"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Ici, la nuit est belle. (...) Leo avance de tache de lumière en tache de lumière et entre les deux, elle disparaît presque entièrement. Elle est alors exactement ce qu'elle paraît être : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s'efface, la fille qu'on oublie. »
Leo n'est pas rentrée et le printemps s'entête dans sa douceur. Leo ne reviendra pas. La shérif Lauren Hobler découvre son corps au milieu des iris sauvages. Autour de la mort soudaine d'une jeune fille, Les Âmes féroces tisse plusieurs destinées. Pour élucider un mystère, mais lequel?? Celui de Leo, peut-être, et de ses silences. Celui de Lauren, coincée dans une petite ville qui ne la prend pas au sérieux. Il y a aussi Benjamin, Seth et les autres... Les gens de Mercy, qui pensent tous se connaître et en savent si peu sur eux-mêmes.
Envoûtant, surprenant et d'une grande ampleur romanesque, Les Âmes féroces traque la part d'ombre de chacun.
Lauren, Benjamin, Emmy, Seth, 4 personnages et 4 saisons qui racontent la victime, Leo pour Leonora. la jeune fille retrouvée morte.
L'histoire débute au printemps avec Lauren, La shérif homosexuelle très contestée, puis l'été pour Benjamin le prof de lettres et de théâtre très apprécié, vient l'automne avec Emmy la meilleure amie de Leo, et enfin, l'hiver pour Seth le père perdu.
Le roman commence comme un polar : découverte d'un corps, enquête, interrogatoires puis arrestation, dans une petite ville des Etats-Unis, Mercy où tout le monde se connait et où la miséricorde n'a pas trop lieu d'être justement. Chacun se juge et personne ne mâche ses mots. La violence est permanente et sous-jacente, critique d'une société américaine et plus largement occidentale où les apparences sont bien trompeuses, où la femme a du mal à trouver sa place. Pas de pitié.
Lauren, la shérif, fait-elle bien son boulot ? Quel passé cache Benjamin, le prof d'Elo ? Emmy, la meilleure amie, a-t-elle tout dit ? et Seth, comment peut-il avoir laissé partir Livia, sa femme et Elo maintenant ?
Avec leurs mots et leurs points de vue, le langage, et donc l'écriture de l'auteure, s'adapte aux 4 personnalités pour construire l'histoire et permet de mieux s'imprégner de l'ambiance et de chaque personnage, d'entrer dans leur univers.
Et Marie Vingtras, elle en a un d'univers, que j'ai de nouveau beaucoup apprécié avec son 2e roman. La tension a été moins forte que dans Blizzard, mais la révélation finale m'a aussi fait un choc.
C'est un livre que j'ai écouté et qui est lu par les 4 voix de comédiens différents Clémentine Domptail, Laure Filieu, Hervé Lacroix, Bertrand Pazos
J'ai découvert l'auteure , avec son premier roman « Blizzard » un pure merveille,Une nouvelle autrice française à suivre de prés, Elle se démarque déjà par sa façon d'écrire,et de nous raconter des histoires totalement déroutante , dérangeante et captivante., Elle est maître du jeu, elle seule, avec un vocabulaire riche, nous fait plonger dans des histoires noires qui peuvent paraître complexes,. Un roman divisé en quatre saisons, sur un an , raconté par quatre personnages différents. Chaque chapitre donne la version des ses protagonistes, nous avons Lauren sheriff de Mercy, Benjamin professeur au passé tumultueux qui ne vont pas arranger ses affaires, il y a Emmy, sa meilleure amie, sa sœur de cœur, son père Seth, un père effondré qui a en énormément de mal à faire son deuil. Une enquête que Lauren devra résoudre, nous avons envie de lui dire bon courage. Mercy cette ville bien tranquille où nous étions loin d'imaginer qu'un corps d'une jeune fille Théo serait découvert. . Pourquoi, comment , questions qui planent au dessus du roman de début jusqu'au final. Connaissons nous vraiment les personnes qui nous entourent,des non dits, des secrets refonts surface , une fois la boite de Pandore ouverte , il est impossible de la refermer. L'auteure puisse au plus profond de la pensée des personnages au fil et à mesure, de la lecture, les comportements changes,je ne sais plus moi même, si j'ai de l'empathie ou pas pour eux . Un huit clos qui nous fait douter de tout. Un roman magistral
Une recompense meritée
Après le succès de son premier roman, « Blizzard », le nouveau roman de Marie Vingtras « Les âmes féroces » était attendu avec une attention tout particulière, prêt à être scruté par des critiques sévères, souvent prompts à démolir ce fameux ‘second livre’, souvent considéré comme un défi insurmontable ou tout du moins un exercice réputé très délicat. Pourtant, à l’instar de Gaël Faye et son formidable « Jacaranda », elle réussit à faire de ce deuxième ouvrage un incontournable de la rentrée littéraire, dépassant les attentes des lecteurs qu’elle avait déjà conquis… et même au-delà !
