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Paul, le héros de ce premier roman, hérite d'une grande histoire, peut-être trop grande pour lui : un immeuble et une maison en Seine-Saint-Denis à Montreuil, mais aussi le baptême de Charles V, une décision de quitter l'Italie au début du vingtième siècle, un couteau planté en travers de la gorge, le meurtre d'un colon à Madagascar, le voyage d'une sculpture monumentale. Il a épousé sa voisine Viviane et découvre qu'elle est incapable d'aimer la vie. Il s'est fâché avec ses voisins les Dominique, il a manqué se faire assassiner par sa belle-fille Violaine. Mais il a surtout été l'ami de Renée, la propriétaire, dont l'identité sexuelle demeure mystérieuse, et qui a décidé d'en faire son héritier, lui léguant ainsi l'immeuble et la maison voisine. Puis, peu à peu, tout le monde est emporté, et Paul reste seul, avec un chien et un chat qu'il n'a même pas osé nommer. Dans un monde qui se métamorphose. Paul est alors tellement enfermé dans sa solitude qu'il ne voit pas Adama venir, un soir, s'installer dans la maison dont il est propriétaire. Il ne voit pas non plus, au pied de son immeuble, Adama qui accueille chez lui des compagnons d'infortune.
Paul vieillit et ne sait pas trop quoi faire de son héritage. Mais il a une étrange idée pour rester parmi nous, malgré la fin qui s'annonce.
Le premier roman de Nicolas Combet m’a captivé par son ton sincère et direct. L’auteur s’empare d’une vie, celle de Paul et par un jeu de dominos, explore les moments du voisinage. Nicolas Combet bouscule la chronologie et joue des résonances thématiques pour lier plusieurs moments de l’histoire et de l’Histoire. Le récit est passé au microscope et au macroscope, ce qui lui donne un côté ludique sans jamais perdre le fil des personnages. Le coeur de ce roman est Paul et sa vie dans cette maison. Ce roman parle d’amour, de lien, de disputes, d’éloignement, de mort et de vide. Il y est question d’absences et de manques. Comment survivre aux autres, à celles et ceux qu’on a aimés ou qui ont peuplé l’environnement ? Le roman s’ouvre et se déploie par la construction des lieux, des liens et des relations. Arrive ensuite la rupture, la solitude, un tournant où l’homme se retrouve face au vide. L’auteur montre toutes ses situations où les êtres n’ont pas de solutions face au réel. Ils doivent s’arranger alors, improviser et assumer les conséquences de leurs actes. Nicolas Combet montre un homme qui ne sait pas toujours. L’envie lui manque, les absentes ont fait des trous dans son cœur.
Toute cette histoire n’est pas construite comme une saga biographique au cours de laquelle on suivrait pas à pas l’avancée d’un personnage dans sa vie et le temps. L’auteur se balade librement, se concentrant sur les détails révélateurs, les situations puissantes qui marquent à vie les corps et les esprits. Paul, Viviane, Renée et les autres s’enrichissent ainsi progressivement de leur vécu. Les portraits s’affinent, sans jamais dévoiler cette part de mystère que chaque lecteur·rice s’approprie. Je me suis senti proche de Paul, de ses troubles, de sa joie d’aimer les autres et de sa fatigue d’assumer la survie.
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