Dans le cadre des Explorateurs du polar, j'ai reçu Un agent nommé Parviz de Naïri Nahapétian aux éditions de l'Aube (collection Aube Noire). Je remercie infiniment l'équipe de Lecteurs.com ainsi que les éditions de l'Aube pour cet envoi.
Un agent nommé Parviz est un très court roman de 188 pages. Découpé en 5 parties et 40 chapitres, ce polar se lit sans aucun souci en quelques heures. J'allais dire "se boit comme du petit lait": chapitres brefs, intrigue bien mené, personnages attachants... L'auteur fait tout pour que le lecteur passe un bon moment, ce qui a été mon cas.
C'est un roman d'espionnage avec tout ce que cela sous-entend: secrets et mensonges, infiltrations, tentative de retournement, influence d'Etats (hasard complet, les espions sont américains, russes, français, israéliens...)... dont le thème principal est le nucléaire en Iran. L'auteur prend la peine de préciser au début du roman que c'est une fiction intégrale. Elle fait bien car pour celui qui suit un peu l'actualité, cela sonne tout de même très réel.
Surtout que l'auteur utilise des noms de personnages réels comme l'ancien président iranien Ahmadinejad et cultive le secret autour de la production (ou non) atomique nucléaire iranienne. Le personnage central, Nasser Heydari, est un scientifique.
Ne vous attendez pas à beaucoup d'actions ou de rebondissements, il n'y en a aucun. L'histoire est fluide, jamais confuse et apparaitra peut être monotone pour certains. Cela explique aussi le petit nombre de pages de l'ouvrage: bref et efficace, sans superflu!
J'ai bien aimé le style de l'auteur: les phrases sont assez envoutantes, parfois lyriques et en résumé agréables à lire (et surement à écouter). Cela corrobore l'absence d'ennui malgré le peu d'action. L'auteur sait nous garder concentré.
Quant aux personnages, ils ne vous laisseront pas indifférents. Mention spéciale au fameux agent Parviz (mort et ressuscité au début et à la fin du roman) et à l'agent française de la DGSE Florence (pas si naïve notre française).
En conclusion, je dirai que c'est un petit livre sans prétention, bien écrit et qui permet de passer un agréable moment. C'est donc une réussite!
Une petite citation bien sentie de l'auteur pour terminer (interprétez la comme vous le souhaitez): "Mais comment croire un homme qui avait fait du mensonge son métier? Un homme qui n'était en réalité qu'un démon envoyé par Satan pour défendre une société étourdie de divertissement et gorgée de superflu... "
Personnellement je valide!
4/5
Les Explorateurs du polar :
Un agent nommé Parviz, nous conduit dans le monde de l’espionnage et de la course à l’armement. Pour empêcher l’Iran d’avoir la bombe atomique, la France, l’Amérique et Israël mettent tout en œuvre. Parfois ensemble, parfois à l’encontre les uns des autres. Parviz « approche » Nasser Heydari haut responsable du programme nucléaire en Iran en visite en France. Nasser Heydari accepte d’être un transfuge de renseigner la DGSE, mais à la raison d’état vient s’ajouter les raisons familiales et les choses ne vont pas se passer comme prévu.
Quant à Parviz il est pour l’instant un agent français travaillant pour la DGSE, mais il y a 30 ans il travaillait pour la CIA. Un personnage trouble qui aime raconter comment il est mort dans les cellules de KOMEINI, mais il reste plus discret sur comment il en est sorti.
Le polar géopolitique n’est pas ce que je préfère d’habitude, le roman d’espionnage est pour moi bien souvent obscur et ennuyeux.
Mais avec « Un agent nommé Parviz », je dois avouer m’être laissé prendre par l’histoire. Ce court roman (même pas 200 pages) ne nous tient pas en haleine par son action échevelé ou ses rebondissements inattendus, mais les personnages sont suffisamment attachants et intéressant pour nous tenir jusqu’à la fin. De plus si l’on suit au moins un peu l’actualité on n’a aucun mal à suivre l’intrigue dans le contexte politique.
Il faut également reconnaître à Naïri Nahapétian une belle plume et des formules élégantes.
Téhéran en 2005, quelques semaines avant l'élection surprise de Mahmoud Ahmadinejad. Le jeune Narek Djamshid d'origine iranienne mais aussi arménienne débarque de Paris pour faire un reportage sur les candidats en lice pour les prochaines élections présidentielles. Une amie lui a recommandé de rencontrer Leila Tabihi célèbre féministe islamique qui a demandé l'autorisation de se présenter à ces élections. Narek se joint à elle quand elle part à un rendez-vous important au palais de Justice de Téhéran afin de rencontrer l'ayatollha Kanuni : celui-ci vient d'être assassiné et le journaliste se trouve entraîner malgré lui dans cet affaire.
Le meurtre de cet ayatollha permet à Naïri Nahapétian de brosser un intéressant portrait du quotidien iranien mais aussi de revenir sur les premières années de la révolution, sur la corruption, le poids dans la vie iranienne de différents groupes dont les Pasdarans, gardiens de la révolution et les luttes d’influence entre religieux. C'est aussi pour le jeune Narek Djamshid l'occasion de retrouver ses racines et de découvrir la vérité sur la mort de sa mère lors de la révolution.
Une excellente introduction à la connaissance de la société iranienne et aux lendemains de la Révolution de 1979 et de l'instauration d'une république islamique en Iran.
Vous pourrez retrouver Naïri Nahapétian au salon du Polar de Drap en février 2013.
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