Dans la paisible ville de Mercy, située quelque part dans l’Amérique profonde, le meurtre de Leo, une jeune adolescente, vient bouleverser une tranquillité apparente. Il ne se passe jamais rien de violent à Mercy, mais cette quiétude cache des arrangements avec le passé.
Lauren Hobler, shérif récemment nommée, et qui ne fait pas l’unanimité, notamment du maire, en raison de son homosexualité, se trouve désemparée face à ce crime. Le printemps est doux, la vie y semble agréable, et rien ne laissait présager un tel drame. Qui a tué Leo ?
À travers quatre saisons et autant de personnages, le lecteur mène l’enquête, explorant les rues de la ville, derrière les façades des maisons impeccables, le lycée où se croisent élèves populaires et jeunes filles timides, ou chez un ancien écrivain à succès contraint à l’exil, et plongeant dans les profondeurs de ces familles américaines qui semblent n’avoir jamais nourri de sombres pensées. Et pourtant…
Reproduisant le schéma narratif de « Blizzard », Marie Vingtras donne tout à tour la parole à quatre personnages qui apportent chacun un éclairage différent à ce meurtre. Alternant les narrateurs au fil de quatre saisons, elle propose quatre chapitres, quatre monologues qui livrent, par petites touches, un tableau de plus en plus précis des mensonges qui ont pourri la vie des personnages mais aussi de la façon dont le drame s’est noué.
Les points de vue s’enchaînent parfaitement en ce qui concerne l’enquête mais aussi et surtout pour dévoiler petit à petit « les âmes féroces » de cette bourgade faussement paisible de Mercy. Cela permet un récit incroyablement prenant, on commence chaque saison avec des certitudes qui s’écroulent à chaque fin de partie.
C’est le roman des masques qui tombent, des secrets de famille enfouis mais que la jalousie déterre et fait exploser.
Autant dire que les émotions et les relations humaines sont au cœur du roman. « Les âmes féroces » invite à une réflexion sur la manière dont les apparences peuvent tromper, et comment chaque individu porte en lui une complexité souvent invisible aux yeux des autres, thématiques toujours efficaces dans le genre « roman noir ». Chacun soulève une interrogation particulière, une émotion singulière, un secret qui lui est propre. Les saisons servent de catalyseur et offrent un bel écrin à l’expression des sentiments.
À travers cette large palette de narrateurs, Marie Vingtras a su aussi mettre une loupe sur tous les travers de notre société. Ainsi, elle dénonce les préjugés liés aux orientations sexuelles, les violences faites aux femmes, l’étranglement des classes moyennes ou encore la dangerosité des réseaux sociaux.
Un roman qui accroche le lecteur de bout en bout grâce à une remarquable narration. Au-delà de l’enquête policière, il y a des personnalités que Marie Vingrtras va interroger au plus profond de leur âme. L’écrivaine réussit à capturer l’essence de notre époque avec dextérité et sensibilité. C’est là que se trouve le mal, la détresse, la trahison, probablement la vraie nature de l’Homme.
Dans les eaux troubles de l’âme
2017 – Mercy, un petit village des USA qui semble bien tranquille.
Roman divisé en quatre saisons où quatre narrateurs différents racontent et se livrent, sans aucun filtre, après une découverte tragique. Celle du corps d’une jeune fille de 17 ans, Léo Jenkins
, assassinée près de la rivière. Comme un puzzle dont les pièces s’assemblent, les quatre récits permettront peut-être de déterminer le coupable.
La shérif, Lauren Hobler, mène l’enquête et raconte aussi son histoire, dans la première saison, « le printemps ». Un village où tout le monde se connaît, mais dont les secrets restent bien enfouis. Un village où on se méfie de l’étranger, ou de celui qui parait différent. Comme d’une femme lesbienne et shérif en même temps, qui doute de sa légitimité.
« C’était bien une question qu’un homme ne se serait jamais posée, savoir s’il était à la hauteur de la tâche, s’il méritait ce qui lui était donné, et j’étais bien une femme pour me croire aussi illégitime. »
Benjamin, c’est le prof de français, proche de Léo, c’est l’étranger et le deuxième narrateur de la saison été.
C’est surtout le suspect numéro 1. Un ex-écrivain qui a connu le succès grâce à sa mère, puis la honte avec des accusations graves de détournements de mineures.
