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Sens dessus dessous ; l'école du monde à l'envers

Couverture du livre « Sens dessus dessous ; l'école du monde à l'envers » de Eduardo Gaelano aux éditions Homnispheres
Résumé:

Il y a cent trente ans, après avoir visité le pays des merveilles, Alice entra dans le miroir pour y découvrir le monde à l'envers. Si Alice renaissait de nos jours, elle n'aurait besoin de traverser aucun miroir : il lui suffirait de se pencher à la fenêtre.

A l'école du monde à l'envers, le... Voir plus

Il y a cent trente ans, après avoir visité le pays des merveilles, Alice entra dans le miroir pour y découvrir le monde à l'envers. Si Alice renaissait de nos jours, elle n'aurait besoin de traverser aucun miroir : il lui suffirait de se pencher à la fenêtre.

A l'école du monde à l'envers, le plomb apprend à flotter, le bouchon à couler, les vipères à voler et les nuages à ramper le long des chemins. Dans le monde d'aujourd'hui, monde à l'envers, les pays qui défendent la paix universelle sont ceux qui fabriquent le plus d'armes et qui en vendent le plus aux autres pays. Les banques les plus prestigieuses sont celles qui blanchissent le plus de narcodollars et celles qui renferment le plus d' argent volé. Les industries qui réussissent le mieux sont celles qui polluent le plus la planète; et la sauvegarde de l'environnement est le plus brillant fonds de commerce des entreprises qui l'anéantissent.

Le monde à l'envers nous apprend à subir la réalité au lieu de la changer, à oublier le passé au lieu de l'écouter et à accepter l'avenir au lieu de l' imaginer : ainsi se pratique le crime, et ainsi est-il encouragé. Dans son école, l'école du crime, les cours d'impuissance, d'amnésie et de résignation sont obligatoires. Mais il y a toujours une grâce cachée dans chaque disgrâce, et tôt ou tard, chaque voix trouve sa contre-voix et chaque école sa contre-école.


LA PEUR GLOBALE Ceux qui travaillent ont peur de perdre leur travail.
Ceux qui ne travaillent pas ont peur de ne trouver aucun travail.
Celui qui n'a pas peur de la faim a peur de ce qu'il mange.
Les automobilistes ont peur des embouteillages et les piétons ont peur d' être renversés.
La démocratie a peur de se souvenir et le langage a peur de dire.
Les civils ont peur des militaires, les militaires ont peur de manquer d' armes, les armes ont peur de manquer de guerres.
C'est le temps de la peur.
Peur de la femme vis-à-vis de la violence de l'homme, et peur de l'homme vis-à-vis de la femme sans peur.
Peur des voleurs, peur de la police.
Peur de la porte sans serrure, du temps sans montres, de l'enfant sans télévision, de la nuit sans pilules pour dormir et peur du jour sans pilules pour se réveiller.
Peur de la foule, peur de la solitude, peur de ce qui fut et de ce qui peut être, peur de mourir, peur de vivre.

POINT DE VUE Du point de vue du Sud, l'été du Nord est l'hiver.
Du point de vue d'un ver de terre, une assiette de spaghettis est une orgie.
Là où les Hindous voient une vache sacrée, d'autres voient un hamburger géant.
Du point de vue d'Hippocrate, de Galien, de Maimonide et de Paracelse, il existait une maladie appelée l'indigestion, mais il n'existait pas de maladie appelée la faim.
De point de vue de ses voisins du village de Cardona, Toto Zaugg, qui portait les mêmes vêtements été comme hiver, était un homme admirable: Toto n'a jamais froid - disaient-ils. Lui ne disait rien. Il avait froid ; ce qu' il n'avait pas, c'était un manteau.

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