reflet de notre société actuelle et l'image que nous rend ce miroir ne prête pas tellement à rire. Rapport au travail, aliénation, processus d'exclusion, rejet de l'Autre, mercantilisme, populisme, appel à la haine, lassitude, dépression... la fable que nous conte Stéphane Benhamou passe notre présent à la moulinette pour en faire saillir les dysfonctionnements.
Pour moi le propos eût peut-être pris davantage de virulence si l'écriture en avait été plus fluide. L'emploi systématique du discours indirect libre m'a semblé alourdir le récit et en gommer la vivacité. Je me suis parfois ennuyée pendant cette lecture, alors que l'histoire me paraissait passionnante, car j'attendais plus de dynamisme et d'énergie dans le fil narratif.
Voilà une petite fable bien sympathique qui nous met une très grande partie des Français en scène. Je veux parler de tous ceux qui prennent leurs vacances en août et se donnent rendez-vous dans le Sud du pays. Pour son premier roman, Stéphane Benhamou a choisi de faire durer le plaisir en imaginant que ces aoûtiens décident de rester sur le lieu de villégiature au lieu de reprendre le chemin du bureau ou de l’école.
Du 27 août au 15 septembre, cette « parenthèse inattendue » a quelque chose de sympathique et d’effrayant. Après tout, qui n’a pas rêver de pouvoir prolonger ses vacances. Mais si des millions de personnes le font en même temps, cela pose quelques problèmes. Un premier rapport ministériel explique que la fin août n’a pas opéré « comme le sas habituel entre repos et travail. Quelque chose s’est déréglé dans la mécanique inexorable de la rentrée et a laissé une béance à sa place. Les gens ne veulent plus parler. Ils attendent chaque jour le lendemain pour gagner une nouvelle journée et se sentir plus forts. Septembre est un rivage que ne peut atteindre, pour l’instant, ce monde flottant. »
Michel Chabon, dont la profession consiste à rédiger les messages d’information sur les panneaux d’autoroute – et qui se retrouve du coup sans occupation en raison d’une circulation quasi inexistante – est chargé d’analyser cette « sorte de grève générale sans préavis ni revendication. »
Il se rend à Moustiers au bord du Verdon, devenu en quelques jours le lieu symbolique d’un mouvement qui met en cause la place du travail dans la société, les cadences infernales qui mènent au burn-out, l’exaspération face à une économie qui tourne au ralenti, la peur du terrorisme ou encore la démission du pouvoir.
De fait, au sommet de l’État, c’est la sidération qui domine et les solutions tardent à venir. « Ce qui se passe aujourd’hui est d’une gravité qu’il ne faut ni sous-estimer ni exagérer. » Du côté des patrons, des banquiers et des «rentrés» le ton est plus dur, les slogans plus directs. Il faut couper les vivres à ces dangereux sécessionnistes, avant qu’ils n’infestent la société avec ce «virus qui avait infesté le corps national en mai 1968 et dont l’organisme n’avait jamais pu guérir. »
D’un côté on ressort quelques tubes dont la bande son marque bien la volonté de profiter de l’arrière-saison, de l’Aquoiboniste de Gainsbourg à l’Auto-Stop de Maxime Le Forestier, de l’Été indien de Joe Dassin au Sud de Nino Ferrer, en passant par Le lundi au soleil de Claude François, tandis que de l’autre on réclame des licenciements en masse, l’arrêt des approvisionnements et le retrait de l’argent dans les distributeurs bancaires : « Pas de rentrée, pas d’argent. La peur va changer de camp. »
Michel, qui retrouve Martine, sa chef du personnel, allongée au bord de la rivière et pas forcément décidée à regagner son bureau, va devenir le porte-parole de ces Aoûtiens qui hésitent entre déprime et révolution.
Si leur histoire va se terminer assez vite, elle nous aura permis de découvrir, sous couvert d’un conte bien enlevé, les racines du mal français, les arcanes de la politique, le jeu des extrêmes et une nouvelle sociologie du travail. Le tout en moins de 200 pages qui se lisent avec les images des dernières vacances et ce refrain tout aussi nostalgique en tête :
«Le lundi au soleil
C'est une chose qu'on n'aura jamais
Chaque fois c'est pareil
C'est quand on est derrière les carreaux
Quand on travaille que le ciel est beau…
http://urlz.fr/4bIz
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