En 2024, ces auteurs et autrices nous émerveillent plus que jamais !
«Un long hurlement, celui d'une foule d'enfants, secoue la planète. Dans les villes, le Cri passe à travers les murs, se faufile dans les canalisations, jaillit sous les planchers, court dans les couloirs des tours où les familles dorment les unes au-dessus des autres, le Cri se répand dans les rues.» Un rêve collectif court à la vitesse de la rotation terrestre. Il touche tous les enfants du monde à mesure que la nuit avance. Les nuits de la planète seront désormais marquées par l'apparition de désordres nouveaux, comme si les esprits de la nature tentaient de communiquer avec l'humanité à travers les songes des enfants. Eva a fui son mari et s'est coupée du monde. Dans l'espace sauvage où elle s'est réfugiée avec sa fille Lucie, elle est déterminée à se battre contre ce qui menace son enfant durant son sommeil sur une Terre qui semble basculer. Comment lutter contre la nuit et les cauchemars d'une fillette ?
En 2024, ces auteurs et autrices nous émerveillent plus que jamais !
C'est le cinquième roman de Carole Martinez, le titre "Dors ton sommeil de brute" est le titre d'un vers emprunté à Baudelaire - "Le goût du néant" dans "Les fleurs du mal". Il est bien question de sommeil, du sommeil paradoxal, celui des rêves explorés dans ce récit merveilleux.
Un cri retenti dans la nuit, à 1h48 très précisément, un cri celui d'un cauchemar, celui de Lucie mais aussi celui de tous les enfants de la terre, il devient le hurlement du monde et le rythme est la rotation de la terre. C'est le commencement d'une série de dix rêves qui vont bouleverser le monde entraînant des catastrophes d'une ampleur gigantesque. Des rêves éveillés provoquant des cataclysmes.
Eva est neurologue, spécialiste du sommeil et des rêves, elle est devenue mère plus pour faire plaisir à Pierre, elle ne le voulait pas mais lors de son accouchement, tout a changé et un lien très fort s'est tissé avec Lucie, sa fille qui devient son amour, son horizon.
On les retrouve 8 ans plus tard dans une petite maison dans un territoire sauvage, celui de la Camargue. Eva et Lucie ont fui la violence de Pierre, la violence du monde. Lucie est en véritable communion avec la nature, elle se sent bien ici dans les marais de Camargue mais comme les autres enfants, elle rêve, cauchemarde et des choses étranges arrivent.
Un géant roux, Serge, vit en ermite juste à côté, il n'a pas été épargné par la vie, il est meurtri, cabossé de l'intérieur, il va être sensible à la petite Lucie et son amour de la nature. Il écoute sa petite radio qui le relie au monde et comprend que les phénomènes qui arrivent à proximité de lui ne sont pas isolés, il les décode, visionnaire, sensible à la douleur du monde et de notre terre.
Carole Martinez nous emmène dans une dystopie, un monde onirique mais aussi dans un monde réaliste, un univers de conte, très poétique, avec l'envol des oies, le géant roux.
On retrouve une thématique chère à l'autrice, l'apprentissage de la vie, des femmes qui se veulent libres et héroïques, Eva et Lucie mais aussi notre planète qui veulent se libérer de toutes ces violences faites, l'amour maternel le plus fort, la notion de transmission.
L'écriture de Carole Martinez est superbe, fluide, poétique, elle touche au merveilleux. La lire c'est entrer dans une bulle intemporelle, loin du reste du monde et pourtant si proche, une histoire qui devient universelle.
Un coup de coeur, une plume unique et sublime.
Les jolies phrases
Est-ce que porter la vie me rapproche de la mort ?
Finalement, pour être heureux, en harmonie, il suffisait de s'abandonner à ce que l'instant proposait.
J'avais été son tout et j'avais aimé ça.
Seul un rêve peut défier la physique.
Elle m'a mise au monde en naissant. Elle était à la fois mes racines et ma canopée, la source et l'embouchure, elle était le mouvement de toutes les rivières qui me parcouraient, elle m'offrait la beauté et la joie de vivre. Elle m'avait multipliée.
Ce qui n'est pas dit n'existe pas !
Les secrets s'éventent toujours.
