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Noé Stéphan, 35 ans, est en garde à vue. La police l'accuse d'avoir intentionnellement tué l'un de ses amis, Paul Chance, qui avait roué de coups sa propre femme. Noé plaide son innocence, il s'agit d'un accident.
Alors que l'épouse de Noé, Ayla, avocate, tarde à le rejoindre au commissariat, l'interrogatoire se déroule de façon musclée. Noé tente de s'enfuir, mais sa tête heurte très violemment le sol, on le jette en cellule à demi-inconscient. Il va mourir, il appelle à l'aide, c'est alors que les figures de son enfance lui apparaissent : le voici devant le tribunal de sa conscience, dont le juge est sa mère, Jocelyne Daoulas. L'affaire en cours ? Déterminer comment Noé en est arrivé là. Il doit prouver à la juge qu'il est innocent.
Noé voit alors toute son enfance défiler devant ses yeux et se retrouve à Saint-Sébastien-sur-Loire, près de Nantes. Un premier âge marqué par l'absence du père, et où sa mère, La Joce, trime comme intérimaire pour entretenir son fils et son frère étudiant en philosophie. Sur ordre de sa mère, dans la cour de récréation, Noé joue avec les filles pour éviter la violence, mais se retrouve victime d'une bande de garçons. Il se lie d'amitié alors avec Gabriel Kalender, un enfant de l'école, réfugié kurde, capable de mettre en déroute n'importe qui. La famille Kalender l'accueille comme un des leurs, il épouse leur cause et leurs combats.
Les premières amours, les premières fois se succèdent, alors que le père absent, prétendument « marin au long cours » mais en réalité en prison, meurt le jour de sa libération dans un accident de voiture. L'enfant doit dès lors construire sa masculinité sans figure paternelle. Au seuil de l'adolescence, Noé apprend que son père a fait partie d'un réseau indépendantiste breton et part enquêter sur son propre passé. Avec l'amour sous tous ses visages (la vierge inaccessible, la bonne copine confidente, l'initiatrice délurée...), le sport (des pages inouïes sur le hockey subaquatique !), le sexe, les soirées, les bagarres, il découvre la part de violence inhérente à l'existence. Gare au jugement de la mère Joce... s'il se réveille du coma où l'a plongé le choc initial au commissariat.
Cette épopée de l'enfance chez les jeunes de la France des classes moyennes, des pavillons et des petites cités est une incroyable « comédie humaine » contemporaine, où Mahir Guven mêle avec brio le grave et le comique, la légèreté des premières fois et l'examen de conscience d'un homme adulte, sur un ton cocasse, proche du dirty realism.
Je dois vous confier que les pavés ne sont pas ma tasse de thé. Et quel tort m’aurait pris de passer à côté de celui-ci !
« J’ai relu. Moi Noé Stéphan, né le 27 avril 1985 à Brest (29), habitant au 66 rue des Grands-Moulins, Paris 13e, je suis placé en garde à vue. La grande écluse, mon éducation, qui m’a toujours protégé, vient de céder, et toute l’eau retenue dans le ciel s’abat sur ma vie. "
Les Innocents est un de ces textes que l’on lit naturellement, sans difficulté. On se sent proche de lui. Peut-on aller jusqu’à dire qu’il nous ressemble ? Je ne sais pas. La langue de l’auteur permet un réalisme intéressant. Tous les ingrédients sont là : l’ambiance, les senteurs, les codes, le phrasé. 100% d’immersion. L’humain est au centre et le reste du début à la fin.
Un roman très riche de par ses thèmes et les émotions qu’il procure. C’est beau à lire.
« À nous, les perdants, les naïfs, les perdus, les mal habillés, les mal fagotés, les sans scooter, les gars aux ourlets salis par les chaînes de vélo, les enfants de chômeurs, les manifestants, les cabossés, les professionnels de la branlette, les amoureux des pages lingerie de La Redoute.
À nous, les grands rêveurs, ils nous forcent à mordre les lignes pour accéder au grand monde.
Nous forcent à se rendre coupables.
Les innocents, c’est nous. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/11/05/39695360.html
Accusé du meurtre de son ami, Noé Stéphan revit dans sa cellule toute son enfance, une histoire d'enfant sans père, à qui on cache des vérités dérangeantes pour le protéger. Beaucoup d'amour derrière ces non dits, de la violence, une vie difficile. On se plonge dans la lecture de ce roman bien écrit avec un intérêt croissant, reste l'espoir qui permet de revivre et de continuer. Belle découverte.
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