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Parler de Porto, c'est parler de moi, qui l'ai tant mis dans mes écrits.
C'est parler de vous, dont je voudrais me faire entendre. Porto a cela de remar quable - et qu'il est nécessaire de bien faire ressortir - qu'il incite à la création. Il possède une dynamique qui d'une part informe l'historien, et d'autre part révèle le tissu social et sert au romancier. Enfin, Porto inspire le poète, grâce à sa condition dispersive. Je citerai maintenant ces mots du poète Eugénio de Andrade, qui vit à Porto depuis de nombreuses années.
Il dit : O meu pais sabe às amoras bravas (" Mon pays a le goût des mûres sauvages "). C'est une image toujours présente à l'esprit de celui qui parcourt la ville. Il y a, dans Porto même, non loin des parcs et des avenues, tout un itinéraire de petits chemins tortueux où l'on peut voir des murets balayés de ronces et des chèvres dressées comme lions rampants sur un blason. Mais Eugénio poursuit : Nul n'ignore qu'il n'est ni grand, ni intelligent, ni élégant, mon pays, mais il a la voix douce de ceux qui s'éveillent tôt le matin pour chanter les mûres sauvages.
La voix de ce grand poète est celle qui convient ici pour célébrer dignement les choses nobles, et nous aider à échapper à l'atmosphère vide et suffocante d'un club où s'accumulerait tout le processus verbal de la civilisation. " Agustina Besa-Luis
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