Je redécouvrais les choses de la vie à travers les yeux de ma fille. Le monde était plus vaste à hauteur d'enfant. Le moindre insecte devenait démesuré et, si on les observait assez longtemps, les cailloux eux-mêmes murmuraient une voix poétique, un chemin de Petit Poucet, que nous suivions ensemble sans nous soucier de l'endroit où il menait, ni du temps qui courait. Je me goinfrais de ces instants que m'offrait ma fille, je vibrais doublement, je m'étais multipliée depuis sa naissance.
Comme il fallait être en confiance pour s’abandonner ainsi à la nuit et accepter de perdre connaissance ! Tout pouvait arriver durant ce temps où, sans défense, nous laissions nos corps à quai et voguions ailleurs
Finalement, pour être heureux, en harmonie, il suffisait de s’abandonner à ce que l’instant proposait.
Comment se faisait-il que j'aie envie de m'éloigner d'elle, alors qu'elle était ma vie, ma tendresse, ma folie, alors qu'elle seule m'émouvait ?
Oh ! maman ! Si on pouvait faire ça avec sa vie ! Tirer sur le fil, tout défaire et recommencer. On ne peut pas reprendre le fil de sa vie pour s'en tricoter une autre.
Si l'on savait comment se défaire de nos tourments, s'il suffisait de tirer sur un fil et de tout rembobiner pour remettre le ciel en pelote.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/12/dors-ton-sommeil-de-brute-carole.html
Le titre de ce roman est emprunté aux « Fleurs du mal » de Baudelaire.
Et de sommeil il en est question et surtout des rêves.
Eva une neurologue spécialiste du sommeil quitte Pierre son mari, devenu trop instable, et Paris avec sa fillette Maïa;elle se réfugie en Camargue dans un mas perdu avec pour seul voisin assez éloigné d’ailleurs, Serge, un géant barbu, gentil et un peu inquiétant quand même.
Eva veut revoir s’épanouir sa petite fille dans cette nature sauvage jusqu’à ce que la première catastrophe arrive:Tous les enfants de l’humanité se mettent à hurler dans leur sommeil au rythme de la rotation de la planète.Puis à intervalle régulier des évènements cataclysmiques vont se déchaîner sur la Terre ; A chaque fois ils sont précédés par des rêves communs à tous les enfants.
9 rêves sont décrits par C.Martinez, des rêves ou cauchemars qui déterminent telles les plaies d’Egypte ce qui va arriver. Le roman tellement foisonnant n’est pas simple à résumer, l’onirisme est présent partout, le fantastique s’immisce dans le réel, la lecture ou plutôt l’interprétation des rêves nocturnes n’a pas été pour moi des plus simples(courts chapitres) mais dans ce texte à l’impulsion écologique j’ai été subjuguée comme pour chaque roman de cette auteure par la magie de son écriture.
Une histoire originale comme toujours avec Carole Martinez , mais pas seulement , une sorte d’avertissement … La nuit , lorsque les enfants rêvent , ise produit l’apparition de phénomènes inquiétants allant crescendo comme si une puissance supérieure mettait en garde tous les habitants de notre planète via ces messages envoyés aux enfants dont ils ne gardent aucun souvenir …
Une auteure discrète dont j’aime beaucoup l’univers poétique : le domaine des murmures , la terre qui penche , le cœur cousu , les roses fauves… De plus ce roman rejoint différents ouvrages comme par exemple Vivre, le compte à rebours de Boualem Sansal ( nous pensons fort à lui ) , Chien 51 de Laurent Gaudé. qui envoient un signal à notre pauvre humanité quelque peu en perdition …
A lire bien évidemment
Un long hurlement, celui d’une foule d’enfants, secoue la planète. Dans les villes, le Cri passe à travers les murs, se faufile dans les canalisations, jaillit sous les planchers, court dans les couloirs des tours où les familles dorment les unes au-dessus des autres, le Cri se répand dans les rues." Un rêve collectif court à la vitesse de la rotation terrestre. Il touche tous les enfants du monde à mesure que la nuit avance. Les nuits de la planète seront désormais marquées par l’apparition de désordres nouveaux, comme si les esprits de la nature tentaient de communiquer avec l’humanité à travers les songes des enfants. Eva a fui son mari et s’est coupée du monde. Dans l’espace sauvage où elle s’est réfugiée avec sa fille Lucie, elle est déterminée à se battre contre ce qui menace son enfant durant son sommeil sur une Terre qui semble basculer. Comment lutter contre la nuit et les cauchemars d’une fillette ?
