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L'oeuvre du feminin dans l'ecriture de maurice blanchot

Couverture du livre « L'oeuvre du feminin dans l'ecriture de maurice blanchot » de Hoppenot E aux éditions Complicites
Résumé:

" Je m'assis au bord du lit, comme je l'avais fait beaucoup de fois.
Elle était un peu plus allongée que je ne l'aurais imaginé, la tête reposant sur un petit coussin et ayant, pour cette raison, l'immobilité d'une gisante et non d'une vivante. Le visage était sérieux et même sévère. Les... Voir plus

" Je m'assis au bord du lit, comme je l'avais fait beaucoup de fois.
Elle était un peu plus allongée que je ne l'aurais imaginé, la tête reposant sur un petit coussin et ayant, pour cette raison, l'immobilité d'une gisante et non d'une vivante. Le visage était sérieux et même sévère. Les lèvres, serrées, faisaient penser à la violence des dents qui, refermées sur la dernière seconde, même maintenant ne se détendaient pas. Les paupières aussi étaient baissées. La peau, d'une blancheur admirable par l'éclat noir des cheveux, me serra le coeur.
Elle n'était déjà plus qu'une statue, elle absolument vivante. [...] Je me penchai sur elle, je l'appelai à haute voix, d'une voix forte, par son prénom ; et aussitôt - je puis le dire, il n'y eut pas une seconde d'intervalle - une sorte de souffle sortit de sa bouche encore serrée, un soupir qui peu à peu devint un léger, un faible cri ; presque en même temps - de cela aussi je suis sûr - ses bras bougèrent, essayèrent de se lever.
A ce moment, les paupières étaient encore tout à fait closes. Mais, une seconde après, peut-être deux, brusquement elles s'ouvrirent, et elles s'ouvrirent sur quelque chose de terrible dont je ne parlerai pas, sur le regard le plus terrible qu'un être vivant puisse recevoir, et je crois que si à cet instant j'avais frémi et si j avais éprouvé de la peur, tout eût été perdu, mais ma tendresse était si grande que je n'eus même pas une pensée pour le caractère singulier de ce qui se passait, qui me parut certainement tout à fait naturel à cause de ce mouvement infini qui me portait à sa rencontre, et je la pris dans mes bras, tandis que ses bras me pressaient, et, à partir de ce moment, elle fut non seulement tout à fait vivante, mais parfaitement naturelle, gaie et presque guérie.
"

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