Un homme qui sent illégitime lui aussi et toujours coupable : « pourri de l’intérieur ». Même si le récit « cash » donne plutôt l’impression d’un homme tenté mais farouchement déterminé à ne pas retomber dans ses travers.
Dans l’automne, le récit d’Emmy, la meilleure amie de Léo, est le plus glaçant. Emmy, la guerrière, la manipulatrice. L’expression d’une adolescente qui ira jusqu’au bout de son amour, de sa vengeance, avec l’intensité et le radicalisme de la jeunesse.
Une jeune fille cassée par les secrets de famille, par son attachement à Benjamin, qui éclaire d’une drôle de lumière, la réalité des faits.
Et enfin, l’hiver, avec Seth, le père de Léo. Amoureux fou de sa femme Livia, d’origine italienne, qui l’a quitté pour repartir en Italie sans explications. Seth, c'est l'incarnation de la douleur. Celle de la perte de Léo, de celle de sa femme. Celui qui a tout perdu y compris son garage florissant.
« La trésorerie du garage coinçait parfois (…) la banque de Lucian m’accordait des prêts (…). Ça avait l’air simple, facile et j’aurais dû me rappeler que rien n’est jamais facile et qu’un jour je devrais payer le prix fort. »
Un huit clos dans les profondeurs de l’âme où le gris et le noir se côtoient en permanence. Dans ce roman, il y a du Philippe Claudel (« les âmes grises » - « le rapport de Brodeck »).
Comme si Marie Vingtras avait mis ses personnages sous une plaque de verre et les regardait évoluer, les uns en fonctions des autres. Un regard de scientifique soucieux de bien tout relater et analyser.
C’est aussi une réflexion passionnante sur l’emprise de la jalousie ainsi que sur la prise de conscience d’un homme, de sa responsabilisation face à des mineures.
Le scénario est prenant, dense et je suis restée scotchée jusqu'à la dernière page.
L’écriture est parfaitement maîtrisée : chaque saison correspond au style de son narrateur, et chacun amène un éclairage particulier sur le meurtre de la jeune Léo.
Une véritable réussite qui justifie pleinement le prix du Roman FNAC 2024 !
https://commelaplume.blogspot.com/
Une jeune fille de 17 ans est retrouvée morte au bord d'une rivière.
La Shérif Lauren Hobler est chargée de l'enquête.
Tout semble accuser un professeur de français.
Mais aux récits des divers personnages, on s'interroge.
Emmy, la meilleurs amie, Seth, le père, Benjamin, le professeur......
Dans cette petite ville, tout le monde croit connaître tout le monde, mais en fait, personne ne connaît personne .
C'est un texte très dense, peu aéré.
Pas de ponctuation de dialogues.
C'en est même un peu angoissant.
Ce pourrait être considéré comme un policier, mais ce n'en est pas vraiment un.
Plus que l'enquête, c'est la personnalité de l'entourage de la jeune morte qui tient lieu de trame du roman.
Des personnages d''ailleurs très bien cerné.
Si j'ai eu en peu de mal avec la première partie, je me suis ensuite laissée prendre à l'histoire.
Ce n'est malgré tout pas mon roman favori de cette foisonnante rentrére littéraire.
Rentrée littéraire : Les âmes féroces- Marie Vingtras. Eds de l'Olivier
Ma chronique : Imaginez un village de 4000 âmes dans le Middle West américain, portant le joli nom de Mercy. En anglais cela signifie "miséricorde". Donc c'est un village où les habitants éprouvent de la compassion pour autrui. Un village où le malheur n'existe pas, où il ne se passe jamais rien de grave. Mais cette harmonie n'est qu'apparence jusqu'au jour où Léo, jeune fille plutôt sage et effacée, est retrouvée gisant au bord du fleuve.
Je découvre la plume talentueuse de cette jeune auteure française, grande admiratrice de Russell Banks. Si le premier chapitre s'ouvre comme un polar vous comprendrez vite qu'il s'agit plutôt d'un roman social assez sombre à la construction minutieuse..
Elle peint la bassesse de l'âme humaine, le goût du pouvoir, le mépris de classe, et surtout l'indifférence face à ceux qui ont mal joué, brisés par les fractures sociales de notre époque.
L'intrigue se déroule durant une année autour de quatre personnages qui, en quatre monologues, un par saison, chacun alternant entre passé et présent, font tomber les masques et les non-dits.
- Printemps : Lauren, femme shérif, le personnage le plus droit de cette histoire, critiquée parce que femme policier et moquée parce que lesbienne, persévère dans cette enquête inhabituelle.