Mon avis
Un fascinant ovni littéraire où les insomnies sèment le chaos.
Son titre vient du poème "le goût du néant" de Baudelaire dans le recueil les fleurs du mal. C'est un premier indice. La plume est délicatement poétique.
Le second indice est le timing de sa conception : pendant le covid. L'intrigue repose sur le sombre destin apocalyptique de la terre vers le néant en 10 plaies très bibliques.
Le choix narratif est original : Je" pour Eva la mère. "Tu" pour Serge le bon sauvage. "Il" pour Pierre le père violent et possessif. "Nous" pour les enfants dont les songes soufflent la tempête.
La morale de ce conte cruel est la violence intrinsèque des hommes et leur cécité sur les conséquences de leurs actes sur l'environnement.
C'est onirique, mystique, magique, métaphorique, peut-être prophétique, mais certainement écologique et fantastique
C’est pour fuir son mari violent qu’Eva s’installe dans une cabane de gardian, au cœur des marais de Camargue, avec sa fille de 8 ans, Lucie.
Mais au même moment, des phénomènes étranges surviennent à travers le monde, faisant naître depuis les rêves des enfants, des catastrophes qui déferlent comme une vague et se répandent d’Est en Ouest à la vitesse de rotation de la Terre.
Eva, neurologue spécialiste du sommeil, tente, aidée par un ermite qu’elle a rencontré dans les bois, de comprendre comment empêcher ces phénomènes directement sortis des rêves collectifs des enfants.
Carole Martinez nous entraîne dans un tourbillon immersif d’événements surnaturels et emploie sa belle langue poétique et sensuelle à créer un environnement sauvage et envoûtant qui oscille entre rêve et réalité.
Inspiré de textes religieux, ce roman fantastique, onirique mais également mystique m’a un peu perdue en cours de route. Je dois dire que, malgré les superbes images qu’il véhicule, j’ai eu du mal à me laisser emporter par les références bibliques et le cheminement rédempteur de l’autrice. Et, bien que le thème ait été traité de nombreuses fois, en littérature, au cinéma, en BD, en musique et même en jeu vidéo, je garde de cette lecture le sentiment d'un propos moralisateur qui me laisse un petit goût amer.
Une écriture néanmoins superbe qui m’aurait sans aucun doute séduite avec un autre sujet et je n’hésiterai pas à lire à nouveau cette autrice.
Carole Martinez a un véritable pouvoir sur moi qui se vérifie à chaque nouveau livre. Elle possède le don de m’envoûter avec des histoires qui éveillent mon cerveau cartésien.
Dans « Dors ton sommeil de brute », la formule de l’autrice reste inchangée. Elle fixe son aventure dans le réel et y parsème une poignée de surnaturel. Les actrices et les acteurs de son drame sont confrontés à des évènements incroyables qu’ils vont essayer de comprendre et de maîtriser. Par le biais du fantastique, elle triture la nature humaine en le confrontant à des obstacles qui la dépassent. La catastrophe approchant, les caractères entrent en jeu, les instincts prennent le dessus et l’Homme se révèle.
Le récit est rythmé sur les rêves des enfants. Au cœur des chapitres, les points de vue se répondent, sans transition. Chaque personnage est traité différemment dans la forme du texte. On les suit à la première, à la deuxième ou à la troisième personne selon le narrateur. Cette manière originale de raconter permet d’appréhender les évènements sous divers angles.
A travers cette dystopie, l’écrivaine semble vouloir passer des messages sur l’écologie et sur l’état de notre monde. Elle fait appel à l’amour et à la solidarité afin de revenir aux essentiels et tenter de reprendre le contrôle. Sa plume somptueuse, emprunte de poésie, m’a entrainé dans son univers. Sans résistance, j’ai laissé ma rationalité au vestiaire et j’ai plongé la tête la première dans ce futur enchanté et diabolique. En traitant notre avenir par le prisme de l’environnement, elle frappe fort les esprits.
