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Antonia Bellivetti est, à onze ou douze ans, et en classe de cinquième, ce que l'on appelle une pré-adolescente. Elle vit dans une Cité, a une soeur, plus exactement une demi-soeur surnommée « Boulimi « avec qui elle a l'air de bien s'entendre, une copine préférée, Isabelle, qui habite la cité voisine, la Cité Michel Foucault, et qui a un frère, Luc, dont le comportement l'intrigue, comme un entomologiste le serait de celui d'un insecte. En attendant mieux, peut-être. Voilà pour l'environnement immédiat.
Sinon, on voit bien qu'Antonia, outre le fait qu'elle devrait mieux surveiller son alimentation côté sucreries, ne s'en laisse pas compter et qu'elle est une fille d'aujourd'hui.
Elle va au collège, subit des devoirs idiots, a des copines, regarde Star'ac et le loft, vole un peu, pas plus que ça, au Mégamarché d'ailleurs elle se fait prendre, s'aventure dans les caves de la Cité où il ne se passe presque rien, contre toute attente, voire contre tout espoir se fait vaguement embêter par de vieux adultes moches, regarde les garçons comme une race à part, inférieure bien entendu.
Arrivent les premiers jours des grandes vacances, on reste d'abord à la Cité où, passé les explosions de pétards dans les boîtes à lettres, et les jets de pierres sur les voitures qui passent sous le pont de l'autoroute, ou encore les jeux vidéos de simulation, on s'ennuie ferme. Il y a des plus grands que l'on va visiter sur les lieux de leur stage, on ramasse des bouchons en plastique pour une association de quartier. Puis c'est vraiment les vacances et les deux filles s'en vont pour un mois à La Souterraine, chez la grand'mère de Boulimi. On y fait passer le temps dans un monde sans évènements notables, on rentre.
Nathalie Quintane est professeur dans un collège de Digne. Elle est aussi un écrivain aux recherches extrêmement poussées. Très naturellement, ces deux qualités composent un livre étonnant, clair, convaincant. D'abord parce que la rigueur formelle qu'impose la pratique de la poésie aujourd'hui évite tout débordement sentimental dans le traitement d'un thème l'adolescence en banlieue qui semble pourtant, si souvent, appeler irrésistiblement une telle dérive. Ensuite parce qu'elle est nourrie d'une expérience humaine et sociale, et qu'en retour, grâce à cette distance qu'introduit toujours le travail de la forme, elle en rend compte avec précision, clarté, avec une efficacité et une force de conviction renforcées par un air inimitable de ne pas y toucher. Pas de dramatisation ici, mais au contraire beaucoup d'humour, un humour qui n'empêche pas que les choses soient dites, montrées. Une virtuosité pince-sans-rire et pas sans clins d'oeil (variations typographiques, par exemple) qui trouve une application impeccable avec ce sujet à haut risque.
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