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Sarajevo 1914

Couverture du livre « Sarajevo 1914 » de Michele Savary aux éditions L'age D'homme
Résumé:

Sarajevo (Bosnie), le 28 juin 1914 : un jeune Serbe de dix-neuf ans, Gavrilo Princip, tue d'un coup de pistolet l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, venu, le jour de la fête nationale serbe, commander des manoeuvres militaires dont le thème était une attaque... Voir plus

Sarajevo (Bosnie), le 28 juin 1914 : un jeune Serbe de dix-neuf ans, Gavrilo Princip, tue d'un coup de pistolet l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, venu, le jour de la fête nationale serbe, commander des manoeuvres militaires dont le thème était une attaque contre la Serbie.
Cette cynique provocation suscita la colère des jeunes patriotes serbo-bosniaques. L'Autriche, qui désirait passionnément la guerre, prit le prétexte de cet attentat pour déchaîner les hostilités et embraser toute l'Europe. On ne raconte jamais ce qu'il advint de Gavrilo Princip. Son jeune âge le protégea de la pendaison, mais la justice de l'oppresseur trouva bien mieux que la potence : la mort lente, pendant trois ans et demi, d'abord dans un cachot jamais chauffé, où il était enchaîné nuit et jour, puis dans un hôpital militaire.
Cela se passait à Theresienstadt (en tchèque, Terezin). Le jeune Serbe souffrait de tuberculose osseuse : on dut l'amputer du bras gauche. La nourriture était digne d'un camp de concentration. Gavrilo supporta toutes ces épreuves avec un calme stoïcisme, et il ne désespéra jamais de sa patrie. Il mourut le 28 avril 1918, quelques mois avant le triomphe de sa cause. Grâce à des documents tchèques, inédits en France, nous pouvons voir ce que fut l'agonie et la mort de l'humble étudiant qui infléchit les destinées de l'humanité.
Avec une connaissance admirable de la maison des Habsbourg, Michèle Savary nous offre plus, dans cet ouvrage, qu'une biographie de Princip, au demeurant attendue. Elle propose, avec un style éblouissant, une méditation sur l'hypocrisie et la dégénérescence d'une grande civilisation. Rapprochant la figure de Princip de celle de Charlotte Corday, elle relance enfin un débat délicat, ancré pourtant dans de grandes pages de l'histoire humaine : celui de la légitimité du tyrannicide.

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