Une fois encore, le talent de Carole Martinez a réussi à me déstabiliser et à m’ensorceler. Je ne saurais donc que trop vous conseillez de lâcher la bride et de vous laisser envouter par cette aventure au pays des rêves maudits !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/11/18/976-carole-martinez-dors-ton-sommeil-de-brute/
Carole Martinez a emprunté son titre au poème de Baudelaire « Le goût du néant ». On peut imaginer que Serge, ce géant étrange et taiseux, est ce « morne esprit, autrefois amoureux de la lutte ». Solitaire et malheureux, il vit dans la nature sauvage Camarguaise. C’est là qu’il croise Eva et sa fille Lucie, venues se réfugier dans ce coin perdu pour fuir la violence d’un mari et d’un père.
Ce roman aurait pu s’intituler « Du domaine de l’enfance » car ce sont eux, les enfants, qui sont au cœur de ces fléaux qui secouent le monde.
Ce pourrait être une énième histoire d’amour, de famille et de deuil, mais voilà que le surnaturel surgit lorsque les enfants du monde entier poussent un cri gigantesque au milieu de leur sommeil, et ce cri se propage « à la ¬vitesse de la rotation terrestre ». Quel mystère se cache derrière ce phénomène étrange ? Eva, neurologue spécialiste du sommeil, ne comprend pas. Tout ce qu’elle veut, c’est protéger sa fille de la violence du père et du monde. La petite Lucie, qui a apprivoisé le géant solitaire, vit au rythme de la nature, élève trois oisons, tandis que d’autres phénomènes étranges surviennent durant le sommeil des enfants qui font d’étranges rêves racontés avec beaucoup de poésie.
« Nous n’errons pas en traînant nos vieux corps amaigris dans le labyrinthe de nos vies, notre peau est lumineuse et, par ce cordon qui nous lie à la Terre, les sensations affluent durant notre sommeil. Dans nos rêves, la Terre nous alimente de ses humeurs, nous ressentons ce qu’elle ressent. »
Quel est donc ce monde parallèle dans lequel s’engouffrent les enfants durant leur sommeil, provoquant d’étranges comportements. Aucun n’est épargné. Les éléments se déchainent, provoquant la panique à bord des avions en vol.
« La planète est de nouveau traversée par un rêve collectif. Cette fois, le songe des enfants souffle la tempête »
Le lecteur avance à tâtons, rien ne lui est épargné. Chaque évènement est plus terrible que le précédent, et, malgré toutes les hypothèses, personne ne sait comment mettre fin à ces catastrophes climatiques.
Carole Martinez nous plonge dans l’inconnu et l’effroi. Seule la lumineuse Lucie semble suivre son destin avec confiance. Elle communie avec la nature, saura-t-elle vaincre tous ces dangers qui menacent sa vie et celle de milliers d’enfants ?
L’auteure joue avec nos nerfs, mêlant la réalité brute au surnaturel. Est-on dans un conte, avons -nous franchis la ligne invisible d’un monde surnaturel ? Nous avançons à tâtons, rien ne nous est épargné des cataclysmes qui ressemblent à ceux des dix plaies d’Egypte décrites dans l’Ancien testament.
Ce roman onirique et mystique nous balade entre monde réel et rêves. L’enfance y est très présente, comme si l’enfant seul pouvait transmettre un message aux hommes oublieux de la nature.
On retrouve avec plaisir la plume poétique et sensuelle de Carole Martinez dans ce roman déconcertant et fascinant.
Un titre magnifique qui laissait présager un univers de poésie et de rêveries audacieuses. Et c'est bien ce que l'on ressent en lisant le dernier roman de Carole Martinez, se laisser aller comme l'enfant qui imagine son petit monde et s'y aventure. J'ai parfois été bousculée par un souffle romanesque trop intense, ou même par ce foisonnement d'idées propre à l'auteure. Ce roman se mérite, il exige de nous une réelle attention mais également le courage de ne pas voir les choses de manière étroite, de ne pas se limiter à ce qui est visible. Se permettre d'aller un peu plus loin, dans un onirique à notre portée, à condition d'oser être soi.
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