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Memoires des cimes n 4 - le sel de la terre

Couverture du livre « Memoires des cimes n 4 - le sel de la terre » de Bonnefoy Robert aux éditions Le Livre Actualite
Résumé:

Presque arrivé sur le Col, un vent glacial qui ne m'avait pas quitté, m'accompagnait encore, comme s'il tenait à ne pas me lâcher... Au centre de ce panorama glacé, je pouvais distinguer les Chalets des Thures en contrebas où j'étais venu si souvent lorsque j'étais plus jeune. Mes skis m'avaient... Voir plus

Presque arrivé sur le Col, un vent glacial qui ne m'avait pas quitté, m'accompagnait encore, comme s'il tenait à ne pas me lâcher... Au centre de ce panorama glacé, je pouvais distinguer les Chalets des Thures en contrebas où j'étais venu si souvent lorsque j'étais plus jeune. Mes skis m'avaient dirigé sans même que je le leur demande, vers l'un des premiers chalets, proche des 2105 mètres d'altitude. Il m'attendait, comme s'il m'avait aperçu venir jusqu'à lui et s'était d'un coup dressé devant moi, comme si je l'avais oublié, et qu'il me faisait un reproche et parce qu'il ne voulait pas que cela fut ainsi. Il semblait m'attendre... Mais comment oublier ce chalet ? Comment oublier ces lieux ? De fortes et belles congères montaient jusqu'aux toits des chalets et les masquaient presque. Tout semblait comme englouti par la neige. Même les portes demeuraient obstruées par des amas gigantesques de neige. Personne n'était venu ici, et sans doute personne n'avait osé s'y aventurer à nouveau. Les montagnards parlent souvent dans leurs histoires de ''montagne meurtrière'', comme si la montagne seule pouvait être une ennemie et interdite... Cet endroit était un sanctuaire... Sans doute qu'il n'y avait plus rien à y voir ? Sans doute qu'il n'y avait aussi plus rien à y déranger ? Les gens du village avaient raconté qu'ils avaient trouvé des seaux renversés et le sang du berger qui s'était mélangé au lait des vaches et à la terre... Comment aurais je pu oublier ces lieux, cet endroit, ces vieux chalets où rien n'avait bougé et qui gardaient si précieusement tant de souvenirs ? J'imaginais sous mes pieds le sol, la terre qui s'était imbibée des eaux de fonte des toits et s'infiltrant en elle, les seaux de lait renversés et le sang de Jean le Berger et sous la neige, le sel de la terre...

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