- Été : Benjamin, le séduisant professeur de français, tout droit arrivé de New-York, auteur d'un roman à succès, fait craquer le cœur de ses jolies élèves. A trente ans, il préfère les toutes jeunes filles. Pourquoi ce fils de bonne famille a atterri dans ce trou perdu ? Bien sûr c'est le coupable idéal. Mais a-t-il cédé à la tentation ?
- Automne : Emmy, l'ex-meilleure amie de Léo, se découvre. Elle est assez détestable ( Ses parents le sont tout autant !) fille à papa, jalouse, intrigante auprès du beau professeur et surtout une fieffée manipulatrice. A t-elle des raisons à ce mal être ? Peut-être ! Elle avait déjà fugué à 8 ans.
- Hiver : Seth, le père de Léo, emmuré dans sa solitude, nous conte son passé. Il a tout perdu, victime de la crise des subprimes. Sa belle italienne, la mère de Léo est partie chercher le bonheur ailleurs, les abandonnant tous les deux. La douleur de ce père est palpable.
Au fur et à mesure des récits, le lecteur entrevoit l'implication de chacun dans ce drame.
Oui la férocité est bien présente. Le dénouement est particulièrement bouleversant. Magnifique !
J'ai beaucoup aimé cette lecture. La construction narrative est impeccablement ficelée et permet au roman d'osciller entre enquête policière et introspection psychologique.
Le choix du découpage des chapitres est excellent. Tout est bien équilibré, ce qui permet une lecture dynamique et une grande addictivité.
Le roman se découpe donc en 4 chapitres correspondants aux 4 saisons et à 4 voix.
Léo, adolescente de 17 ans, est retrouvée morte le 26 avril 2017 dans la petite ville sans histoire de Mercy. Sous cette apparente quiétude se cachent des âmes en prise avec leurs secrets et leur culpabilité.
Le roman s'ouvre donc sur le printemps et nous faisons connaissance avec Lauren Hobler, femme shérif de 35 ans en couple avec Janis. Arrive l'été où nous avons le point de vue de Benjamin Chapman, professeur de français de Léo. Puis c'est au tour d'Emmy Ellis de s'exprimer alors que vient l'automne. Adolescente en colère, elle était la meilleure amie de Léo. Mais depuis quelques temps les 2 jeunes filles s'étaient éloignées l'une de l'autre. Enfin la dernière personne à prendre la parole est Seth Jenkins, le père de la victime. L'hiver s'est installé au dehors mais aussi dans le cœur de cet homme qui a tout perdu.
L'intrigue avance progressivement. Chaque personnage évoque sa relation avec Léo. Jusqu'au dénouement final, on s'interroge sur l'identité du meurtrier mais pas que. L'autrice nous plonge dans l'Amérique profonde et ses travers. Chacun des personnages n'est pas tendre avec lui-même et a conscience de ses défauts, de ce qui peut faire du mal ou causer du tort à autrui. On rentre vraiment dans leurs pensées intimes.
J'ai été plongé dans chaque récit. Le roman était captivant du début à la fin. C'est d'autant plus réussi que l'on passe d'un point de vue à un autre avec une extrême fluidité.
Le prologue est magnifiquement écrit. Il peut détonner du reste du roman. Mais une fois celui-ci terminé tout s'éclaire.
Avec ce second roman, Marie Vingtras affine son style d'écriture. J'ai relevé plusieurs très belles phrases. Par ses mots bien choisis et leur force d'évocation, je me suis retrouvée à Mercy.
"Blizzard" était très réussi, "Les âmes féroces" l'est tout autant. Je vous le recommande chaudement.
Marie Vingtras resserre son histoire, plus ou moins policière, avec la découverte du cadavre de Léo une jeune fille, en faisant se succéder quatre saisons avec quatre narrateurs différents, aux personnalités marquées, qui jouent des rôles spécifiques, posant notamment la problématique des enchevêtrements de responsabilités, tout en développant des histoires personnelles dans cette Amérique profonde : le shérif est une femme, qui plus est homosexuelle ; Benjamin est une « pièce rapportée » et subit les intérêts de jeunes filles dont il est le prof ; l’amie de la victime s’avère avoir une certaine perversité ; et Seth, le père, à une trajectoire de vie brisée (sur le plan professionnel avec un surendettement dont il ne se sortira pas) et cabossée (sur le plan affectif) … comme les voitures qu’il réparait comme garagiste.
Comme il s’agit d’une certaine façon (aussi) d’un thriller, il ne faut pas trop en dire pour laisser le lecteur s’immerger dans cette histoire américaine, mais pas que.
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